Autrui: fiction de l'esprit ?
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VOCABULAIRE:
AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.
2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas
moi.
3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est
pas moi (alter)." (Sartre).
Les autres hommes, mon prochain.
C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un
moi autre, une personne).
ESPRIT: Du latin spiritus, «souffle» (qui anime la matière).
* Dans la langue religieuse (le Saint-Esprit), le souffle ou le principe divin.
* Par opposition au corps : principe individuel de la pensée,
conscience.
* Par opposition à la matière : le monde de la pensée, la réalité spirituelle.
* Chez Hegel, l'Esprit (avec une majuscule) est le principe rationnel qui gouverne le monde.
Le solipsisme
Du latin solus, "seul", ipse, "moi-même", le solipsisme est le point limite de l'idéalisme métaphysique : il définit une
attitude du sujet pour lequel rien n'existe en dehors de sa conscience.
Tout se passe dans la solitude du moi : je
suis seul dans ma tête et ne puis entrer dans la conscience d'autrui.
Dans cette perspective, les autres se réduisent
à n'être que de pures fictions créées par mon esprit.
Pour le solipsisme
• Descartes, découvrant le cogito, aboutit à une unique certitude après le
doute : la seule existence de son être pensant.
Quant à l'existence des
choses et à celle d'autres consciences, elle n'est pas encore avérée et fait
problème.
Nous ne pourrions imaginer autrui que par le subterfuge d'un
raisonnement par analogie.
La conscience d'autrui découlerait ainsi de la
conscience de soi.
RAPPEL: LA MONADE CHEZ LEIBNIZ
Ce terme renvoie à l'unité spirituelle élémentaire dont tout ce qui existe est
composé.
La monade est à la métaphysique ce que le point est à la géométrie
à la fois unique et en nombre infini.
Il n'y a pas chez Leibniz de dualisme (d'un
côté l'âme et de l'autre l'esprit).
Mêmes les minéraux ou les végétaux
possèdent une dimension spirituelle ! Il y a des monades douées de mémoire
chez les animaux, des monades douées de raison comme chez les hommes.
Aucune monade ne ressemble à une autre.
Chacune d'elles représente le
monde de manière toujours particulière et plus ou moins claire, à la manière
de miroirs plus ou moins bien polis.
A la faveur de la bonté et de l'omniscience
divines, toutes les monades constituent un tout harmonieux, car chacune est
comme un monde fermé, sans portes ni fenêtres, cad sans communication.
• Leibniz imagina aussi un monde d'esprits qu'il nomme monades et dont
aucune n'aurait de "fenêtre" sur le dehors du monde.
Des objections au solipsisme
• De nombreux philosophes, par la suite, ont écarté cette théorie, insensée dans sa logique même pour
Schopenhauer, illusoire pour Husserl.
Pour ce dernier, en effet, l'existence d'autrui est vécue a priori, elle se donne
immédiatement comme présence, dans une évidence originaire, contemporaine de celle par laquelle je me saisis moimême.
• Cette doctrine, en tant que posture philosophique, a besoin de se formuler, donc de s'adresser à d'autres, ce qui
suppose par là-même l'existence d'autrui.
• Une solitude totale n'existe pas, ou bien se détache sur fond d'une relation à autrui : être seul, c'est être sans
autrui.
C'est donc se reporter à lui, sur le mode du manque.
Je pense donc je suis (Descartes).
Cette phrase apparaît au début de la quatrième partie du « Discours de la méthode », qui présente rapidement la
métaphysique de Descartes.
On a donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier ouvrage
philosophique important écrit en français.
Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer le contexte dans lequel elle s'insère.
Le « Discours
de la méthode » présente l'autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait le porte-parole de sa génération.
Descartes y décrit une véritable crise de l'éducation, laquelle ne tient pas ses promesses ; faire « acquérir une
connaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ».
En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritable révolution scientifique, inaugurée par Galilée,.
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