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Autrui peut-il etre une menace pour moi ?

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« Introduction : Autrui est le terme par lequel un sujet désigne un sujet qui n'est pas lui.

Selon le philosophe Levinas, "autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement un alter ego.

Il est ce que moi je ne suis pas." En effet, autrui est à la fois semblable au sujet qui le désigne et différent de lui, car il n'est pas lui.

Cette altérité absolue d'autrui constitue-t-elle une menace pour le sujet ? Quel danger peut représenter la présence d'un être supposé identique au sujet et pourtant expérimentalement incomparable ? Cette interrogation soulève de multiples enjeux : un enjeu logique interrogeant la possibilité d'une coexistence possible entre un sujet et autrui, un enjeu anthropologique questionnant la relation du sujet à autrui, un enjeu épistémique relatif à notre connaissance d'autrui. 1ère partie : Si autrui est méconnaissable pour le sujet, alors il peut en représenter une menace. - Autrui, parce qu'il n'est pas le sujet qui le désigne, n'a rien à voir avec lui. Par conséquent, on peut penser qu'autrui étant distinct du sujet, il n'y a pas de rapport entre eux.

Plus précisément, s'il y a un rapport possible entre le sujet et autrui, alors, il n'est pas évident, ou nécessairement impliqué dans la définition du sujet.

L'expérience du cogito cartésien (Méditations métaphysiques) nous enseigne en effet que je me pense moi-même comme sujet par réflexion de ma propre conscience sur elle-même.

Nous avons donc une conscience solitaire avant même de considérer autrui, de sorte que « Je » n'implique nullement autrui.

Chez Descartes, la vérité première, qui résiste à tous les efforts du doute, c'est le cogito, le « je pense donc je suis ».

Puisque je ne suis assuré que de la propre existence de ma conscience, alors il est possible qu'autrui n'existe pas, et que les hommes que je vois ne soient que des « spectres ou des hommes feints », c'est-à-dire une apparence trompeuse.

Dans cette perspective, la non certitude de l'existence d'autrui peut apparaître comme une menace, du moins à la certitude de notre connaissance. - Il semble que l'on ne puisse connaître autrui que par projection de ses propres qualités et sentiments dans l'autre.

Notre connaissance d'autrui n'est donc qu'une connaissance par « conjecture », selon l'expression de Malebranche (De la recherche de la vérité).

La connaissance de la pensée d'autrui ne peut nous parvenir selon Malebranche que dans une réduction phénoménologique, c'est-à-dire en tant qu'objet extérieur à nous.

On ne peut donc accéder de l'intérieur à la pensée d'autrui, on ne peut entrer dans sa subjectivité, et avoir une connaissance interne d'autrui comme on en a une de nous même, et nous sommes alors réduit à formuler des conjectures, c'està-dire des hypothèses, suppositions, sur l'intériorité d'autrui.

Il constate ainsi un premier échec de la raison à connaître les autres hommes, et sa seule connaissance, par conjecture, est reléguée à l'ordre du probable, du possible.

Par conséquent, il se peut que le sujet se fasse une idée fausse de ce qu'est réellement autrui, et c'est pourquoi autrui, qui ne peut jamais être connu avec certitude, représente toujours une menace.

En effet, on peut imaginer que je me trompe sur les intentions d'autrui à mon égard, et qu'il me veuille du mal, quand bien même à sa place je n'aurais pas cette réaction. 2ème partie : Autrui peut représenter une menace pour un sujet solitaire, hors de la société. - Autrui peut représenter une menace effective dans une situation où l'homme vit en solitaire.

C'est « l'état de nature », imaginé par Hobbes puis Rousseau pour décrire un état originaire antérieur à la constitution de la société civile, qui introduit la vie en communauté.

Dans cet état, « chacun est en guerre contre chacun », selon l'expression de Hobbes dans le Léviathan.

En effet, si les conditions nécessaires à la subsistance humaine (nourriture, espace, protection) sont rares, autrui constitue un obstacle pour le sujet, et une entrave à sa survie. Autrui, puisqu'en tant que semblable, de même espèce, recherche les mêmes biens que le sujet, représente une menace car il est susceptible de lui voler ces biens.

Le sujet considère donc autrui comme un ennemi à éliminer.

Si cet état de nature n'est qu'une fiction, il n'en reste pas moins que l'esprit de concurrence entre les être humains perdure toujours, et que autrui, parce qu'il désire les mêmes biens que le sujet, menace le sujet de les lui dérober (par les moyens illégaux du vol ou de l'escroquerie, ou plus légitimement par la supériorité de son statut social, professionnel ou familial, et de ses qualités physiques ou intellectuelles.) - Pour Sartre, le conflit est le fondement constitutif de la relation à autrui.

Chaque conscience est une liberté qui cherche à devenir absolue et à détruire la liberté d'autrui en le reléguant au statut de chose passive.

Le surgissement d'autrui est donc toujours une violence pour le sujet, selon Sartre.

Autrui est une menace constante, car il menace le caractère unique et absolu du sujet.

La présence d'autrui décentre le monde dans lequel se trouvait le sujet seul, et end à lui « voler le monde ».

En outre, le regard d'autrui saisi le sujet et le fige.

Le sujet, en la présence d'autrui, n'est plus une liberté pure, mais est « chosifié » par autrui, qui le considère comme un objet. 3ème partie : La présence d'autrui est indispensable au développement de la vie du sujet. - Pour Descartes, bien que chacun de nous soit une personne distincte des autres, et que par conséquent, chaque sujet a des intérêts singuliers qui diffèrent de ceux d'autrui, on ne saurait cependant « subsister seul ».

Ainsi, pour. »

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