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Ce qui appartient à l'histoire est-il par là-même inactuel ?

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« Termes du sujet: HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). Introduction L'inactuel au sens le plus banal du terme mais aussi le plus prégnant est ce qui n'a plus cours, par extension il est ce qui n'est plus en cause pour quiconque.

Si le révolu est l'objet de l'histoire, l'inactuel, dans cette perspective, la caractérise.

Est historique tout ce qui n'intéresse pas l'action présente.

Pour Bergson, la mémoire dite image ne se constitue pas comme image avant d'avoir été délaissée par les circonstances immédiates de l'action présente.

Le terme d'action présente du reste une légère ambiguïté, il faudrait affiner davantage et parler plutôt de débats présents.

Ce qui appartient à l'histoire est tout ce qui échappe à l'actualité d'une parole polémique.

Si bien qu'il n'y aurait d'histoire que de ce qui échapperait à la controverse Ce qui appartient à l'histoire est le définitif. Pourtant, n'est-ce pas le regard non-historique - disons-le idéologique - qui s'efforce justement de tourner les pages du passé pour ne plus avoir à y revenir ? N'est-ce pas naïvement qu'avec l'irréversibilité du temps doit naître le sentiment de vérités irrémédiablement acquises ? S'il est inévitable que l'histoire se constitue autour de cette mémoire image dont nous parle Bergson, s'il est vrai que, coupé de l'action, le passé ne vaut désormais plus que pour lui-même, rendu à son indétermination la plus floue, il est alors à craindre que l'histoire, selon le rêve du bon historien que s'en fait Fénelon (dans sa Lettre sur les occupations de l'Académie française, qui est de n'être d'aucun temps ni d'aucun pays), se manifesterait sans priorité thématique, et donc sans aucune orientation décisive. L'inverse, en revanche, laisserait suspecter des historiens un défaut d'objectivité, l'actualité de l'action et des débats s'appuyant sur un passé qu'ils mutilent pour le river à leurs vues et le borner aux enjeux du moment. Le vrai sens de la connaissance historique est de fournir les outils critiques à la relecture d'un passé que l'on tient naïvement pour révolu, ce qui n'a d'autre effet que de nous conduire à ce paradoxe de faire de l'histoire le lieu d'une parole perpétuellement controversée et indécise.

Si ce qui fait l'actuel est davantage l'indécision, l'histoire tiendrait plus à ce compte de l'actualité que de l'inactuel.

Mais alors, comment et pourquoi l'historique se présenterait-il davantage sous les traits d'une parole perpétuellement rendue à son indécision que sous les signes rassurants d'un propos définitivement acquis ? C'est au point que nous pouvons nous demander si le propre de l'histoire n'est pas précisément de nous faire douter de l'histoire.

Pour quelle raison, à y revenir sans arrêt, l'histoire n'accepte-t-elle pas l'éventualité d'un passé définitif et ne peut-elle pas l'admettre ? 1.

LA DÉLIMITATION DE L'OBJET HISTORIQUE A.

La relecture du passé 1.

Un événement du passé n'est jamais totalement révolu dès lors qu'il a indirectement un effet sur le présent sinon même sur le futur.

Aucun événement, aucune situation, n'est jamais totalement refermé sur son passé, mais perpétuellement ouvert sur le présent. 2.

Il n'empêche que nous sommes en mesure de distinguer les multiples aspects par exemple de la CEE, de ceux de la Chine de la dynastie Ming.

Il y a donc des occasions de fermeture qui consacrent un objet historique, pour ce qu'il semble être. 3.

Bilan : ce qui appartient à l'histoire est ce que les historiens sont en mesure de rattacher à un objet majeur. B.

L'historiographie au risque de ses exigences d'exhaustivité 1.

L'impossible objet historiographique.

Dans sa leçon inaugurale, faite au Collège de France (ler décembre 1950), Braudel confessait en ces termes la tâche impossible de l'historien : « Voici bien identifiée à Florence, et autour de Florence, une crise assez vive de recul entre 1580 et 1585, appelée à se creuser vite, puis à se combler d'un coup. [...] La question se pose aussitôt de savoir si la crise est toscane ou générale.

Nous la rencontrons vite à Venise, aisément à Ferrare...

mais jusqu'où a-t-elle fait sentir sa brusque morsure ? Sans connaître son aire exacte, nous ne saurions préciser la nature...

Interminable voyage ! [...] D'elle-même la recherche en ces domaines si simples vient de faire le tour du monde.

» L'exigence de totalité est requise de l'historien et simultanément elle l'enferme dans une impasse.

L'objet historique transcende l'approche historiographique.

Mais à sa façon cette quête de l'impossible stimule et renouvelle d'autres démarches savantes, elles vérifient certaines acquisitions épistémologiques et en confirment l'actualité. Point méthode Le sujet n'empêche nullement d'entendre la question de l'actualité en termes de modernité épistémique.

Dire que ce qui appartient à l'histoire est inactuel est inconsidéré dès lors que l'on voit des historiens recourir à des approches par exemple statistiques, analytiques aussi pour dresser la représentation de certaines tendances, des trend, à la hausse ou à la baisse des fluctuations économiques.

Il y a une constitution positive de l'objet historiographique même s'il ne lasse pas d'être vrai que de telles démarches manquent toujours l'idéalité d'une perception exhaustive des phénomènes étudiés. Dire que l'inactuel appartient à l'histoire reviendrait à dire que l'historiographie s'est toujours limitée au récit de l'histoire dite des batailles ou à la belle narration de Michelet.

Il y a une modernité des visions historiques qui ont permis à l'histoire de s'affranchir du conte.

Mais cette stratégie scientifique a ses limites. 2.

« Comment on écrit l'histoire » ? Paul Veynes conteste à l'histoire de pouvoir se constituer comme science.. »

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