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Pensez-vous que le mensonge dans Le Menteur de Corneille ne soit qu’un ressort comique ?

Publié le 12/12/2025

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« Dissertation #2 : Le Menteur Pensez-vous que le mensonge dans Le Menteur de Corneille ne soit qu’un ressort comique ? (⚠️La problématique ici écrite est celle qui correspond parfaitement au plan ; mais ne vous inquiétez pas, le plan proposé peut s’accommoder à tout type de problématique. Prenons un exemple ; si la problématique est : Qu’elle est le rôle du mensonge dans Le Menteur de Corneille ? Ici, la réponse à la problématique utilise le même plan, mais la réponse doit être tournée différemment. En outre, puisque chaque sous-partie est composée de 3 arguments, et bien elles peuvent devenir des parties et les 3 arguments des sous-parties complétement suffisantes.

(En gros, au lieu de : A (1-2-3) on a : I (A-B-C)) Apprenez ces plans et vous êtes parés, croyez-moi ! Ecrivez-moi si vous avez des questions. Bon apprentissage👊 Introduction NE CHANGE PAS À la croisée de l’illusion et de la vérité, le théâtre a toujours été un lieu privilégié pour interroger le mensonge.

En 1644, Pierre Corneille, figure majeure du théâtre classique français, publie Le Menteur, une comédie en vers qui tranche avec ses grandes tragédies précédentes telles que Le Cid ou Horace.

Cette pièce, librement inspirée de La Verdad Sospechosa de l’Espagnol Alarcon, adopte un ton brillant, enjoué et virtuose.

Dans son épître au lecteur, Corneille revendique ouvertement son intention ludique : « J’ai fait Le Menteur pour contenter les souhaits de beaucoup d’autres, qui m’ont demandé quelque chose de plus enjoué, qui ne servît qu’à les divertir.

» CHANGE EN FONCTION DE LA PROBLEMATIQUE Pourtant, derrière cette apparente légèreté, se déploie une mécanique théâtrale plus subtile, où l’artifice devient moteur de l’action et révélateur des pouvoirs de la fiction. Ainsi, nous pouvons nous demander si le mensonge dans Le Menteur ne se limite qu’à divertir ou s’il engage une réflexion plus profonde sur le théâtre. Pour y répondre, nous verrons d’abord comment le mensonge constitue une source de comique, avant d’analyser son rôle dans la construction dramatique, puis de montrer qu’il permet à Corneille de faire l’éloge du théâtre lui-même. I - Premièrement, le mensonge est un ressort comique fondamental du Menteur A, Dès le début de la pièce, le mensonge génère des quiproquos inattendus à l’origine des plus extraordinaires situations 1 – Une situation initiale éloignée de la vérité = le spectateur rit de ce noyau déclencheur inventé car il anticipe les complications à venir Dorante, dans son orgueil, est sûr que celle à qui il parle est Lucrèce, mais c’est en réalité Clarice.

De plus pour séduire plus facilement la jeune femme, il s’invente un passé de glorieux militaire et de héros galant.

Le lecteur rit car il connaît la vérité. (Acte I-3, Dorante s’invente une vie) : “C’est l’effet du malheur qui partout m’accompagne.

/ Depuis que j’ai quitté les guerres d’Allemagne, / C’est à dire du moins depuis un an entier, / Je suis et jour et nuit dedans votre quartier ;” (Acte I-4, Dorante expose son avis sur le nom des 2 jeunes femmes quand il parle avec Cliton) : “Celle qui m’a parlé, celle qui m’a su prendre, / C’est Lucrèce, ce l’est sans aucun contredit, / Sa beauté m’en assure, et mon cœur me le dit.” 2 – Dorante ment perpétuellement pour se sortir d’affaires = cela créée une tension dramatique plaisante et des situations extraordinaires Dorante est empêtré dans ses mensonges et est constamment dans l’obligation d’imaginer les plus rares scénarios pour s’en sortir, ce qui créé des situations extraordinaires tellement burlesques qu’elles sont hilarantes. (Acte I-5, Dorante invente un merveilleux banquet) : “Vous saurez seulement qu’en ce lieu de délices / On servit douze plats, et qu’on fit six services, /Cependant que les eaux, les rochers et les airs, / Répondaient aux accents de nos quatre concerts.” A chaque fois, on pense qu’il va être démasqué mais il s’en tire toujours, le lecteur est fasciné devant tant d’adresse. (Acte II-5, Dorante peine à justifier le fait qu’il ne peut pas se marier avec Clarice (qu’il pense être Lucrèce), ce qui fait rire ; le jeu en stichomythies montre qu’il doute) : “Mais s’il est impossible ? / Impossible et comment ? / Souffrez qu’aux yeux de tous / Pour obtenir pardon j’embrasse vos genoux / Quoi ? / Dans Poitiers...

/ Parle donc, et te lève.

