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BERKELEY: Une cerise n'est rien qu'un assemblage de qualités sensibles.

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Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte, je suis sûr que le néant ne peut être vu, touché ou goûté : la cerise est donc réelle. Enlevez les sensations de souplesse, d'humidité, de rougeur, d'acidité et vous enlevez la cerise, puisqu'elle n'existe pas à part des sensations. Une cerise, dis-je, n'est rien qu'un assemblage de qualités sensibles et d'idées perçues par divers sens : ces idées sont unies en une seule chose (on leur donne un seul nom) par l'intelligence parce que celle-ci remarque qu'elles s'accompagnent les unes les autres. Ainsi quand le palais est affecté de telle saveur particulière, la vue est affectée d'une couleur rouge et le toucher d'une rondeur et d'une souplesse, etc. Aussi quand je vois, touche et goûte de ces diverses manières, je suis sûr que la cerise existe, qu'elle est réelle : car, à mon avis, sa réalité n'est rien si on l'abstrait de ces sensations. Mais si par le mot cerise vous entendez une nature inconnue, distincte, quelque chose de distinct de la perception qu'on en a, alors certes, je le déclare, ni vous, ni moi, ni aucun autre homme, nous ne pouvons être sûrs de son existence. BERKELEY

« Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte, je suis sûr que le néant ne peut être vu, touché ou goûté : la cerise est donc réelle.

Enlevez les sensations de souplesse, d'humidité, de rougeur, d'acidité et vous enlevez la cerise, puisqu'elle n'existe pas à part des sensations.

Une cerise, dis-je, n'est rien qu'un assemblage de qualités sensibles et d'idées perçues par divers sens : ces idées sont unies en une seule chose (on leur donne un seul nom) par l'intelligence parce que celle-ci remarque qu'elles s'accompagnent les unes les autres.

Ainsi quand le palais est affecté de telle saveur particulière, la vue est affectée d'une couleur rouge et le toucher d'une rondeur et d'une souplesse, etc.

Aussi quand je vois, touche et goûte de ces diverses manières, je suis sûr que la cerise existe, qu'elle est réelle : car, à mon avis, sa réalité n'est rien si on l'abstrait de ces sensations.

Mais si par le mot cerise vous entendez une nature inconnue, distincte, quelque chose de distinct de la perception qu'on en a, alors certes, je le déclare, ni vous, ni moi, ni aucun autre homme, nous ne pouvons être sûrs de son existence.

BERKELEY Berkeley : « Etre, c'est être perçu » C ette formule de Berkeley peut sembler surprenante puisqu'elle consiste à n'accorder de réalité qu'à ce que nous percevons.

Dire « Etre c'est être perçu », c'est affirmer que rien n'existe en dehors de l'esprit, que toute réalité est un esprit qui perçoit.

Nous avons commencé par noter que la perception est cette activité de l'esprit qui rassemble, qui collecte, or c'est justement la raison pour laquelle Berkeley ne va accorder de réalité qu'à ce qui est perçu.

En effet, il est impossible de séparer, d'isoler une idée des sensations que nous éprouvons.

Par exemple, on ne peut pas parvenir à se représenter l'étendue (ce qu'on se représente étendu dans l'espace) dépourvue de couleur, de même nous ne pouvons pas nous représenter la matière indépendamment d'une certaine forme, d'une certaine étendue, d'une certaine figure.

Tous les éléments qui composent notre univers, que l'on pense à la couleur, la saveur, l'étendue, le mouvement…n'ont aucune existence en dehors de la perception que nous en avons.

L'étendue n'est ni grande ni petite, le mouvement n'est ni lent, ni rapide, ils ne sont donc rien ; de même je ne puis former l'idée d'un corps étendu qui est en mouvement sans lui donner aussi une couleur.

Quand nous pensons que la matière ou l'étendue existent seules, nous nous laissons abuser par les mots, par le langage.

Berkeley va répondre à un problème (le problème de Molyneux), qui a suscité de nombreux débats, et qui consistait à se demander si un aveugle né, recouvrant subitement la vue, pourrait discerner visuellement le cube et la sphère qu'il sait déjà discerner par le toucher.

Or, ceci serait possible si notre perception nous livrait l'étendue géométrique abstraite, mais une description des processus de la vision montre qu'il n'en est rien, car nous éprouvons à tout instant l'incommunicabilité des idées visuelles et des idées tactiles.

L'illusion selon laquelle il y aurait une idée commune à la vue et au toucher, une idée abstraite d'étendue vient de l'emploi de mots.

Le langage nous fait croire, à tort, à l'existence d'entités abstraites, mais il n'y a pas de réalité en dehors de la perception.

Mais alors, si la matière comme substrat, comme réalité indépendante, est une pure illusion, qu'est-ce qui fait que les objets qui tombent sous nos sens demeurent là, même quand nous fermons les yeux, même quand nous ne sommes plus là ? Berkeley va alors faire appel à l'existence de Dieu, c'est-à-dire un esprit qui soutient le tout, et qui permet de penser l'unité du monde. Thèse de Berkeley : « A ussi quand je vois, touche et goûte de ces diverses manières, je suis sûr que la cerise existe, qu'elle est réelle : car, à mon avis, sa réalité n'est rien si on l'abstrait de ces sensations.

