Aide en Philo

Ce qui appartient à l'histoire est-il, par là même, inactuel ?

Extrait du document

« Analyse du sujet · Eléments de définition ® Histoire = du grec historia, qui signifie recherche, chercher à savoir, rapporter ce qu'on sait. 1° Transformation dans le temps des sociétés humaines ; succession des états par lesquels passe une réalité (individu, pays, civilisation, théorie, champ culturel, etc.) 2° Discipline scientifique qui est l'étude de l'histoire en ce premier sens et qui a pour objet sa reconstitution et son explication. ® Inactuel = Le contraire d'actuel qui signifie ce qui est en acte, qui a lieu présentement.

Inactuel qualifie donc ce qui n'est pas actuel ou d'actualité.

Il peut ainsi être synonyme d'inadapté, inadéquate, voire inactif.

Il faut donc distinguer d'un côté un sens de non présent, de périmer, et un second sens d'inadapté, inadéquate quant au propos ou à la situation. · Angles d'analyse ® Il s'agit ici de s'interroger sur le statut de l'histoire comme discipline portant sur le passé.

En effet, se demander ce son objet est inactuel, c'est mettre à la question la valeur de l'histoire, notamment à travers le problème de l'objectivité de l'historien, toujours en proie à des jugements de valeurs qui constituent sa culture présente à partir de laquelle il juge le passé.

On comprend qu'il s'agit ici du sens d'inopérant et d'inadéquat du terme « inactuel ». ® Pour autant, et de manière tout aussi essentielle, il faudra attarder notre réflexion sur le sens d'inactuel comme non présent, passé, et périmé, c'est-à-dire non valide dans le présent.

C'est donc ici la question du devoir de mémoire qui peut être posé de façon centrale, car si en réalité l'objet de l'histoire est périmé et inadéquate à la saisie d'une réalité présente, alors l'histoire perd sa valeur de leçon, valeur qui prétend prémunir l'humanité contre la tendance à la répétition des mêmes erreurs. ® C'est donc dans cette double acception du terme inactuel qu'il va falloir trouver le nœud problématique : d'ailleurs, il faut d'emblée remarquer que ces deux sens sont consubstantiels l'un à l'autre puisque ce qui est périmé n'a par conséquent aucune opérativité dans le présent. ® Sa donc la place de l'histoire qui est ainsi mise à la question, et a fortiori son rôle quant au présent. Est-il utile pour l'humanité dans le présent, ou n'est-il que pur subjectivisme ? Problématique Comment définir l'objet de l'histoire en tant qu'elle est science du passé en tant que tel ? L'objet de l'histoire a-t-il une valeur opérante pour comprendre le présent ou s'est-il périmé et évanoui en même temps que la période qui l'a vue naître ? On s'aperçoit dès lors que c'est l'effectivité de l'histoire en tant qu'elle peut jouer un rôle dans le présent qui est ici mise à la question.

Peut-elle avoir prétention à aider l'humanité à ne pas recommencer les mêmes erreurs passées ainsi découvertes et expliciter par la discipline ? Le présent n'est-il pas toujours le résultat de faits passés qui le constituent comme tel et qui du même coup le conditionne directement ? C'est donc aussi le travail de la mémoire qui est ainsi interroger. Plan I- L'objet de l'histoire : à la fois « périmé » et inopérant · · · · · L'objet de l'histoire en tant que science du passé est par-là même inactuel puisque appartenant au passé et non au présent.

Dans un sens strict en effet, est inactuel ce qui n'est pas présent.

Par essence donc, ce qui appartient à l'histoire est, au sens littéral, inactuel. Pourtant, inactuel ne veut pas seulement dire non présent mais aussi inopérant, c'est-à-dire qui n'a plus d'effectivité.

Or, en ce nouveau sens – tout aussi essentiel – l'objet de l'histoire est, à bien des égards, inactuels.

En, effet, si la connaissance du passé est évidemment utile en cela qu'elle constitue notre héritage, notre patrimoine culturel, elle est néanmoins pas pratiquement utile en cela qu'elle préfère regarder le passé plutôt que d'examiner les faits présents dans lesquels toute action, notamment politique, prend son sens.

On comprend en effet que toute situation est inédite, tout comme on ne se baigne jamais deux fois dans la même au d'un même fleuve, selon une formule d'Héraclite, on a jamais affaire deux fois à une situation identique. Prenons l'exemple de l'action politique : si le passé peut servir de fond culturel et cognitif, il ne semble pas que l'histoire offre la possibilité, de par son objet, de résoudre un problème présent, tout spécifique et inédit qu'il se présente à l'homme d'action, tourné vers le futur et non pas vers le passé.

L'objet de l'histoire est donc inactuel, c'est-à-dire hors de propos dans cette nouvelle situation présente qui n'est pas réductible avec une situation passée qui lui ressemblerait. Le présent ne peut pas, pour progresser, être engluer dans l'histoire : il faut bien qu'il soit tout entier tourner vers l'avenir, puisque c'est ce même présent qui fait l'avenir, et non pas le passé. C'est donc le poids de l'héritage historique qui doit être relativisé au risque sinon de préférer le passé à l'action présente et de rester dans la contemplation passive au détriment de l'activité opérante et créatrice d'avenir. De la même manière, ce qui appartient à l'histoire à en ce sens inactuel en cela qu'il n'est. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles