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Avons-nous quelque chose à apprendre de nos erreurs ?

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« Analyse du sujet : Apprendre de quelque chose : On apprend de quelque chose, d'une activité par exemple, quand on sait après cette activité plus que l'on ne savait avant.

Apprendre c'est donc augmenter son savoir au contact ou par l'expérience de telle ou telle chose ou activité.

C'est augmenté la quantité de vrai que l'on comprend. Erreur : L'erreur est le danger qui guète celui qui veut connaître.

Dans l'erreur, celui qui veut connaître se trompe sur la nature de ce qu'il cherche à comprendre sur le mode de l'illusion.

Il tient pour vrai ce qui ne l'est pas parce que le faux lui apparaît vrai.

L'erreur est illusion avant d'être démasquée en tant qu'erreur, celui qui fait erreur, « se trompe » bien qu'il le face involontairement. Problématisation : Nous nous interrogeons sur le bénéfice pour la connaissance de l'erreur.

Avons-nous quelque chose à apprendre de nos erreurs ? En première analyse, ne semble-t-il pas que l'erreur en tant qu'elle est une illusion sur le vrai se réduit à du faux ? Comment pourrait on apprendre du vrai à partir du faux ? Disons qu'au mieux nous devons apprendre à ne plus les commettre. Pour autant les erreurs sont parfois fécondes.

Se tromper est profitable dans la mesure où l'erreur est reconnue par celui qui s'est trompé. Se tromper c'est l'occasion de revoir les hypothèses qui nous ont amené à nous tromper et revoir éventuellement la conduite épistémologique qui présidait à leur formation.

En s'interrogeant sur les conditions de l'erreur, ne s'interroge-t-on pas directement sur les conditions nécessaires aux bonnes modalités de la recherche de la vérité ? Dans ce cas, comment ne pas voir dans l'erreur l'occasion, d'un progrès ? L'erreur fait intégralement partie d'une philosophie de la connaissance humaine.

Nous essaierons donc de nous demander en dernier lieu comment comprendre que l'erreur soit une part importante de l'apprentissage lui-même ? Proposition de plan : 1 .

On n'apprend rien de l'erreur sinon la nécessité de l'éviter. a) Être dans l'erreur s'est être dans le faux, se tromper, tenir pour vrai une hypothèse que l'expérience révélera comme fausse. b) L'erreur est donc la hantise de tout ceux qui se donne pour tâche de connaître la vérité.

De plus l'erreur implique une forme de défaillance intellectuelle que personne n'a envi d'expérimenter, d'être pour ces semblables et pour soi même, celui qui s'est trompé. c) En première analyse on serait semble-t-il amenés à penser que l'on ne peut rien apprendre de l'erreur sinon à chercher à l'éviter. Problème : Apprendre que l'erreur est détestable ne suffit pas car se tromper peut avoir des conséquences dramatiques.

Le problème de l'erreur n'est pas tellement celui du faux qu'elle représente mais consiste en ce qu'elle repose avant d'être reconnue comme erreur sur une conception illusoire.

Celui qui fait erreur n'en a pas conscience avant d'être confronté aux conséquences de son erreur, et le faux est déjà advenu dans ce cas.

Deux choix s'offrent à celui qui se rend compte qu'il s'est trompé : rejeter de toute sa force la honte de s'être tromper quitte à tenir pour vrai, du faux, à nier s'être tromper, dans ce cas il se berne et berne les autres, par amour propre, ou alors, il peut reconnaître son erreur et tenter d'en tirer le meilleur parti. Transition : Ne faudrait-il se demander si l'erreur, en tant qu'elle est responsablement assumée, n'est pas parfois source de vrai ? 2 .

L'erreur est pourtant parfois féconde. a) L'erreur permet parfois de formuler une hypothèse fausse sans doute mais à laquelle l'on n'aurait pas pensé si on ne s'était pas trompé.

L'erreur est parfois créatrice parce qu'elle fait surgir l'imprévu, l'inattendu dans l'enchaînement des raisons et ouvre parfois des pistes d'investigations nouvelles.

Mais ces cas sont trop rares pour en faire une raison suffisamment opérante sur le sujet qui nous concerne. b) En se trompant, on se donne surtout l'occasion de se corriger, o n s e donne l'occasion de progresser soi.

L'erreur n'est donc pas uniquement négative, elle s'accompagne pour celui qui sait la reconnaître, l'analyser et prendre en considération les conséquences qu'elle implique, une avancée positive. Transition : Mais au delà de ces cas particuliers, une épistémologie digne de ce nom ne devrait-elle pas reconnaître le rôle centrale de l'erreur dans l'apprentissage et le progrès de la science ? 3 .

L'erreur est la source majeure du progrès vers la vérité, elle est partie intégrante d'une épistémologie authentiquement humaine. a) L'erreur en offrant une résistance aux vérités établies, en révélant le problème, les limites que telle ou telle théorie rencontre dans son application permet d'en comprendre les limites et les faiblesses.

D'en définir le domaine d'application du domaine d'expérimentation. b) Cette compréhension permet de corrigé ces faiblesses pour en accroître la force de vraisemblance et donc d'en repousser les limites.

Se tromper c'est donc l'occasion de réévaluer une théorie, de réajuster ce qui doit l'être pour que l'erreur soit surmontée, ceci allant parfois jusqu'à l'abandon pure et simple d'une théorie au profit d'une autre. c) L'erreur est donc la condition nécessaire de la recherche de la vérité, l'obstacle qu'elle représente fait partie du processus de réflexion scientifique ou philosophique.

Sans l'erreur et la prise en compte raisonnable de ses implications, il n'y a pas de progrès possible.

L'erreur est la condition de la finitude de la raison humaine, ne pas la prendre en compte, ne rien en apprendre c'est nier cette condition.

Le savant n'est jamais un dieu omniscient, il se trompe et c'est là son salut, il peut en tirer grâce à la raison les conséquences.

Nous pourrions dire que si l'on apprend sans doute bien de nos erreurs c'est parce que plus profondément l'on apprend qu'avec elle et par elle.. »

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