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Alain et la pesanteur

Extrait du document

"Voici une pierre assez lourde, et qui tombera si je la laisse; la cause qui fait qu'elle tombera, et qui fait aussi qu'elle presse et pousse contre ma main, c'est bien son poids, comme on dit, et ce poids est en elle. mais pourtant non, pas plus que la valeur n'est dans l'or, autre fétiche, ou l'amertume dans l'aloès. la pierre pèse, cela veut dire qu'il exerce, entre la pierre et la terre, une force qui dépend de la distance et des deux masses: ainsi la terre pèse sur ma main aussi bien que la pierre; et cette force de pesanteur n'est plus cachée dans la terre que dans la pierre, mais est entre deux, et commune aux deux; c'est un rapport pensé ou une forme, comme nous disons. Mais qui ne voit que l'imagination nous fait inventer ici quelque effort dans la pierre, qui lutte contre notre effort et se trouve seulement moins capricieux que le nôtre? cette idolêterie est bien forte; l'imagination ne s'y arrachera jamais; le tout est de n'en être pas dupe, et de ne point juger par cette main crispée." Alain

« Explication de texte : Alain Extrait Voici une pierre assez lourde, et qui tombera si je la laisse; la cause qui fait qu'elle tombera, et qui fait aussi qu'elle presse et pousse contre ma main, c'est bien son poids, comme on dit, et ce poids est en elle.

// Mais pourtant non, pas plus que la valeur n'est dans l'or, autre fétiche, ou l'amertume dans l'aloès.

La pierre pèse, cela veut dire qu'il exerce, entre la pierre et la terre, une force qui dépend de la distance et des deux masses: ainsi la terre pèse sur ma main aussi bien que la pierre; et cette force de pesanteur n'est plus cachée dans la terre que dans la pierre, mais est entre deux, et commune aux deux; c'est un rapport pensé ou une forme, comme nous disons.

// Mais qui ne voit que l'imagination nous fait inventer ici quelque effort dans la pierre, qui lutte contre notre effort et se trouve seulement moins capricieux que le nôtre? Cette idolâtrie est bien forte; l'imagination ne s'y arrachera jamais; le tout est de n'en être pas dupe, et de ne point juger par cette main crispée. Eléments d'introduction - - Le champ de pesanteur (ou plus couramment pesanteur) est un champ attractif auquel sont soumis tous les corps matériels au voisinage de la Terre : on observe ainsi qu'en un lieu donné tous les corps libres chutent en direction du sol suivant la même direction, appelée verticale.

La force à laquelle est soumise un corps en raison de la pesanteur est appelée poids de ce corps et est directement relié à la pesanteur par sa masse. Or, c'est précisément cette notion de pesanteur, en tant qu'elle est perçue par l'imagination qui est ici mise à la question. Objet du texte Il s'agit en réalité pour Alain d'analyse le rapport entre un phénomène physique auquel tous les corps sans exception, au moins sur la terre, sont soumis, à savoir la pesanteur, et l'imagination.

En effet, il s'agit d'analyser notre perception de la pesanteur, et le jugement sur sa nature qui en découle, afin de voir dans quelle mesure et à quel point l'imagination entre en jeu dans cette compréhension d'un phénomène physique.

C'est donc, en creux, la puissance imaginative qui est ici interroger, mais sa puissance relativement à la vérité. Mouvements du texte On peut identifier trois temps de l'argumentation d'Alain dans ce texte : 1er moment : Le 1er moment s'étend du début du texte jusqu'à « ce poids est en elle ».

Il s'agit pour Alain de partir du sens commun.

Dans ce 1er moment du texte il expose la nature de notre expérience courante, quotidienne et quasi spontanée, au phénomène de pesanteur. 2e moment : Le 2e moment s'étend de « mais pourtant non » jusqu'à « comme nous disons ».

Partant ainsi du sens commun, Alain s'emploie à montrer que cela repose sur une erreur de jugement.

Analysant l'expression « la pierre pèse », il va chercher à montrer en quoi la relation est avant tout un rapport entre deux poids et nos pas un effort.

Il chercher donc à rétablir la vérité de ce phénomène. 3e moment : le 3 e moment s'étend de « mais qui ne voit » jusqu'à la fin du texte.

Partant de cette explication véritable de la pesanteur comme relation et non pas comme étant réellement compris dans la chose, il va chercher à montrer qu'une telle erreur de jugement (celle examiner dans le 1er moment) est, en réalité, l'effet de notre imagination.

C'est donc au fond, la définition de l'imagination comme puissance trompeuse qu'il met ici en avant. Problématique La pesanteur est-elle, comme on le pense spontanément dans les choses ? Ou bien n'est-elle qu'une relation qui définit le rapport de deux choses soumis à l'attraction ? D'où vient donc notre erreur de jugement ? C'est bien une recherche généalogique qu'Alain entreprend ici.

L'imagination fait-elle inventer la pesanteur ? Explication détaillée 1. 1er Moment du texte « Voici une pierre assez lourde, et qui tombera si je la laisse; la cause qui fait qu'elle tombera, et qui fait aussi qu'elle presse et pousse contre ma main, c'est bien son poids, comme on dit, et ce poids est en elle.

» L'extrait qui nous occupe commence par examiner une expérience commune, à savoir le phénomène de pesanteur.

Qu'est-ce que la pesanteur ? Depuis les expériences de Galilée, on observe que dans un lieu donné tous les corps libres chutent en subissant la même accélération verticale.

Ce phénomène est appelé pesanteur et est dû à la gravitation.

Ce phénomène semble alors des explications physique claires, distinctes, et ce depuis Galilée.

Seulement, avant lui, les explications, empiriques, ont été nombreuses. C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre l'opposition entre « la cause qui fait qu'elle tombera…c'est bien son poids » et « fait aussi qu'elle presse et pousse contre ma main ».

Autrement dit, depuis Galilée, on sait que la pesanteur désigne une relation entre les choses pour autant qu'ils sont soumis à. »

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