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Le XVIIe siècle : « l’âge d’or du théâtre » chez Molière

Publié le 25/09/2022

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« Introduction Le XVIIe siècle s’inscrit dans l’histoire comme « l’âge d’or du théâtre », genre dans lequel s’est illustré avec le plus grand éclat, le génie classique de certains auteurs tels que Molière.

Cependant, il est a noter que si ce siècle a donner naissance à l’excellence des auteurs de ce nouveau genre, le mot « classicisme » dans un premier temps puis celui de « classique » n’aura été choisi pour définir ce mouvement qu’au XIXe siècle, désignant ainsi un ensemble de créations obéissant à des principes, des ambitions, et une vision du monde telle que chacun puisse la comprendre. Contexte historique Dès le début du siècle, Louis XIII et Richelieu donnent au théâtre ses lettres de Noblesse en créant des salles de spectacle et en protégeant les troupes d’acteurs.

En effet, c’est en véritable mécène que Richelieu, alors ministre de Louis XIII, fonde l’académie française en 1635, garante de la langue française. Il crée ainsi des salles de spectacles, protège et finance des troupes de comédiens et aménage un théâtre dans le palais de Louis XIII.

C’est à la fin du règne de ce dernier, et l’étouffement de la Fronde, aussi appelée Guerres des Lorrains, que s’ouvre une période de stabilité propice au développement artistique. C’est au cours des vingt premières années du règne de Louis XIV, dans les années 1660 aux années 1680 que la période classique connait son apogée.

En effet, bien conscient des bénéfices qu’il peut en tirer sur le plan politique, Louis XIV prolonge et intensifie cet engagement culturel.

Soucieux d’assoir son autorité, le Roi Soleil entend régir la vie politique, sociale, religieuse mais également artistique.

C’est ainsi que l’art s’insère dans une stratégie politique globale de la monarchie absolue sous Louis XIV. Fervent admirateur de théâtre, le roi donne à cet art une impulsion considérable, la cour royale s’installe au Louvres puis à Versailles et le métier de comédien acquiert ainsi une certaine dignité.

Des académies royales sont créées et on y réfléchit sur l’art en définissant des règles de bon gout pour encadrer ces créations artistiques.

C’est de part cette volonté de réguler la création et réhausser le prestige de la langue française que la période classique est à certains égards l’héritier des valeurs et de la quête humaniste du XVIe siècle. Aspirations et naissance du classique Artistiquement parlant, le classique succède au mouvement baroque.

On retrouve dans ce nouveau genre le gout pour l’antiquité, volontiers prise pour modèle elle unit finalement ces deux périodes par le biais d’une même aspiration unie par une sagesse équilibrée qui donnent lieu à des valeurs clés et objectifs forts du genre classique. Les principes du classique C’est à partir des années 1630 qu’un ensemble de principes et de contraintes vont définir les règles du théâtre classique.

Afin de codifier cet art, des théoriciens tels que Boileau, Chapelain ou encore D’Aubignac s’inspirent des pièces antiques.

C’est ainsi que sont élaborées de nouvelles règles, celles de plaire et instruire son public. Si l’art doit émouvoir, il doit également apporter un enseignement moral de manière à corriger les hommes.

L’art classique dans le théâtre doit également s’inscrire dans une dimension de clarté où la beauté passe par le naturel et la simplicité.

Ces règles ont pour but de concentrer l’attention et l’émotion du spectateur. Le respect des unités de lieu, de temps et d’action tentent à instruire la vraisemblance et la bienséance du contenu artistique.

Ces unités donnent l’illusion de la réalité d’une pièce et ainsi d’en concentrer l’émotion du spectateur. L’unité d’action doit être « unifiée », c'est-à-dire que l’intrigue se doit d’être unique, et où l’action qui la constitue est saisie à un moment de crise.

