Le rire de Voltaire: comique, parodie, ironie

« Le rire de Voltaire: comique, parodie, ironie Pour dénoncer ce qUi le révolte, un écrivain dispose de deux moyens.

Il peut soit émouvoir par une peinture indi­ gnée des faits, soit provoquer le rire.

En effet.

lorsque quel­ qu'un est ridicule, personne ne veut lui ressembler.

C'est la voie choisie par Voltaire dans les contes.

Son rire devint uni­ versellement célèbre, car il utilisa toutes les ressources de ce moyen d'expression : le comique, la parodie, l'ironie. LE COMIQUE Le comique de mots On citera par exemple les nombreux néologismes (inven­ tions de mots) de Voltaire.

L'ingénu se laisse baptiser, puis déclare, lorsqu'il s'aperçoit que ce sacrement l'empêchera d'épouser sa marraine :«je vous avertis [...] que je me débap­ tise» (chap.

5).

Dans Candide, Pangloss enseigne«la méta­ physico-théologo-cosmolonigologie» (chap.

1) : l'intention satirique apparaît dans cette série de mots savants, parmi lesquels figure l'adjectif«nigaud». Par ailleurs, Voltaire invente des noms propres risibles.

Le gouverneur de Buenos Aires, infatué de sa noblesse, s'appelle «don Fernando d'lbaraa, y Figueora, y Mascarenes, y Lampourdos, y Souza» (Candide, chap.

13).

Le père jésuite Tout-à-tous s'occupe de tout et de tous, il se met au service de tous les vices (L'ingénu, chap.

13). Une autre source du comique vient d'erreurs sur le sens des mots.

L'ingénu croit que le verbe «épouser» signifie faire l'amour : il se précipite sur Mlle de Saint-Yves sans attendre le mariage (chap.

6).

Lorsqu'un pasteur demande à Candide s'il vient au temple pour la«bonne cause».

c'est-. »