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Alain

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L'enfant vit dans un monde de miracles, et par une continuelle incantation. Il demande, il prie, il persuade ; c'est ainsi qu'il obtient ; tel est son travail propre ; voilà comment il gagne sa vie. Il le faut bien. L'enfant ne peut pas vivre de son travail ; il ne conquiert pas sur les choses ; il ne fait que jouer avec les choses. En revanche il prend au sérieux les hommes, et même trop ; d'eux toute sûreté et toute nourriture. Il s'agit de leur plaire ; mériter c'est plaire. On dit très bien que nos réelles idées nous viennent de notre propre expérience ; mais on ne considère pas assez que nos premières expériences sont de trompeuses expériences. Il n'est pas vrai que la tâche de l'homme soit de demander et d'obtenir. Ce qu'on obtient par grâce, ce qui circule de l'un à l'autre, serait comme néant si le travail s'arrêtait seulement un jour. La condition réelle de l'existence humaine est une lutte continuelle contre les choses et contre les bêtes. C'est une chasse, une culture, une construction, un transport à grand-peine, travaux qu'il faut toujours recommencer, parce que l'homme consomme et use, et parce que la nature vient toujours à l'assaut. Alain

« L'enfant vit dans un monde de miracles, et par une continuelle incantation.

Il demande, il prie, il persuade ; c'est ainsi qu'il obtient ; tel est son travail propre ; voilà comment il gagne sa vie.

Il le faut bien.

L'enfant ne peut pas vivre de son travail ; il ne conquiert pas sur les choses ; il ne fait que jouer avec les choses.

En revanche il prend au sérieux les hommes, et même trop ; d'eux toute sûreté et toute nourriture.

Il s'agit de leur plaire ; mériter c'est plaire.

On dit très bien que nos réelles idées nous viennent de notre propre expérience ; mais on ne considère pas assez que nos premières expériences sont de trompeuses expériences.

Il n'est pas vrai que la tâche de l'homme soit de demander et d'obtenir.

Ce qu'on obtient par grâce, ce qui circule de l'un à l'autre, serait comme néant si le travail s'arrêtait seulement un jour.

La condition réelle de l'existence humaine est une lutte continuelle contre les choses et contre les bêtes.

C'est une chasse, une culture, une construction, un transport à grand-peine, travaux qu'il faut toujours recommencer, parce que l'homme consomme et use, et parce que la nature vient toujours à l'assaut. Première partie du texte Idée n° 1 : L'enfant vit dans un monde de miracles, et par une continuelle incantation.

Il demande, il prie, il persuade ; c'est ainsi qu'il obtient ; tel est son travail propre ; voilà comment il gagne sa vie.

Il le faut bien. (Or) idée n° 2 : L'enfant ne peut pas vivre de son travail ; il ne conquiert pas sur les choses ; il ne fait que jouer avec les choses.

En revanche il prend au sérieux les hommes, et même trop ; d'eux toute sûreté et toute nourriture. Idée de transition : Il s'agit de leur plaire; mériter c'est plaire. Deuxième partie du texte (Ainsi) idée n° 3 : (qui généralise la précédente) : On dit très bien que nos réelles idées nous viennent de notre propre expérience ; mais on ne considère pas assez que nos premières expériences sont de trompeuses expériences. (Et) Idée n° 4: Il n'est pas vrai que la tâche de l'homme soit de demander et d'obtenir.

Ce qu'on obtient par grâce, ce qui circule de l'un à l'autre, serait comme néant si le travail s'arrêtait seulement un jour. Troisième partie du texte (donc) la thèse du texte : La condition réelle de l'existence humaine est une lutte continuelle contre les choses et contre les bêtes. (Et) idée n° 5 : C'est une chasse, une culture, une construction, un transport à grand-peine, travaux qu'il faut toujours recommencer, parce que l'homme consomme et use, et parce que la nature vient toujours à l'assaut. N.B.

Le texte possède une structure de généralisation progressive puisqu'en partant du rapport singulier de l'enfant avec son environnement et l'adulte on arrive à qualifier la relation générale de l'homme et de la nature à travers le travail.

Cette généralisation permet à Alain de saisir l'origine d'une attitude chez l'adulte qui n'emprunterait pas le travail comme médiation mais replongerait dans cette sorte de magie qui caractérise l'enfance.

Sur le plan de la forme : on remarque que le style de l'auteur le pousse à laisser presque toujours dans l'implicite les liaisons logiques des idées. Nous les avons explicitées en les mettant entre parenthèses. « L'enfant vit dans un monde de miracles, et par une continuelle incantation.

Il demande, il prie, il persuade ; c'est ainsi qu'il obtient ; tel est son travail propre ; voila comment il gagne sa vie.

Il le faut bien.

L'enfant ne peut pas vivre de son travail ; il ne conquiert pas sur les choses ; il ne fait que jouer avec les choses.

En revanche il prend au sérieux les hommes, et même trop ; d'eux toute sûreté et toute nourriture.

Il s'agit de leur plaire ; mériter c'est plaire.

On dit très bien que nos réelles idées nous viennent de notre propre expérience ; mais on ne considère pas assez que nos premières expériences sont de trompeuses expériences.

Il n'est pas vrai que la tâche de l'homme soit de demander et d'obtenir.

Ce qu'on obtient par grâce, ce qui circule de l'un à l'autre, serait comme néant si le travail s'arrêtait seulement un jour.

La condition réelle de l'existence humaine est une lutte continuelle contre les choses et contre les bêtes.

C'est une chasse, une culture, une construction, un transport a grand-peine, travaux qu'il faut toujours recommencer, parce que l'homme consomme et use, et parce que la nature vient toujours à l'assaut.

» Alain. »

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