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Agir sous l'emprise de la passion, est-ce subir ?

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« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « Agir » : c'est faire quelque chose, avoir une activité qui transforme plus ou moins ce qui est.

C'est aussi s'exprimer par des actes, intervenir en passant à l'action.

(Le Robert) - « Passion » : ce terme peut avoir plusieurs sens selon le contexte philosophique, mais il désigne en général une affection spécifique et très forte pour un objet donné.

Il envahit la personnalité et se caractérise par l'intérêt impérieux porté à un seul objet.

Cette polarisation de la conscience peut entraîner la diminution ou la perte du sens moral et de l'esprit critique.

Quoi qu'il en soit, elle est difficilement maîtrisable.

à Cf Ribot : « La passion est dans l'ordre affectif ce que l'idée fixe est dans l'ordre intellectuel.

» - « Subir » : Subir désigne l'attitude passive selon laquelle on se laisse mener ou persécuter par les événements sans pouvoir intervenir. Construction de la problématique : Lorsque j'agis, je suis en général considéré comme acteur, comme actif, je suis moi-même l'auteur de mes actes.

Or le sujet semble poser de ce point de vue un problème paradoxal, puisqu'il demande s'il est possible à la fois d'agir et d'être passif, c'est-à-dire d'agir et en même temps de subir notre propre action.

Cela impliquerait un dédoublement de la personnalité, celui qui agirait et qui en même temps subirait son action serait en quelque sorte son propre bourreau, il serait dépossédé de lui-même. è C'est la question que pose le sujet.

Autrement dit, est-ce que lorsque je suis soumis à mes passions je suis encore en possession de moi-même, ou au contraire, est-ce que je ne deviens pas étranger à moi-même du fait que je me laisser dominer par quelque chose que je ne maîtrise pas ? Plan : I/ La passion nous dénature contre notre gré : La passion provoque de grands élans de l'âme, et soumet celui qui les subit à de brusques changements d'humeur.

C'est un peu de cette manière que l'on pourrait décrire la passion.

Quoi qu'il en soit, une fois que l'homme est habité par elle, son objet devient une obsession, et empêche la tranquillité de l'âme. ● C'est ce qu'expliquent les Stoïciens, notamment Epictète dans son Manuel.

En effet, selon lui, il existe deux types d'objets du désir, ceux qui dépendent de moi, et ceux qui ne dépendent pas de moi.

Si mon désir porte sur des objets qui ne dépendent pas de moi, alors je vais les subir, et j'éprouverai de la passion.

Cette dernière m'obsèdera et me rendra malheureux parce que je maîtrise pas l'objet sur lequel elle porte.

Autrement dit, la passion est une affection subie qui risque de déformer l'homme, et qui malmène sa nature, chargée de veiller à sa conservation. ● En effet, la passion empêche l'homme d'être heureux, et malmène de ce fait sa nature.

On doit donc se préserver de la passion, ou l'extirper si on veut atteindre cette sereine impassibilité que l'on appelle ataraxie, et qui mène au bonheur.

Pour y parvenir, il faut suspendre ses désirs pour ne les réintroduire que lorsqu'ils seront transformés en volonté.

Autrement dit, je dois apprendre à désirer que ce qui dépend de moi, et si je désire ce qui ne dépend pas de moi, alors je dois en prendre la responsabilité et ne pas me faire d'illusions pour ne pas souffrir. ● Il faut donc à tout pris éviter d'agir sous l'emprise de la passion, et se débarrasser d'elle parce qu'elle rend les hommes esclaves. II/ La passion est l'expression de nous-mêmes : ● Pourtant la passion est une expression de notre propre nature, et il semblerait de ce fait injuste de l'étouffer.

Il ne nous est pas possible de la maîtriser, mais cela marque justement le fait qu'elle vient du fond de nous-mêmes, et qu'il s'agit de l'expression de notre nature.

Elle révèle ce qui nous a été caché par la civilisation.. »

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