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Alfred ADLER, psychanalyste

Extrait du document

« La culture s'édifie sur une restriction de la vie sexuelle La culture repose sur du « renoncement pulsionnel » : elle limite par des interdits la satisfaction des pulsions sexuelles pour exploiter leur énergie à ses propres fins.

Le tabou de l'inceste est à son origine, qui s'accompagne ensuite d'autres limitations.

La société occidentale a poussé à l'extrême la restriction de la sexualité, en imposant à tous une seule forme de jouissance (celle issue de l'amour génital, hétérosexuel, légitime, monogame et débouchant sur la procréation) et rejetant les autres comme perverses ou anormales. L'épanouissement des individus est alors gravement menacé : ceux qui ne supportent pas ces renoncements se réfugient dans la névrose, offrant à leurs pulsions des satisfactions substitutives. « On acquiert (...) l'impression que la civilisation est quelque chose d'imposé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s'approprier les moyens de puissance et de coercition.

Il semble alors facile d'admettre que ces difficultés ne sont pas inhérentes à l'essence de la civilisation elle-même, mais sont conditionnées par l'imperfection des formes de culture ayant évolué jusqu'ici.

De ce fait, il n'est pas difficile de mettre en lumière ces défauts.

Tandis que l'humanité a fait des progrès constants dans la conquête de la nature et est en droit d'en attendre de plus grands encore, elle ne peut prétendre à un progrès égal dans la régulation des affaires humaines et il est vraisemblable qu'à toutes les époques comme aujourd'hui, bien des hommes se sont demandé si cette partie des acquisitions de la civilisation méritait vraiment d'être défendue.

On pourrait croire qu'une régulation nouvelle des relations humaines serait possible, laquelle renonçant à la contrainte et à la répression des instincts, tarirait les sources du mécontentement qu'inspire la civilisation, de sorte que les hommes, n'étant plus troublés par des conflits internes, pourraient s'adonner entièrement à l'acquisition des ressources naturelles et à la jouissance de celles-ci.

Ce serait l'âge d'or, mais il est douteux qu'un état pareil soit réalisable.

Il semble plutôt que toute civilisation doive s'édifier sur la contrainte et le renoncement aux instincts.

» FREUD. Vous dégagerez l'intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée : Freud suppose que l'humanité accepte un certain climat d'aliénation, si l'objectif présenté correspond à des victoires dans la conquête de la nature.

Mais les problèmes de civilisation ne peuvent être traités de la même manière et ils ne suivent pas le même tracé.

L'idéal consiste à imaginer que ce serait possible.

Freud parle d'âge d'or.

Mais la réalité dément cette espérance.

Les victoires sur la nature et les jouissances provoquées par cette issue favorable n'élèvent pas les hommes vers une meilleure civilisation.

Les limites du problème ne sont pas enlevées, mais reculées. Ce texte interroge sur la permanence des deux instincts en toute civilisation : instinct de vie, instinct de mort.

Freud semble voir la civilisation toujours par le biais de la contrainte. Introduction : Dans cet extrait, Freud défend la thèse selon laquelle le malaise éprouvé par l’homme dans l’état de civilisation est irréductible dans la mesure où il est inhérent à la civilisation elle-même .

Dans Malaise dans la Civilisation à la page 37, Freud définit la civilisation comme désignant « la totalité des œuvres et organisations dont l’institution nous éloigne de l’état animal de nos ancêtres et qui servent à deux fins : la protection de l’homme contre la nature et la réglementation des relations des hommes entre eux ».

Notre extrait porte sur le second terme : la réglementation des hommes entre eux.

Si la civilisation est ce qui permet de vivre une vie commune, comment expliquer que les hommes s’y sentent mal à l’aise ? La thèse selon laquelle le malaise éprouvé par l’homme est irréductible dans la mesure où il est inhérent à la civilisation s’énonce en trois étapes : la thèse selon laquelle le malaise n’est pas inhérent à l’essence de la civilisation, mais à une forme de culture inadéquate à la nature humaine, ensuite le contraste entre le progrès dans la conquête de la nature et le progrès dans les régulations humaines, enfin la récusation de la possibilité en un âge d’or. I la thèse à examiner : le malaise dans la civilisation ne lui est pas inhérent Si la civilisation est ce qui permet de vivre une vie commune, comment expliquer que les hommes s’y sentent mal à l’aise ? Les hommes souffrent de cet état parce que la civilisation exige d’eux le sacrifice d’une part importante de leurs pulsions.

En effet chaque individu désire satisfaire tous ses désirs même aux dépens d’autrui.

Aussi la civilisation se défend elle-même contre l’individu qu veut s’excepter de l’exigence de répression pulsionnelle.

Or comme les individus qui ont inhibé leurs pulsions continuent néanmoins à être agités par elles, il peut sembler que « la civilisation est quelque chose d'imposé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s'approprier les moyens de puissance et de coercition.

»En somme, la civilisation peut sembler à chaque individu un carcan qu’on lui impose de l’extérieur.

Aussi est-il facile de penser le malaise de la civilisation sur le modèle marxiste : la minorité qui possède les moyens de la coercition est la classe bourgeoise qui possède tous les appareils d’institution comme l’école permettant d’ imposer leur volonté à la majorité récalcitrante c’est-à-dire la masse des prolétaires.. »

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