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Comment comprendre la notion de vie intérieure ?

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« VOCABULAIRE: COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en déchiffrant sa singularité.

Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des causes (leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers. VIE: Du latin vita, «vie», «existence».

1.

Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.

2.

Durée s'écoulant de la naissance à la mort.

3.

Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant perpétuellement de nouvelles formes. Sur ce sujet, pas de contradiction interne ou de tension immédiatement visible.

Mais l'intitulé « Comment comprendre...» indique qu'il doit y avoir un problème dans cette compréhension, des hésitations à surmonter. Comme la notion à interroger comprend deux termes «vie» et «intérieure », on peut chercher s'il n'y a pas quelque chose qui cloche dans cette association: «vie intérieure»: est-ce que la «vie» ne doit pas être extérieure? Naître, par exemple, c'est sortir, c'est arriver dans le «monde extérieur».

Choisir la «vie intérieure» c'est choisir un retour en soi, un repli sur soi qui est une sorte de retrait de la «vie active ».

Voilà ! On tient une piste : c'est que la vie, selon une définition élémentaire, suppose l'action, alors que la «vie intérieure» est retrait de l'action.

Le problème est posé.

A partir de là, on peut commencer à s'interroger: la vie suppose-t-elle toujours l'action? La vie intérieure estelle si passive que cela? Etc. Une autre piste possible: faire le rapprochement entre «comprendre» et «vie intérieure» : «comprendre», c'est «prendre avec soi», assimiler, prendre en soi : «comprendre», cela suppose déjà que l'« intérieur », la subjectivité, l'esprit, est capable d'échanges avec l'extérieur, c'est-à-dire de vie.

Comprendre la notion de vie intérieure, ce serait donc comprendre...

ce que veut dire comprendre.

Et il pourrait bien y avoir là un paradoxe, presque un cercle vicieux: comment l'esprit peut-il se comprendre lui-même ? Et on lance ainsi la réflexion: qu'est-ce qui empêcherait l'esprit de se connaître lui-même? Que connaît-il de l'extérieur ? N'est-il pas au contraire plus difficile et plus paradoxal de connaître le monde extérieur? Etc. Problématique La vie intérieure est l'expression que l'on utilise couramment pour définir le flot de la pensée, l'activité psychique que chaque homme produit.

Elle concerne chacun d'entre nous, elle est intrinsèquement subjective et fait partie de la conscience.

Ainsi tenter de la comprendre paraît difficile.

Comment peut-on chercher à expliquer ce quelque chose qui se passe en chacun de nous en permanence et donc duquel nous ne pouvons prendre de distance? Comprendre c'est déterminer le comment et le pourquoi, c'est trouver le but du phénomène, de l'objet que l'on veut expliquer.

Cependant le problème posé paraît insoluble, pour comprendre quelque chose il faut l'étudier, se poser en sujet face à l'objet et donc délimiter une distance entre l'étudiant et l'étudié.

Mais face à l'impossibilité de se scinder en deux, il paraît évident que nous ne pouvons étudier de façon objective une activité immédiate et intérieure.

Comment puis je parler de moi comme si j'étais hors de moi? PLAN I.

Réfléchir sur la vie intérieure comme vie intérieure La vie intérieur désigne l'acte de réflexion, de retour sur soi.

Ainsi, lorsqu'on chercher à analyser la vie intérieure on est déjà dans son exercice.

Comment peut on analyser quelque chose que l'on ne peut arrêter? Tenter de la comprendre n'est ce pas un cercle vicieux où l'homme doit déjà se plonger dans sa vie intérieure pour pouvoir l'analyser? La vie intérieure n'est pas un acte de passivité sur lequel on peut se pencher comme tout objet d'étude. "Comment discernerait-elle (la censure) les impulsions refoulables sans avoir conscience de les discerner? Peut-on concevoir un savoir qui serait ignorance de soi." Sartre, L'Être et le Néant, Aristote Apprendre à se connaître est très difficile [...] et un très grand plaisir en même temps (quel plaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes : ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d'autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d'entre nous, par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement.

Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même.

Concluons : la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même. II.

L‘homme comme seul témoin de la vie intérieure Malgré le paradoxe posé par le retour sur soi, on ne peut que se tourner vers l'homme pour comprendre la vie intérieure.

Tout se passe dans la conscience, l'homme est le seul à accéder à la vie intérieure, à la sienne.

La conscience nous condamne à la solitude, on ne peut tenter de comprendre que sa propre vie.

N'est ce pas alors le serpent qui se mord la queue? Nous sommes les seuls à pouvoir accéder à notre vie intérieure mais nous sommes. »

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