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A t-on besoin d’apprendre à être libre ?

Publié le 11/02/2024

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« A t-on besoin d’apprendre à être libre ? A t-on besoin d’apprendre à être libre ? Pour répondre à cette question, il convient de définir l’apprentissage mais aussi la liberté et ce que l’on entend véritablement par liberté. L’apprentissage est un processus par lequel une personne acquiert des connaissances, maîtrise des habiletés ou développe des attitudes. L’apprentissage relève donc de l’acquis.

Or, la liberté, serait naturelle, spontanée donc innée. Et, si l’on a besoin de l’apprendre, cela signifierait qu’elle ne nous est pas donnée au départ, qu’elle peut nous être reprise ou alors peut-être qu’on ne la connaît pas, qu’on ne la maîtrise pas et qu’il nous faut la trouver et l’intégrer.

Mais quelle est donc cette liberté ? Est-elle unique ou peut-elle prendre différentes formes ? Dans ce cas, cela peut-il expliquer qu’un individu aurait besoin de l’apprendre ? Nous pourrions ainsi nous interroger sur la manière dont nous définissons la liberté et si cela influe sur le besoin ou non d’un apprentissage.

Nous pourrions également nous demander si la Liberté avec un grand L est réelle ou illusoire, si elle est véritablement accessible et si une autre forme de liberté l’est. Dans une première partie, nous nous poserons cette question : une forme de liberté, innée, naturelle et sans contrainte est-elle possible, acceptable et satisfaisante pour les autres comme pour soi-même ? Dans une seconde partie, nous nous intéresserons à l’importance de l’apprentissage.

Joue t-il un rôle dans la quête de liberté et ce rôle a t-il des limites ? Enfin dans une troisième partie nous pousserons notre réflexion sur la liberté et sa définition.

La Liberté est-elle illusoire ? Et si tel est le cas, comment trouver la liberté, ou plutôt sa liberté et est-il besoin de l’apprendre ? I.

Être libre sans effort L’origine étymologique de liberté vient du latin liber.

La signification de liber est : qui n’est pas esclave.

Dès lors, la liberté est souvent définie comme la liberté physique ou d’action. Cette définition, la plus courante, conduit donc à considérer que, pour être libre, il faut pouvoir faire tout ce que l’on veut.

Et si tel n’est pas le cas, alors, il n’est pas possible d’être libre.

C’est ce que Rabelais dans l’abbaye de Thélème appelle le « Fais ce que voudras ».

Selon ce qu’a établi Gargantua, chacun évolue selon son bon vouloir.

Il se lève, se couche, travaille, boit, mange quand il le décide.

Personne ne l’oblige à faire différemment. Dans cette conception de la liberté, le principal obstacle évident c’est l’autre.

Ainsi l’enfant est contraint par ses parents, l’employé par son patron, ses collègues, le voisin par un autre voisin etc.

Pour John Stuart Mill, la liberté des uns s’arrête d’ailleurs là où commence celle des autres.

Il faudrait donc être seul ou ne pas interagir avec les autres êtres humains pour pouvoir être libre.

Ainsi l’ermite, le gardien de phare, ou l’aventurier de l’extrême pendant son expédition seraient libres. Cela paraît restrictif et finalement contraignant puisque peu de situations se prêteraient à cet el dorado de liberté.

Par ailleurs, en poursuivant cette logique, un autre obstacle moins apparent que « l’autre » se présente : c’est soi-même.

En effet, si la liberté consiste à céder au moindre de ses désirs, le risque est de ne se laisser guider que par eux, de céder systématiquement à ses pulsions et de ne plus pouvoir y résister.

À la fin, est-ce moi qui décide librement d’aller jouer au casino ou est-ce l’envie irrépressible de jouer qui décide pour moi ? Si je suis vraiment libre, c’est l’expression de ma volonté qui doit s’exprimer et pas une action contrainte par des envies que je ne peux réprimer.

Pour Socrate, le désir démesuré rend l’homme esclave.

Il n’est donc pas libre sous l’emprise de ses pulsions.

Rousseau considère même qu’en agissant de cette manière, l’homme n’est pas plus libre qu’un animal. Enfin, cette liberté qui semble si naturelle, voire innée, peut même se retourner contre nous car elle permet la manifestation de la loi du plus fort.

Si je veux une belle voiture, je peux tout simplement la voler, dans un garage, dans la rue ou sur un parking.

Mais si tout le monde se comporte de la sorte, c’est ce qui arrivera tôt ou tard à mon propre véhicule. Et c’est moi qui deviendrait une victime.

Sans la loi ni la morale, il n’est ni facile ni souhaitable de faire ce que l’on veut dans la société. Mais comment conjuguer liberté et vie en société ? Si cette liberté ne peut pas être physique, naturelle et spontanée, quelle est-elle et de quelle manière l’atteindre ? Non seulement cela n’est pas simple mais le rapport à la loi et à la morale est essentiel.

Pour Kant, c’est justement dans l’obéissance à la loi morale que se trouve la liberté.

Or, cette liberté civile fondée sur la politique et la morale n’est pas innée et la capacité à l’intégrer s’apprend. II.

Devenir libre par l’apprentissage L’accès à la liberté civile, en ce qu’elle est fondée sur le respect de la loi et de la morale, nécessite un apprentissage.

L’homme doit comprendre qu’il ne peut pas tout se permettre s’il veut vivre dans le respect des autres et se conformer aux règles édictées. Ce qui peut apparaître contraignant de prime abord est en fait le meilleur moyen d’être libre parmi ses congénères sans mal agir mais aussi en étant en paix avec sa conscience. En effet, si un individu franchit les limites, il en assume rarement les conséquences.

Il peut généralement encore moins aisément supporter le poids de ses actes.

Dès le cinquième siècle, Saint Augustin associait la liberté à la morale et voyait en cette dernière la solution qui permettrait à l’homme de ne pas asservir ses semblables et de s’échapper de la prison dans laquelle il s’enfermait lui-même. La liberté civile passe par un apprentissage.

Celui-ci permet également à l’homme de prendre conscience de ses responsabilités.

En effet, la liberté engage.

Son expression ne consiste pas seulement à faire un choix.

Elle implique de décider et de bien peser ses décisions.

C’est ce qui fait dire à Sartre que la liberté de l’homme est un fardeau.

Il ne peut donc pas la prendre à la légère. L’apprentissage conduit à la connaissance et à la maîtrise de soi vantée par Epicure.

C’est le chemin qui mène à la liberté civile.

Pour ce faire, l’homme doit se départir de ses préjugés et de son ignorance.

Ce n’est que par le savoir que l’homme peut accéder à la vérité. Cependant, si, pour Victor Hugo, la liberté commence où l’ignorance finit, force est de constater que l’apprentissage a ses limites.

Il rencontre même des échecs cuisants. L’éducation, le savoir ne sont pas accessibles à tous et peuvent même devenir des instruments de l’asservissement.

Il peut y.... »

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