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A-t-on le droit d'accuser la technique ?

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« AIDE FOURNIE PAR L'ELEVE: Lorsqu'on accuse une personne c'est généralement parce qu'on considère qu'elle a mal agi, que son comportement est condamnable.

Dès lors, l'accuser, c'est la désigner comme responsable de ce qui arrive Ici, on ne vous demande pas si on peut accuser une personne, mais si on peut accuser la technique.

Il s'agit de se demander alors si on peut rendre la technique responsable de ce qui arrive.

Or, vous pouvez simplement remarquer que de nombreux discours l'accusent.

En effet, la technique et ses développements seraient responsables des dérèglements de la planète, la technique serait également responsable d'une acculturation des masses et d'un nivellement des cultures, la technique serait responsable d'une déshumanisation des rapports humains…etc.

La liste des griefs pourrait être longue.

Mais si on accuse ainsi la technique, ces accusations sont-elles légitimes ? A-t-on raison de le faire ? En quoi la technique pourrait-elle être responsable ? Ne faut-il pas distinguer la technique de celui qui l'utilise, la technique des usages ? Une fois le problème posé, vous pouvez donc revenir sur les éléments qui conduisent à accuser la technique.

Vous pouvez alors exposer les différents griefs qu'on lui porte.

Vous pouvez alors montrer les dangers de la technique à plusieurs niveaux : le niveau social, le niveau écologique, le niveau humain et moral. Montrez alors comment et en quoi le progrès technique fait souvent peur.

Pensez, par exemples, aux dangers des manipulations génétiques ou encore à la destruction de la planète.

Pourtant, inversement, la technique peut nous permettre de nourrir de grands espoirs.

Ici, vous pouvez vous référer aux analyses de Descartes dans le Discours de la méthode lorsqu'il montre que grâce aux progrès de la technique l'homme va pouvoir se rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

La technique apparaît alors comme moyen et source de libération.

Dans ces conditions, au lieu d'accuser la technique, ne devrait-on pas la louer ? Montrez en quoi l'espoir que Descartes met en la technique n'est pas qu'un rêve et correspond à une réalité : les progrès techniques permettent de mieux vivre, de guérir des maladies, de mieux connaître le monde… Comment alors comprendre ce double rapport à la technique ? Si on l'accuse parfois, vous pouvez donc montrer ensuite que cette accusation n'est pas toujours légitime parce que la technique produit des bienfaits.

Dès lors, à l'aide d'une telle approche, on pourrait dire finalement qu'on a raison de l'accuser parfois et parfois non.

Toutefois, est-ce vraiment la technique qu'il faut accuser ? Ne doit-on pas distinguer la technique de ses usages ? Vous pouvez revenir ici à la formule de Descartes en soulignant l'importance du « comme » lorsqu'il nous dit que l'homme va pouvoir se rendre comme maître et possesseur de la nature.

Ne peut-on pas y voir une mise en garde non pas face à la technique mais face à l'homme ? [La technique en est venue à posséder l'homme, à le soumettre à ses exigences.

Depuis la naissance de l'industrialisation, elle est l'un des outils les plus efficaces de répression que possède la bourgeoisie.] La technique est inhumaine Zola a plus d'une fois décrit la machine comme une sorte de monstre broyant sans relâche les vies de ceux qui la servent.

Que l'on pense à Germinal par exemple.

Il n'est que de se référer aux premières chaînes de montage pour comprendre en quoi la technique, à mesure qu'elle augmente la production, réduit l'homme à n'être qu'un automate ignorant la finalité du geste qu'il répète à longueur de journée.

La division du travail qui s'est imposée avec le développement de la grande industrie, et qui caractérise encore aujourd'hui nombre d'entreprises a vu son utilité très vite contestée. Des premières manufactures aux usines modernes, la division technique du travail s'est en effet accentuée jusqu'à l'extrême parcellisation.

Tant que le travail est divisé en métiers différents, chaque homme de métier peut réaliser un produit dans son ensemble, et même s'il existe une coopération, chacun est capable d'accomplir toutes les tâches nécessaires à la réalisation du produit (au Moyen âge par exemple, la fin de l'apprentissage est symbolisée par la réalisation d'un chef-d'oeuvre).

Avec les manufactures cette capacité à réaliser le produit en entier se perd et, dans la grande industrie, avec le machinisme, elle disparaît totalement. A la fin du XVIII ième siècle, l'économiste Smith souligne l'accroissement de productivité apporté par la division du travail, telle qu'elle se développe dans les manufactures lors de la première révolution industrielle. « Prenons un exemple dans ne manufacture de la plus petite importance, mais où la division du travail s'est fait souvent remarquer : une manufacture d'épingles. Un homme qui ne serait pas façonné à ce genre d'ouvrage, dont la division du travail a fait un métier particulier, ni accoutumé à se servir des instruments qui y sont en usage, dont l'invention est probablement due encore à la division du travail –cet ouvrier, quelque adroit qu'il fût, pourrait peut-être à peine faire une épingle dans toute sa journée, et certainement il n'en ferait pas une vingtaine.

Mais de la manière dont cette industrie et maintenant conduite, non seulement l'ouvrage entier forme un métier particulier, mais même cet ouvrage est divisé en un grand nombre de branches, dont la plupart constituent autant de métiers. »

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