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Appréciez ce jugement de Claude Bernard: "On expérimente avec sa raison" ?

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« Sens des termes — Expérimenter : contrôler une idée par un fait ; l'expérimentation désigne une activité destinée à mettre à l'épreuve et à contrôler par des faits la validité d'une idée ou d'une hypothèse.

L'expérimentation est totalement différente de la simple observation passive. — Raison : faculté de distinguer le vrai du faux, de bien juger. Sens du sujet L'interrogation méthodique des phénomènes est-elle réalisée essentiellement grâce au pouvoir à priori de l'esprit, à la faculté humaine de bien juger? Le contrôle de l'idée (de l'hypothèse) semble se faire par l'intermédiaire d'un « fait ». Or Claude Bernard affirme qu'on expérimente avec sa raison.

Tout ceci n'est-il pas contradictoire ? On mettra progressivement à jour l'idée que tout contrôle de l'idée par le fait s'appuie sur des théories, donc sur la raison.

Le plan sera par conséquent de type progressif. Plan 1.

Mise en question empiriste du jugement de Claude Bernard. On contrôle l'idée, l'hypothèse au moyen de faits empiriques, d'une expérience « brute ».

L'expérimentateur se fonde sur des « faits ». Le fait et la loi scientifique. On pourrait, dès lors, concevoir un fait scientifique dans le prolongement de l'expérience commune, construite par la raison.

Le « fait » scientifique serait le phénomène commun maîtrisé par les outils de la raison humaine.

La loi, quant à elle, serait constituée par l'énoncé de relations constantes entre les phénomènes, énoncé qui ne ferait que prolonger les données premières. L'observation, activité rationnelle sans guide. L'observation empirique représente, néanmoins, un premier usage de la raison appliquée à la nature et au réel.

Elle ne fait pas d'observations de manière seulement accidentelle ni selon le pur hasard.

Le choix qu'elle opère dans les phénomènes eux-mêmes repose sur une certaine rigueur rationnelle : on isole les phénomènes qui se répètent et on cherche des relations arbitraires entre eux. Mais privée de tout autre guide que le désir de résoudre des problèmes immédiats, l'observation n'aboutit qu'à une connaissance fragmentaire de la réalité, entachée de grossières erreurs. Telle est la connaissance commune, inséparable des éléments immédiats et concrets qui semblent former l'horizon du premier savoir humain. 2.

La mise en question empiriste n'est pas exacte, car le fait est construit techniquement (microscope, etc.). L'expérimentation scientifique. Mais la théorie invente également l'expérimentation, production artificielle de phénomènes de manière à les observer. On interroge ainsi méthodiquement ces phénomènes créés et définis par la science.

Les réponses que donne alors la Nature à ce questionnement rigoureux permettent de valider, d'invalider ou de compléter la théorie. Pour permettre l'expérimentation, on matérialise littéralement la théorie dans des instruments de mesure.

Le banal voltmètre n'est que la réalisation mécanique des théories classiques de l'électromagnétisme : on mesure avec lui des phénomènes liés à ces théories. Toutes les théories acceptent quelques principes fondamentaux qui les séparent complètement de la connaissance commune, comme le principe du déterminisme ou la conception du hasard.. »

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