C’est ainsi que toutes les actions secondaires doivent avoir obligatoirement un lien fort avec l’action principale. L’unité de temps définit le temps de l’action qui ne doit pas excéder celui d’une journée.

Idéalement, le temps de l’action coïncide avec la représentation artistique. Quant à l’unité de lieu, elle donne une dimension unique et précise d’un seul et même lieu où l’action est censée se dérouler. C’est grâce à ces règles souvent codifiées comme règles de la dramaturgie classique, et du génie de l’auteur, que seront produits les plus grands chefsd’œuvre de Molière. Du classique, à la comédie La mesure et la raison sont au cœur de l’esthétique classique.

Les créateurs aspirent à un idéal de beauté intemporelle où la beauté, la grâce et la sobriété sont recherchés.

Les œuvres cultivent alors une certaine hauteur morale. En effet, les écrivains sont convaincus de l’utilité de l’art, et c’est au travers de leurs créations, que lecteurs et spectateurs peuvent être réformés en réfléchissant. C’est ainsi que les auteurs tels que Molière cherchent à plaire, mais également instruire et corriger les mœurs au travers de leurs œuvres.

Et c’est en effet au nom de ces mêmes valeurs que Molière fait dans ses œuvres, la satire de l’excès sous toutes ces formes, c’est ce qui donnera naissance à ce nouveau genre : La Comédie classique. Structure de la comédie classique L’architecture de la comédie est basée sur 5 actes le plus régulièrement, mais peut-être également construite sur 3 actes.

La comédie est généralement en vers, ou en prose, parfois rédigée en Alexandrins. L’avare par exemple est écrite en prose. Extrait de l’acte IV, scène 7 (monologue d’Harpagon) : « Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ; on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent.

Qui peutce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? n’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête.

» La comédie est structurée sur Cinq actes (acte I, 5scènes; acte II, 5 scènes; acte III, 9 scènes ; acte IV, 7 scènes ; acte V, 6 scènes). Le Misanthrope est quant à lui écrit en vers et en alexandrins. Extrait acte V scène 1 (Alceste) : « Non, vous avez beau faire et beau me raisonner, Rien de ce que je dis ne peut me détourner ; Trop de perversité règne au siècle où nous sommes. Et je veux me tirer du commerce des hommes.

» La comédie est structurée en cinq actes également (acte I, 3 scènes ; acte II, 6 scènes ; acte III, 5 scènes ; acte IV, 4 scènes ; acte V, 4 scènes). Les précieuses ridicules ont été écrites en prose, en un seul et unique acte sur 17 scènes Tout comme le déroulement d’une comédie identique à celui d’une tragédie, ce dernier est construit sur l’exposition d’un sujet, le nœud de l’action et son dénouement.

Cependant par opposition au dénouement tragique, celui d’une comédie est généralement heureux.

Il doit en principe découler logiquement de tout ce qui précède, c'est ce qu'on appelle un dénouement « nécessaire ». Néanmoins, Molière n'hésite pas à introduire le procédé du deus ex machina : il s'agit ici d'une intervention opportune et tout à fait inattendue d'un personnage extérieur à l'action, comparable aux interventions divines dans le théâtre grec. Le rapport à la comédie classique chez Molière Dramaturge, directeur de troupe et comédien français, Molière a fixé le model de la comédie classique, et incarne par conséquent l’auteur classique français par excellence.

En effet, Molière a su concilier l’art de la comédie et les exigences du classique. En appliquant les règles du classicisme à la comédie, il attire dans les théâtres un public nouveau, sensible au divertissement qu’il propose. Le théâtre de divertissement Les premières pièces de Molière sont des farces telles que La jalousie du barbouillé en 1646, ou Le Médecin volant en 1647. Dans ses pièces, il reprend les procédés de la farce dans les comédies de mœurs, d’intrigue ou de grandes comédies avec l’écriture et la mise en scène de coups de bâtons, de soupirs et de personnages cachés sous la table.