/ Je suis donc marié, puisqu’il faut que j’achève”. 3 – En mentant, Dorante trompe l’ensemble des personnages de la pièce = confusion générale amusante Dorante, par ses mensonges, créé des réactions en chaîne : les quiproquos ne s’arrêtent jamais, et chacun agit différemment car exposé à une vérité différente ; Dorante sur le nom de Clarice et Lucrèce, les deux jeunes femmes sur le sentiment amoureux qu’elles ont pour lui, Alcippe sur le banquet dont il est jaloux, Géronte sur le mariage de son fils... (Acte II-3, Alcippe vilipende Clarice puisqu’il croit qu’elle a dîner merveilleusement avec Dorante, alors que c’est faux = confusion drôle) : “Ah, Clarice ! Ah, Clarice ! Inconstante, volage ! (...) / Alcippe, qu’avez-vous ? Qui vous fait soupirer ? / Ce que j’ai déloyale ? Et peux-tu l’ignorer ? / Parle à ta conscience, elle devrait t’apprendre...” T, Mais le mensonge ne se limite pas à provoquer des situations cocasses : il devient aussi une source de comique par le langage lui-même, à travers les jeux de mots, les exagérations et les traits d’esprit qui émaillent la pièce. B, En effet, la parole mensongère est aussi source de comique verbal 1 – Dorante manie parfaitement les mots pour tromper = le spectateur prend plaisir à écouter une langue riche et sournoise/ce jeu du langage Dorante improvise des discours pleins de finesse et de virtuosité pour séduire, tromper ou se tirer d’affaire.

Il maîtrise la parole comme une arme. (Acte I-3, pour charmer (au sens propre) Clarice, Dorante utilise la “magie” de son langage ; la portée de ses mots ne peut qu’émouvoir celle qu’il courtise) : Je me fis prisonnier de tant d’aimables charmes, / Je leur livrai mon âme, et ce cœur généreux / Dès ce premier moment oublia tout pour eux.” 2 – Dorante exagère constamment son propos mensonger = lecteur rit devant la précipitation qui le rend ridicule Le flux oratoire de Dorante est ininterrompu.

C’est presque comme s'il obligeait son auditoire à croire ce qu’il disait tant il en apporte de détails. C’est ce qu’on appelle une logorrhée mensongère, qui ridiculise Dorante. (Acte II-5, Dorante, après avoir trouvé l’idée du mariage forcée pour ne pas se marier avec Clarice, se justifie en se soumettant à son père et en parlant de manière précipitée, comme dans cette réplique où la quintuple rime renforce le poids des mots de Dorante) : “On m’a violenté : / Vous feriez tout cassé par votre autorité, / Mais nous fûmes tous deux forcés à l’hyménée / Par la fatalité la plus inopinée...

/ Ah ! Si vous le saviez !” 3 – Le jeu de la double énonciation avec Cliton = ce dernier ironise son maître grâce à sa parole franche Cliton incarne un “contrepoids” au personnage de Dorante ; à chaque fois que son maître ment, ce dernier est là pour le ramener à la raison grâce à ses répliques et son vocabulaire franc et direct.

Ces scènes ou le valet raisonne davantage que le maître ne peut être qu'amusante. (Acte IV-2, Dorante fait croire à son valet qu’il a tué Alcippe par son courage et sa force, mais ce dernier arrive sur scène.

Il s’empresse d’ironiser la situation dans 2 répliques) : “Cette place pour vous est commode à rêver.” (Ici, rêver prend le sens d’imaginer ; Cliton ironise l’arrivée d’Alcippe, “sensé” être mort) puis : “Les gens que vous tuez se portent assez bien” (Acte IV-3, quand Dorante fait l’éloge de son langage en disant qu’il parle 10 langues, Cliton s’empresse de ridiculiser son maître) : “J’ai dix langues Cliton, à mon commandement.

/ Vous auriez bien besoin de dix des mieux nourries / Pour fournir tour à tour à tant de menteries.” T, Mais cette profusion de mots et de serments tourne aussi en dérision les codes du discours galant et annonce une véritable parodie des modèles héroïques et romanesques. C, Le mensonge est, dans la pièce, aussi un moyen de parodier des codes littéraires 1 – Une parodie du héros d’aventure Dorante ment sur sa véritable identité ; il se fait passer pour un noble héros, à l’image des chevaliers du Moyen-Âge comme Perceval de Chrétien de Troyes, alors qu’il n’est qu’un étudiant en droit. (Acte I-3, Dorante fait croire à Clarice qu’il a été l’élément essentiel des victoires de la France face à l’Allemagne, dans la guerre de 30 ans) : “Je m’y suis fait quatre ans craindre comme un tonnerre (...) Et durant ces quatre ans / Il ne s’est fait combat, ni sièges importants, / Nos armes n’ont jamais remporté de victoire, / Où cette main n’ait eu bonne part à la gloire : / Et même.... »

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