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Bergson, « Les mots sont des étiquettes »

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« Thème 266 Bergson, « Les mots sont des étiquettes » Indications générales Bergson (1859-1941) critique le positivisme [voir Comte] et le kantisme [voir Kant], qui, chacun à leur manière, prétendent restreindre le champ de l'interrogation humaine.

Contre eux, Bergson fait retour à la métaphysique et à l'ambition d'une connaissance des choses mêmes.

Cela suppose d'accéder à une intuition fondamentale qui permet de surmonter les obstacles qui nous séparent du réel, le langage en particulier. Citation «Nous ne voyons pas les choses mêmes; nous nous bornons le plus souvent à lire des étiquettes collées sur elles.

Cette tendance, issue du besoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage.

Car les mots (à l'exception des noms propres) désignent des genres.

Le mot qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même».

(Le Rire, 1900.) Explication Les mots, pour Bergson, sont un voile qui nous masque le réel.

Ils sont issus du besoin, c'est-à-dire de l'intérêt pratique, qui nous pousse à isoler les choses les unes des autres et à ne retenir que ce qui est le plus utile pour nous.

Ainsi il nous rend incapables de voir les singularités, qui sont les vraies réalités, et d'avoir l'intuition de la «durée» qui est le réel même.

Bergson dit que le langage «spatialise» la durée: il isole et fige des réalités qui sont liées et mouvantes.

L'esprit doit donc se libérer du langage et des besoins pour accéder à la contemplation désintéressée du réel. Exemple d'utilisation La critique du langage proposée par Bergson est intéressante à confronter avec d'autres théories qui voient au contraire dans le langage le mode d'accès de la conscience au réel [voir notion «le langage» et Russell.

Il est intéressant aussi d'en suivre les conséquences, par exemple, sur la question de l'art: l'artiste est celui qui parvient à dépasser la vision commune, intéressée et schématisante, sur le monde, pour parvenir à la contemplation des singularités.

Par là même, il façonne notre propre regard en nous faisant voir le monde autrement que sous l'angle du besoin. SUJET TYPE: Sommes-nous prisonniers du langage ? Contresens à ne pas commettre Le texte cité dit «Nous ne voyons pas les choses mêmes», mais pour Bergson, ce n'est pas une fatalité: c'est le lot du plus grand nombre, mais tout homme peut exercer son regard - et plus précisément son intuition pour dépasser les réductions que la vie courante nous oblige à opérer.. »

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