Les thèmes du mariage et de l’adultère et l’opposition entre vieillard et jeunes gens y sont particulièrement représentés. Les personnages tels que des valets, des servantes, des médecins ou encore des personnages pédants affirment le caractère de la farce chez l’auteur.

En conséquence, médecins, gens de justice et faux dévots font l’objet d’attaques constantes chez Molière. La répétition mécanique des gestes et des mots font partie intégrante de son succès lié au divertissement.

Chez Molière, la farce divertissante dévoile dès les premières œuvres les êtres et leurs défauts, leurs ridicules et leurs obsessions. Molière utilise la comédie comme miroir de la vie quotidienne. Le théâtre de Molière tranche nettement sur la production antérieure car il repose sur une poétique neuve et originale.

Son théâtre présente une visée nouvelle, celle de faire rire, par des moyens inédits, la peinture des ridicules.

Des « Précieuses ridicules » (1659) au « Malade imaginaire », en passant par « Le bourgeois gentilhomme», il donne à la comédie la dignité de ce genre littéraire à part entière en mettant toutes les ressources de la farce au service du projet moral, celui de corriger les vices en les ridiculisant. C’est en jouant sur toutes les formes du comique, et en utilisant les procédés de cette farce avec ses expressions équivoques et ses excès caricaturaux que Molière a donné à la comédie classique son énergie joyeuse et son irrésistible gaieté. De Molière à la grande comédie classique C’est en effet à partir de 1660 que l’histoire de la comédie est dominée par l’œuvre de Molière conciliant la tradition populaire et l’ambition littéraire du genre comique.

Les comédies de Molière font rire et réfléchir et sont autant applaudies par le roi et la cour que par le public parisien. C’est en 1662 que Molière inaugure la grande création Moliéresque connue comme la grande comédie, avec L’école des femmes.

Le cadre de la farce presque dépassé Molière triomphe pourtant et toujours dans le genre avec un refus de la simplification liés aux problèmes sociaux, les vérités psychologiques, les questions morales et idéologiques sont le combat de Molière contre les « ridicules » de son temps.

Il recherche la complexité des personnages et la sincérité.

Le Misanthrope, Tartuffe et Don Juan sont également de grandes comédies Moliéresques. L’œuvre de Molière très variée, illustre les principales formes de la comédie classique dont on en distingue différentes natures de comédie, chacune pouvant être rapportée à une œuvre de l’auteur. Molière et ses différentes comédies La comédie d’intrigue : Cette dernière fondée sur une action complexe, enchaine des péripéties riches en rebondissements et coups de théâtre.

Les personnages principaux sont le plus souvent de jeunes amoureux qui, aidés par des valets rusés, triomphent des obstacles contrariant leur amour tel que des parents tyranniques ou encore des rivaux plus âgés.

Les comédies comme « L’étourdi » en 1654, « Le dépit amoureux » en 1656, ou encore « Les fourberies de Scapin » en 1671, s’inscrivent dans ce registre de comédie d’intrigue. La comédie de caractère : elle développe les traits d’un caractère, ceux d’un personnage incarnant un défaut de la nature humaine tel que l’avarice que l’on découvre dans son œuvre « L’Avare » (1668), l’ambition ou l’obsession par une idée fixe comme la peur d’être trompé comme avec Harpagon qui a peur d’être volé, ou encore la répulsion pour ses semblables comme dans « Le Misanthrope » (1666), le désir d’être aimé ou encore la hantise de la maladie comme dans le Malade Imaginaire (1673). La comédie de mœurs s’inscrit quant à elle dans la satire d’une mode ou du comportement d’un groupe social.

Dans l’œuvre de « Tartuffe » (1664) par exemple, l’hypocrisie religieuse est dénoncée.

Dans « Le Bourgeois gentilhomme » (1670), ce sont les roturiers qui rêvent d’aristocratie qui sont tournés en dérision.

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