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Art et Engagement.

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A l'opposé de l'Art pour l'Art, et en réaction contre lui, on a vu naître l'idée d'une utilisation de l'art à des fins précises. Loin d'être désintéressé, il répondrait à des exigences éthiques ou politiques, et pourrait servir de moyen de propagande : dans le passé, il n'est pas impossible de trouver trace d'un tel usage de l'art, Auguste à l'époque romaine, Louis XIV plus près de nous, l'Eglise catholique au long des siècles. A l'époque contemporaine, le thème de l'art engagé reprend l'idée d'un usage déterminé de l'art au service d'une cause. L'½uvre est utile parce qu'elle illustre de façon attrayante une conception idéologique ou dénonce un état de choses contestable. Contrairement à une opinion souvent répandue aujourd'hui, l'art engagé n'est pas nécessairement médiocre. Des ½uvres importantes sont nées d'une telle conception, et il est indéniable que l'art, si on le considère comme une forme d'expression, participe, directement ou indirectement, de la vie intellectuelle d'une époque, avec ses conflits et ses partis pris. En revanche, on peut se demander légitimement si, dans l'art engagé, c'est l'engagement qui fait la valeur de l'½uvre, ou s'il ne faut pas admettre que l'½uvre suscite une émotion esthétique indépendamment des thèses qu'elle expose. Dès lors, il faudrait admettre que l'aspect artistique peut, au moins relativement, être considéré comme différent de son aspect idéologique. Ainsi s'expliquerait que l'on puisse admirer une ½uvre sans adhérer au point de vue éthique ou politique qu'elle défend.

« Une idée répandue veut que l'art soit producteur d'une satisfaction désintéressée.

Un palais n'a pas besoin d'être une œuvre d'art, mais le plaisir de son possesseur trouve à s'alimenter dans la beauté des lieux, au-delà de leur aspect fonctionnel.

Au XIXe siècle, cette idée a conduit certains artistes à élaborer une doctrine de l'inutilité absolue de l'art, qui ne chercherait à susciter chez le spectateur que le goût de la beauté : l'Art pour l'Art.

Au travers des formulations diverses qu'elle a reçues, cette conception s'attache à protéger l'art de toute forme de subordination qu'elle soit idéologique, politique, morale ou sociale.

Cependant, dire que l'art est inutile, signifie-t-il qu'il s'agit d'un luxe, d'une activité non nécessaire à ranger parmi les loisirs ? L'art peut-il être considéré comme superflu ? Une telle idée trouverait à s'alimenter dans certains faits historiques : au cours de l'histoire, les artistes ont très souvent produit leurs œuvres pour les princes, les dignitaires de l'Eglise, les riches mécènes.

Aujourd'hui, ce phénomène se perpétue avec les collections particulières. Cette conception se heurte à certaines objections.

En effet, elle aboutit à donner de l'art une image assez péjorative, voire futile, puisqu'il semble n'être que le moyen de satisfaire les plaisirs d'une élite ou les loisirs de la plupart.

Comment expliquer alors que l'artiste puisse consacrer son existence à une activité aussi peu importante, parfois jusqu'à sacrifier sa vie personnelle ? Faut-il considérer qu'il s'agit là de marginaux, comme on l'a parfois cru au XIXe siècle ? Au contraire, doit-on rechercher, derrière l'apparente inutilité de l'Art une fonction invisible mais essentielle, qui ne se révèle qu'indirectement ? A l'opposé de l'Art pour l'Art, et en réaction contre lui, on a vu naître ['idée d'une utilisation de l'art à des fins précises.

Loin d'être désintéressé, il répondrait à des exigences éthiques ou politiques, et pourrait servir de moyen de propagande : dans le passé, il n'est pas impossible de trouver trace d'un tel usage de l'art, Auguste à l'époque romaine, Louis XIV plus près de nous, l'Eglise catholique au long des siècles.

A l'époque contemporaine, le thème de l'art engagé reprend l'idée d'un usage déterminé de l'art au service d'une cause.

L'œuvre est utile parce qu'elle illustre de façon attrayante une conception idéologique ou dénonce un état de choses contestable. Contrairement à une opinion souvent répandue aujourd'hui, l'art engagé n'est pas nécessairement médiocre.

Des œuvres importantes sont nées d'une telle conception, et il est indéniable que l'art, si on le considère comme une forme d'expression, participe, directement ou indirectement, de la vie intellectuelle d'une époque, avec ses conflits et ses partis pris. En revanche, on peut se demander légitimement si, dans l'art engagé, c'est l'engagement qui fait la valeur de l'œuvre, ou s'il ne faut pas admettre que l'œuvre suscite une émotion esthétique indépendamment des thèses qu'elle expose.

Dès lors, il faudrait admettre que l'aspect artistique peut, au moins relativement, être considéré comme différent de son aspect idéologique.

Ainsi s'expliquerait que l'on puisse admirer une œuvre sans adhérer au point de vue éthique ou politique qu'elle défend.. »

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