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LE MALADE IMAGINAIRE - Béline démasquée, acte III, scène 12

Publié le 07/11/2022

Extrait du document

« L’explication linéaire : « Argan-Toinette médecin », acte III, scène 12  1ere partie : INTRO principale Après avoir étudié chez les jésuites, Jean-Baptiste Poquelin suit des études de droit. Mais sa passion pour le théâtre est plus forte que tout et il va fonder l'IllustreThéâtre.

Sous le nom de Molière, et avec sa troupe de comédiens, il va recevoir la protection de Philippe d'Orléans, le frère de Louis XIV, et donner une représentation devant le roi.

Il écrit et joue farces et comédies-ballets mais il excelle surtout dans l'écriture et la mise en scène de comédies grinçantes et féroces.

Il a à son actif Les Précieuses ridicules, L’Ecole des femmes, Tartuffe, Don Juan parmi d’autres.

Pour les écrivains classiques, la comédie a pour but de faire rire le public, de « plaire et instruire », de « placere et docere ».

Molière meurt quelques heures après avoir donné sa dernière représentation du Malade imaginaire, en 1673.

Le héros de cette œuvre est Argan, le malade imaginaire, un hypocondriaque.

C’est un père autoritaire, tyrannique et plaintif mais qui est sous la coupe de sa femme hypocrite qu'il ne veut pas contrarier.

Ses médecins exploitent sa croyance en une maladie imaginaire. L’intrigue de cette pièce est INTRO acte III, scène 10 : « Argan-Toinette médecin » : Dans la scène 12 de l’acte III, Molière, fidèle à la devise d’Horace, « Castigat ridendo mores », et à la devise « placere et docere » des écrivains classiques, épingle les défauts de l’Homme.

Il s’en prend à l’hypocrisie, la cupidité, au mariage d’intérêt à travers le personnage de Béline mielleuse, épouse d’Argan écœurée par la grossièreté de son mari mais qu’elle feint d’aimer.

Le dramaturge met en scène Argan, un hypocondriaque égoïste, qui fait vivre son entourage au rythme de ses maladies imaginaires et qui, par intérêt personnel, veut marier sa fille Angélique à un médecin. Heureusement, Toinette, sa servante rusée, n’entend pas laisser ce tyran domestique les dominer.

Cet extrait est le 1er dénouement d’une des 3 intrigues, celle du couple mal assorti, Argan et Béline et de l’hypocrisie de cette dernière.

Dans cet extrait, Béline est démasquée par Argan grâce à un coup monté. Problématique : En quoi cette scène relève de la comédie et du spectacle ? Annonce de plan : Dans un premier mouvement nous verrons … I- L’annonce de la fausse mort d’Argan, la mise en confiance de Béline.

(L1-L10) : Ensuite nous verrons… II- 1er coup de théâtre : Béline révèle sa cupidité et son hypocrisie, sa joie face à la mort d’Argan.

(L11-L19) : Enfin… III- 2ème coup de théâtre : Argan dévoile le subterfuge.

(L20-L34)  2e partie : lecture du texte Faire liaisons, mettre le ton + pauses.  3e partie : SUIVRE UN PLAN LINEAIRE (idées qui se suivent + s’appuyer sur exemples pris dans le texte pour prouver chaque idée) Rappelons que notre problématique est « En quoi cette scène relève de la comédie et du spectacle ? » Explication linéaire : I- L’annonce de la fausse mort d’Argan, la mise en confiance de Béline. (L1-L10) Cette scène relève de la comédie et du spectacle par le jeu de mise en abîme ou théâtre dans le théâtre, la double énonciation et les 5 comiques : geste, mot, caractère, répétition, situation. L1-4 : Le comique de situation : La scène s’ouvre par un jeu de théâtre dans le théâtre ou mise en abyme de la mort d’Argan et celui, essentiel, de l’affolement de Toinette, sa servante.

Elle feint le désespoir face à la mort d’Argan qu’elle a en charge d’annoncer à Béline. La servante parodie une tragédie : -comme le souligne la didascalie « s’écrie », - en employant l’exclamation tragique « ah ! » qui se répète « ah ! mon dieu ! », « ah ! malheur », « ah madame ! », le champ lexical de la tragédie « mon dieu ! malheur ! quel étrange accident ! » qu’elle emploie de façon maladroite, pour annoncer cette nouvelle à Béline et la faire réagir.

Elle tente de créer une tension dramatique. - avec le suspense qu’elle instaure dans ses deux répliques, avant d’annoncer le faux décès à Béline, grâce aux termes évasifs « ah, Madame ! un étrange », son absence d’explications sur la raison de ses lamentations et l’emploi du champ lexical de l’inquiétant avec l’exclamation « quel », l’épithète « étrange », avec l’exclamation dans sa réplique « mon dieu ! malheur ! Quel étrange accident ! » - Toinette s’impose comme metteur en scène et actrice dans cette mise en abîme. Ligne 2 et 4 : la stratégie de Toinette marche car l’intérêt de Béline est éveillé comme le montrent les deux questions directes brèves, redondantes qui font référence aux paroles « alarmantes » de la servante, son désir de comprendre la situation et la nomination de la servante « qu’est-ce, Toinette ? », « qu’y -a-t-il ? » L6 : le jeu de quiproquo, de double interprétation sur les sentiments véritables de Béline qui ne pleure pas mais répète les mots de la servante, une écholalie pleine d’humour : « Toinette.

