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À quelles conditions un État peut-il être légitime ?

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« Termes du sujet: CONDITION (n.

f.) 1.

— Dans la proposition « si A alors B », A est condition de B ; se dit aussi du premier terme d'une relation causale réelle (les conditions d'un phénomène).

2.

— Condition nécessaire et suffisante : A est condition nécessaire et suffisante de B, si quand A on a toujours B et sans A jamais B. 3.

— Manière d'être, situation (la condition humaine), situation sociale. 4.

— Conditionné : a) Qui dépend d'une condition.

b) Qui a subi un conditionnement.

5.

— Conditionnement : processus par lequel un comportement en vient à être déterminé par des conditions données ; modification d'un comportement par établissement de réflexes conditionnés (cf.

réflexe).

6.

— Conditionnel : qui dépend d'une condition ; pour QUINE, nom de l'implication matérielle. LÉGITIME: Caractère de ce qui est conforme à l'équité, aux principes supérieures du droit ou de la morale.

On oppose légitime et légal.

Ainsi, ce que prescrivent des lois despotiques ou racistes peut être légal sans être pour autant légitime cad conforme au droit naturel. ÉTAT: 1) Avec une minuscule, manière d'être, disposition (un état d'esprit). 2) Avec une majuscule, un ensemble d'individus soumis à une même autorité politique, ou plus précisément cette autorité politique elle-même.

L'État c'est le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste son autorité. 3) État de droit: tout État qui s'applique à respecter la personne et à garantir les libertés individuelles. 4) Raison d'État: motif d'intérêt public invoqué par l'État pour justifier une action contraire à la loi ou à la morale. Les théoriciens du contrat social ont posé les bases d'une réflexion sur la légitimité de l'État, sa conformité à des valeurs fondées en raison et non seulement son acceptation en tant que pouvoir de fait.

Ils font reposer la légitimité du pouvoir sur la notion de consentement.

L'État doit, dans une certaine mesure, incarner la volonté de tous - faute de quoi les individus se trouveraient soumis à une volonté étrangère qui ne pourraient s'imposer à eux que par la contrainte.

Comment penser cet accord commun? 1.

L'État comme garant de la paix • Nous pouvons confronter ici les positions de Hobbes et de Rousseau : Hobbes, dans son ouvrage Léviathan (1651), veut nous faire penser la nécessité, pour l'individu, d'abandonner son droit naturel - c'est-à-dire cette « liberté qu'a chacun d'user comme il le veut de son pouvoir propre pour la préservation de sa propre nature», afin de s'en dessaisir au profit du souverain qui assurera paix et protection.

Imaginons des hommes rassemblés, «comme sortis subitement de terre», personne ne s'étant engagé à rien envers personne.

La compétition pour s'approprier tout ce qu'il est possible de s'approprier pour vivre, et pour se mettre à l'abri du danger - chacun vivant dans la crainte de pouvoir mourir du fait d'autrui - conduit à la guerre de tous contre tous. Hobbes est considéré, avec Machiavel, comme le fondateur de la politique moderne.

Contemporain de la Révolution anglaise du XVII ième siècle, Hobbes sera frappé de la violence de la guerre civile et des conséquences désastreuses de la vacance du pouvoir.

Au chapitre XII du « Léviathan », il écrit : « Il apparaît clairement par là, qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition que l'on nomme guerre, et que cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

» L'expérience inédite qu'est la Révolution va amener Hobbes à se faire le théoricien d'un pouvoir fort, de l'absolutisme. Hobbes appartient au courant dit du « droit naturel » qui rompt avec les conceptions politiques traditionnelles.

L ‘héritage antique affirmait avec Aristote que « l'homme est un animal politique » et assurait la prééminence de la communauté sur l'individu.

L'héritage chrétien, le droit divin, interdisaient toute contestation de l'autorité politique, laquelle était censée venir de Dieu. La Réforme religieuse de Martin Luther au XVI ième ébranle la tradition catholique et rejette le pouvoir qu'exerçait le pape non seulement sur les Eglises, mais aussi sur les Etats.

La philosophie de Descartes fait du passé table rase et place la conscience, l'homme conçu comme volonté autonome, au centre de l'univers. Hobbes est en un sens l'héritier politique de cette double fracture religieuse et métaphysique.

La Révolution anglaise, qui l'obligera à se réfugier à la cour de Louis XIV, l'assure que les fondements traditionnels de la politique sont vermoulus, et qu'il faut accomplir en politique ce que Descartes a accompli en métaphysique : une contestation radicale de la tradition et de l'histoire, et une nouvelle fondation, rationnelle, cette fois, de l'Etat : «De toute manière, un argument tiré de la pratique des hommes est sans valeur [...] En effet, même si en tous les. »

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