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A quels problèmes renvoie l'opposition entre mentalité primitive et mentalité rationnelle ?

Extrait du document

« introduction C'est à l'ethnologie de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle que l'on doit l'idée qu'il existerait une « mentalité primitive » propre à l'homme des prétendues « sociétés inférieures».

Cette idée, qui a connu un immense succès, a été notamment développée par le philosophe français Lévy-Bruhl (1857-1939) qui s'est efforcé de montrer que la «mentalité primitive» s'opposait à la «mentalité rationnelle» caractérisant l'homme des «sociétés évoluées». Cette opposition pose donc essentiellement le problème de l'universalité des structures logiques de l'esprit et de ses modes de fonctionnement. 1) le prélogisme de la mentalité primitive a) Selon L.

Lévy-Bruhl «la mentalité des primitifs peut être dite prélogique à aussi juste titre que mystique.

Ce sont là deux aspects d'une même propriété fondamentale, plutôt que deux caractères distincts.

Cette mentalité, si l'on considère plus spécialement le contenu des représentations, sera dite mystique, - et prélogique, si l'on en regarde plutôt les liaisons.

Prélogique ne doit pas non plus faire entendre que cette mentalité constitue une sorte de stade antérieur, dans le temps, à l'apparition de la pensée logique.

A-t-il jamais existé des groupes d'êtres humains ou préhumains dont les représentations collectives n'aient pas encore obéi aux lois logiques ? Nous l'ignorons: en tous cas, c'est fort peu vraisemblable.

Du moins, la mentalité des sociétés de type inférieur, que j'appelle prélogique, faute d'un nom meilleur, ne présente pas du tout ce caractère.

Elle n'est pas antilogique; elle n'est pas non plus alogique.

En l'appelant prélogique, je veux seulement dire qu'elle ne s'astreint pas avant tout, comme notre pensée, à s'abstenir de la contradiction.

Elle obéit d'abord à la loi de participation.

Ainsi orientée, elle ne se complaît pas gratuitement dans le contradictoire (ce qui la rendrait régulièrement absurde pour nous), mais elle ne songe pas non plus à l'éviter.

Elle y est le plus souvent indifférente.

De là vient qu'elle est si difficile à suivre ».

(Les Fonctions mentales dans les sociétés inférieures, pp.

78-79). b) La mentalité prélogique s'opposerait donc à la mentalité rationnelle en ce sens qu'elle ignorerait : 1.

les rapports naturels de causalité au profit de rapports de «participation», c'est-à-dire que «la production des êtres et des phénomènes, l'apparition de tel ou tel événement, résultent d'une action mystique qui se communique, sous des conditions mystiques elles-mêmes, d'un objet ou d'un être à un autre » (id.) ; 2.

le principe de non-contradiction (qui se ramène au principe d'identité) : les « primitifs » admettraient comme simultanément vraies des propositions logiquement incompatibles.. »

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