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Lettre d'une futur femme

Publié le 10/03/2024

Extrait du document

« Chers futurs parents, Aujourd'hui, je prends la plume pour vous faire part de mes préoccupations, quant à mon avenir en tant que deuxième sexe, ainsi que de la difficulté à vivre dans un monde où persiste l'inégalité des sexes. Dès mon plus jeune âge, je serai confrontée aux stéréotypes de genre, influencée bien malgré moi par ces normes préétablies. Dans la cours de recréation, je ne pourrais pas jouer au foot avec les garçons sous peine de moqueries.

Je ne pourrais pas aimer le bleu, la guerre et les voitures et détester les barbies, les robes et le rose.

Les "tu ne peux pas faire ça, c'est pour les garçons" résonneront déjà dans l'air, premières confrontations avec les limites imposées par les stéréotypes de genre.

Je devrai être docile, jolie et studieuse, et même si jeune, je n’échapperai pas aux remarques déplacées et mains baladeuses de mes camarades et professeurs. Plus tard, au collège, mon corps changera et avec lui, le regard des hommes.

Dès lors, leurs sauvages compliments saliront mon corps, tandis que la société me créera des complexes, me changera par le biais de silhouette d’une perfection irréaliste, Photoshop et réseaux en abondance, qui me feront sentir trop grosse, trop petite, trop grande, juste trop et jamais assez.

Je devrais être jolie, mon corps mince et esthétique selon les figures imposées, les diktats.

Mais je ne serai jamais dans la norme.

Un jour, on me voulait mince maintenant, on me veut des formes.

Je devrai être belle pour être aimé, même quand les regards seront lubriques.

Et lorsque ma biologie me rattrapera, cela deviendra non seulement une nouvelle source d'humiliation, de honte et d'inégalité, mais également une charge financière, bien que cela soit une réalité naturelle.

L’endométriose, les douleurs menstruelles, et toutes autres souffrances qui en découlent, deviendront une source supplémentaire d'humiliation, je serai vu comme faible, et même les médecins mettront en doute ma parole.

On se servira de ma féminité afin de me rabaisser.

Et quand viendra la chaleur, on me percevra comme un simple morceau de viande, et la faute me sera attribuée : mes épaules dénudées en seront le prétexte.

Même dissimulé sous des tee-shirts amples et des vestes, je ne pourrai échapper à leurs regards prédateurs.

Mon corps sera sexualisé, peu importe mes actions ou mes vêtements.

C'est ainsi que se manifeste la pression constante sur ma féminité.

Alors bien consciente de vivre dans un monde déréglé, délirant qui me ronge et m’agace, sans savoir où me mettre, s’il faut dénoncer ou se taire, je vivrais comme me dicte la masse. Au lycée, si j’arbore du maquillage, les garçons me verront comme trop superficielle, mais ils ne me veulent pas trop naturelle non plus, la pilosité féminine étant plus repoussante que la leur. Chaque pas fait dans la rue, sera accompagné d’une vigilance accrue, les précautions deviennent une routine, choisissant avec précaution chaque itinéraire, tandis que mes oreilles capteront parfois des commentaires déplacés ou sifflement.

Je ne pourrais compter sur les passants, devenus sourds et aveugles quand je me ferai agresser.

Le courage qui m’aura fallu pour aller porter plainte sera réduit en miettes lorsqu’une nouvelle fois, je serai fautive, ainsi que ma tenue.

Personne de voudra me croire, mon corps salit sera ma torture, et l’oubli me sera impossible, je serai traumatisé à vie, tandis que justice, jamais ne sera rendu. Une fois dans la vie active, il sera difficile pour moi, en tant que femme de trouver un travail, et quand enfin, j’obtiendrais enfin un emploi, je serai.... »

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