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LL 2 : Les Vrilles de la vigne , “Jour gris”, 1908

Publié le 04/02/2024

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« LL 2 : Les Vrilles de la vigne , “Jour gris”, 1908 Mouvement 1 : Mise en place d’un univers champêtre et bucolique : invitation à entrer dans un monde sensoriel/sensuel et à contempler ce pays/cette nature Et si tu passais, en juin, entre les prairies fauchées, à l'heure où la lune ruisselle sur les meules rondes qui sont les dunes de mon pays, tu sentirais, à leur parfum, s'ouvrir ton cœur.

Tu fermerais les yeux, avec cette fierté grave dont tu voiles ta volupté, et tu laisserais tomber ta tête, avec un muet soupir… ➔ “et si tu passais [...] tu sentirais” : proposition subordonnée circonstancielle hypothétique → invitation à Missy ➔ “sentirais” : invitation à explorer le monde avec les sens ➔ “si” : outil hypothétique/conjonction de subordination → place la situation comme hypothétique → invitation à venir avec elle dans son univers et son intimité ➔ évocation de “juin” : → Désigne le début de quelque chose → le début de la saison (le fait que la nature commence à renaître) → cadre bucolique ➔ “lune ruisselle” : métaphore qui compare la Lune à un état liquide → évocation poétique / romantique → image qui fait référence au soir.

Colette métamorphose le cadre par ses évocations poétiques. ➔ “meules”, “dunes” : évocation d’un paysage rond → insiste sur une vision très douce et très poétique ➔ “de mon pays” : complément du nom → “mon” : relation particulière qu’elle a avec la Bourgogne ➔ “ruisselle” (eau), l’air, “juin”(chaleur), “prairies fauchées”(terre) : quatre éléments qui montrent la richesse de son pays ➔ évocation des 5 sens : sensuel et sensoriel → “tu sentirais, à leur parfum, s’ouvrir ton cœur” : odorat → “volupté” : toucher → “tu fermerais les yeux” : la vue → “un muet soupir” : ouïe ➔ “ouvrir” et “fermerais” : antithèse → paradoxe dans le fait de fermer ses yeux et d’ouvrir son cœur → la perception du cœur est plus belle que celle des yeux.

Invite à une expérience intime. → invite Missy à ouvrir son âme à Colette et fermer ses yeux aux problèmes de la vie qu’ils pourraient rencontrer → fusion entre la nature et l’être ➔ parfum : lien de cause à effet (puissance de la nature sur le cœur) ➔ “tu laisserais tomber ta tête” : influence du paysage sur la personne → elle s’oublie car elle évoque un moment d’extrême sensualité ➔ “dont tu voiles ta volupté” : Missy joue à être ferme, alors que devant ce paysage elle ne peut avoir que l’attitude d’une femme amoureuse → elle visualise Missy (moment sensuel entre Colette et Missy) ➔ “...” : lui laisse le temps de s’adapter à leur relation Mouvement 2 : Mise en place d’un cadre onirique : Colette, grâce à l’écriture poétique et à son regard, elle parvient à le rendre féerique, le métamorphoser et de le sublimer Et si tu arrivais un jour d'été dans mon pays, au fond d'un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m'oublierais, et tu t'assoirais là, pour n'en plus bouger jusqu'au terme de ta vie ! ➔ “et si tu arrivais” : → proposition subordonnée circonstancielle hypothétique → parallélisme de construction → reprise anaphorique “et si” - Motif de l’écriture poétique. → invitation du lecteur et de Missy → distinction entre “juin” et “un jour d’été” : montre que cette invitation est sur le long terme ➔ “dans mon pays” : valorisation de son pays → elle a une relation fusionnelle avec son pays (déterminant possessif “mon”) ➔ “jardin” : on arrive à quelque chose de précis (dans son pays, on va de plus en plus dans l’intimité) → “noir de verdure” : description péjorative de son jardin → “sans fleurs” : adverbe privatif → elle fait cette description pour elle-même (c’est son refuge intime, elle ne cherche pas à décrire son jardin pour plaire) → elle se réfugie dans ses souvenirs : le jardin de son enfance → elle réussit à transfigurer quelque chose de banal (son jardin) en quelque chose d’exceptionnel (expérience solitaire et personnelle) ➔ “cailloux”(dureté), “papillons”(la délicatesse et la douceur), “chardons”(fleurs avec des piquants : agressif) : accumulation pour décrire son jardin complexe car il est naturel/spontané et délicat → elle est capable de trouver du positif dans le négatif → toute nature doit être contemplée et appréciée ➔ “jardin que je connais” : proposition subordonnée relative ➔ “au fond d’un jardin” : elle décrit jusqu’au bout et nous amène au plus profond de son souvenir. → répétition du substantif “jardin” : permet de rendre poétique sa description ➔ “du même azur mauve” : elle arrive grâce à l’écriture poétique (matériaux et couleurs) → sentiment qu’elle nous décrit un jardin qu’on est capable de peindre (peinture impressionniste) → elle fait se rejoindre le ciel et la terre → sa description est complète ➔ “tu m’oublierais”, “tu t’assoirais” : conditionnel → “tu” : elle parle d’elle-même et revit par ces verbes cet instant (elle oublie Missy car elle n’a jamais vécu cette expérience) → elle laisse son esprit vagabonder ➔ “jusqu’au terme de ta vie” : périphrase qui désigne la mort et laisse entendre que ce n’est pas la fin de toute chose. ➔ “pour n’en plus bouger” : objectif → elle ne veut plus revenir au monde réel ➔ “!” : Elle contemple avec une telle intensité qu’elle finit pas s’extasier Il y a encore, dans.... »

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