» Pour comprendre ce texte, il faut partir de la théorie idéaliste que Berkeley propose.

Elle est fondée sur le principe que «l'essence des objets consiste en ce qu'ils sont perçus».

Les choses sont connues comme idées.

Elles ne peuvent être qu'idées, car les sensations sont de pures idées.

En Dieu même, qui les crée, elles sont idées.

Le monde est la pensée de Dieu.

La matière n'existe pas, en dehors de l'idée que nous en avons.

On compare des idées particulières pour faire une idée générale et c'est le fait de l'abstraction.

Le monde corporel n'existe alors que comme objet de perception; Berkeley part des sensations pour démontrer qu'au moyen des sens nous ne connaissons que nos perceptions; le monde matériel n'est que le monde des phénomènes.

Il n'y a pas d'audelà des choses perçues, de substance, de permanence; il n'y a que des esprits et les idées de ces esprits.

Tout l'être des corps réside alors dans le fait qu'on les perçoit ou qu'ils sont perçus.

La cause des modifications sensibles est en Dieu et ce dernier nous parle et dirige notre volonté à travers la nature, dont les phénomènes constituent.

L'immatérialisme de Berkeley repose donc sur l'idée qu'il n'existe que deux types d'existence : celle des idées, passives et dépendantes, et celle des esprits qui sont actifs, Dieu étant l'esprit suprêmement actif, créateur de tout le reste.

Berkeley refuse l'existence des substances matérielles, quelles qu'elles soient.

Seuls les esprits actifs supportent les idées sans que rien de matériel n'existe au-delà.

C'est pour lui le moyen de prouver l'existence de Dieu car, si rien de matériel n'explique l'existence de nos idées, leur cause ne peut être qu'en Dieu.

Berkeley soutient qu'en réalité toutes nos idées sont relatives à nos sens.

C e n'est pas seulement la couleur ou l'impression de chaleur qui varie selon la position de l'observateur ou de son état d'esprit mais aussi la forme et la dimension des choses.

Autrement dit les qualités premières ne sont pas différentes des qualités secondes. Mais Berkeley va plus loin encore : la seule réalité des choses est d'être perçue (esse est percipi c'est-à-dire être c'est être perçu).

A lors que l'esprit a tendance à croire que les qualités sensibles doivent forcément appartenir à quelque substance matérielle, Berkeley répond que les choses ne sont qu'une "collection d'idées". Deux temps dans ce texte : 1 er temps : « Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte, je suis sûr que le néant ne peut être vu, touché ou goûté : la cerise est donc réelle.

Enlevez les sensations de souplesse, d'humidité, de rougeur, d'acidité et vous enlevez la cerise, puisqu'elle n'existe pas à part des sensations.

Une cerise, dis-je, n'est rien qu'un assemblage de qualités sensibles et d'idées perçues par divers sens : ces idées sont unies en une seule chose (on leur donne un seul nom) par l'intelligence parce que celle-ci remarque qu'elles s'accompagnent les unes les autres.

» 2 nd temps : « A insi quand le palais est affecté de telle saveur particulière, la vue est affectée d'une couleur rouge et le toucher d'une rondeur et d'une souplesse, etc.

Aussi quand je vois, touche et goûte de ces diverses manières, je suis sûr que la cerise existe, qu'elle est réelle : car, à mon avis, sa réalité n'est rien si on l'abstrait de ces sensations.

Mais si par le mot cerise vous entendez une nature inconnue, distincte, quelque chose de distinct de la perception qu'on en a, alors certes, je le déclare, ni vous, ni moi, ni aucun autre homme, nous ne pouvons être sûrs de son existence.

» Dans une perspective critique, il faut savoir que dans les Principes de la connaissance humaine, Berkeley développe l'essentiel de sa philosophie.

Il s'en prend alors à l'empirisme de Locke, lequel lui paraît faire trop confiance aux vieilles théories de l'abstraction.

En particulier, l'idée d'une matière existant en soi et qui fonderait la réalité de nos perceptions - est une abstraction indémontrable.

C ontre Locke et Newton qui défendaient l'idée de corpuscules matériels, Berkeley refuse l'existence des substances matérielles, quelles qu'elles soient.

Seuls les esprits actifs supportent les idées sans que rien de matériel n'existe au-delà.

C'est pour lui le moyen de prouver l'existence de Dieu car, si rien de matériel n'explique l'existence de nos idées, leur cause ne peut être qu'en Dieu. Déjà Locke avait soutenu que les idées des qualités secondes (par exemple l'idée de chaleur, de couleur, de son etc.) ne ressemblent en rien à ce qui existe dans le monde mais sont seulement l'effet des particules sur nos sens.

Seules les idées des qualités premières (par exemple l'idée de solidité, de forme, de dimension) ressemblent aux choses qui existent dans le monde matériel. Berkeley soutient qu'en réalité toutes nos idées sont relatives à nos sens.

C e n'est pas seulement la couleur ou l'impression de chaleur qui varie selon la position de l'observateur ou de son état d'esprit mais aussi la forme et la dimension des choses.

Autrement dit les qualités premières ne sont pas différentes des qualités secondes.. »

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