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 Bonheur apollinien et bonheur dionysiaque chez NIETZSCHE.

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La conception traditionnelle du bonheur comme un état de sérénité ou de joie stable et permanente ne peut-il pas être remis en cause? Ce bonheur n'est-il pas un pur produit de la raison dans le mesure où il est un bonheur de l'identité? L'erreur de l'eudémonisme classique ne consiste-t-elle pas à privilégier l'esprit ou l'âme sur le corps. Cette disqualification ne méconnaît-elle pas l'essence même du bonheur?   

 

 

« La conception traditionnelle du bonheur comme un état de sérénité ou de joie stable et permanente ne peut-il pas être remis en cause? Ce bonheur n'est-il pas un pur produit de la raison dans le mesure où il est un bonheur de l'identité? L'erreur de l'eudémonisme classique ne consiste-t-elle pas à privilégier l'esprit ou l'âme sur le corps.

Cette disqualification ne méconnaît-elle pas l'essence même du bonheur? Le bonheur est, certes, apollinien, conçu comme l'équilibre des tendances, la réalisation de l'être, l'acceptation du sort et la résignation, le détachement, la synthèse des facultés.

Mais, aussi et indissociablement, le bonheur est dionysiaque, conçu comme l'exaltation des sentiments, la course aux plaisirs, l'acceptation du vouloir-vivre, de la volonté de puissance, l'oubli de soi dans la frénésie, l'enthousiasme, la volupté des émotions fortes, des sens exacerbés. Dès lors, dans une perspective dionysiaque, c'est ce qui apparaissait du point de vue apollinien comme enchaînement de l'homme au monde, qui fonde le bonheur lui-même: le bonheur, en perpétuel devenir, se constitue dans cet excès où le plaisir se fait souffrance et la souffrance plaisir, et où l'homme s'affranchit de ses limites en se disloquant avec ivresse dans le jeu du monde. Toutefois, relevant de la sphère kierkegaardienne de l'esthétisme, ce bonheur dionysiaque est une impasse, une rapsodie incohérente où l'homme ne recherche que les symptômes fugaces et fugitifs d'orgasmes illusoires, de paradis artificiels.... Dionysos , dans sa profusion doit être éduqué par Apollon, dieu de la forme... Dionysos est le dieu de la souffrance; tout comme le Crucifié, mais sa souffrance est toujours compensée par la sombre joie d'engendrer.

Dionysos est le maître de la mort tout comme il est le maître de la mort.

Mais, il est aussi la vie même, la vie lourde de souffrance et pleine de joie, la vie créatrice et destructrice. Et, c'est seulement alors que l'homme par son jeu productif peut se sentir appartenir à la vie du Tout, qu'il peut se sentir participer au grand jeu de la naissance et de la mort de l'existence universelle qu'il sera pleinement heureux. En procédant à la réconciliation d'Apollon et de Dionysos; enlaçant l'Amour et la Mort. Le bonheur n'est pas soumission au monde et à sa fatalité, mais participation cosmique et créatrice (donc active) au jeu du monde. Nous terminerons par ces vers de Nietzsche extraits d' "ECCE HOMO": "Emblème de la nécessité! Constellation suprême de l'Etre Que nul voeu n'atteint, Que nulle négation ne souille, Eternelle affirmation de l'Etre, Eternellement je suis ton affirmation: Car je t'aime, ô éternité!". »

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