Votre mari est mort. Béline.

Mon mari est mort ? » L7 : dans l’excès des réactions de Toinette, qui surjoue son rôle avec l’emploi de l’adverbe tragique « hélas », l’euphémisme « le pauvre défunt » employé après l’annonce brutale de la mort d’Argan donc qui est inutile. L9 10-11 dans l’insistance de Toinette à faire croire au secret de la mort d’Argan avec l’emploi du pronom indéfini « personne ne sait », de l’adverbe « encore », du champ lexical du secret « personne ne sait encore », « toute seule », « entre mes bras », montrant l’instantanéité de la mort « il vient de passer ». -enfin, comique de situation grâce à la double énonciation car durant tout cet échange, le public est au courant du subterfuge de Toinette.

Il y a complicité.

Il a conscience que Toinette joue un rôle et qu’Argan entend tout ! Une position savoureuse. L5-6 et 8-9 : Comique de répétition -avec les jeux d’écholalie (Trouble du langage qui consiste à répéter de manière systématique les derniers mots entendus.) et d’anadiplose qui révèlent la joie de Béline devant cette nouvelle « Mon mari est mort ? » et son besoin d’être assurée de cette disparition : « Béline.

Assurément ? Toinette : Assurément.

» -La récurrence du mot « mort » qui banalise le décès d’Argan. Comique de mots : L1 : avec le terme « accident », qui relève du langage comique, mot utilisé dans la comédie- qui détruit l’effet pathétique- d’une fatalité en marche - que Toinette essaie de créer. - Le décalage entre le langage populaire de la vraie Toinette et le langage soutenu qu’elle adopte dans son rôle de « confidente des tragédies ». L5-6 : dans la manière directe dont est annoncé le décès d’Argan avec l’emploi du terme « mort », « votre mari est mort » qui contraste avec le langage évasif précédent de Toinette.

L’absence d’euphémisme (Expression atténuée d'une notion dont l'expression directe aurait quelque chose de déplaisant, de choquant.« Disparu » pour « mort »), de précaution prise, d’atténuation de la violence de cette nouvelle fait rire. - dans l’emploi volontaire de la périphrase ( Expression par plusieurs mots d'une notion qu'un seul mot pourrait exprimer.) « votre mari » pour insister sur les liens et devoirs du mariage. L7, L10, L11 :jeu de contrastes dans l’emploi par Toinette de mots familiers tels que « trépassé », « il vient de passer », de l’analepse (Procédé de style par lequel on revient sur un événement antérieur au récit en cours) du mot « accident », de l’adjectif démonstratif péjoratif « cet…-là », « cet accident-là », de la tautologie (phrase ou un effet de style ainsi tourné que sa formulation ne puisse être que vraie ) contenue dans « défunt et trépassé », de l’apostrophe « tenez », de l’expression familière « le voilà tout de son long » en parallèle du vocabulaire soutenu des tragédies « hélas, le défunt » et le respect de la construction négative « personne ne sait encore ». Le comique de geste L1 : dans la didascalie « s’écrie » preuve que Toinette prend son rôle à cœur. L10 : avec l’apostrophe « tenez, le voilà tout de son long dans cette chaise » où Toinette désigne grossièrement le corps « inerte » d’Argan. Bilan : un comique de caractère : -Molière-met en scène Toinette, modèle des servantes rusées, fine et grossière, figure des atellanes et de la farce par son excès dès qu’elle joue un rôle.

C’est sur ses conseils qu’Argan hypocondriaque grossier, feint le mort afin de tester les sentiments de sa femme Béline.

Toinette aime les jeux de rôle, les déguisements.

Elle joue un rôle de metteur en scène au sein de la pièce puisqu’elle est l’initiatrice de cette ruse, de ce coup monté. - Toinette se donne la responsabilité d’annoncer et d’éprouver les vrais sentiments de Béline face à la fausse mort d’Argan - l’hypocrisie de Béline qui ne laisse rien transparaitre de son hypocrisie (duplicité) en début de cet échange. II- 1er coup de théâtre : Béline révèle sa cupidité et son hypocrisie, sa joie face à la mort d’Argan, elle est démasquée grâce au jeu de retournement de situation : Comique de situation : L11- Béline se démasque : son hypocrisie explose.

Elle a une réaction vive, choquante car elle remercie le « Ciel », « le Ciel soit loué », donc Dieu.

Or la religion chrétienne appelle à la charité. - Elle emploie des mots forts comme l’atteste le champ lexical de la délivrance « délivrée, un grand fardeau », parle avec un terme hyperbolique « grand » pour décrire le poids que représentait Argan. - Elle méprise la douleur de Toinette « que tu es sotte Toinette de t’affliger de cette mort !», les allitérations en « q, t, s, d, f, m, r » sifflantes et dentales traduisent l’exaspération de Béline face à l’empathie de Toinette pour Argan. - Elle exprime aussi son indifférence face à la mort d’Argan à travers l’adjectif démonstratif péjoratif « cette » dans l’expression « cette mort ».

Béline a une réaction à l’opposé de celle attendue, elle avoue son soulagement. L13 : une comédie sérieuse : - Molière rend la comédie connu en traitant des thèmes importants comme ici la cupidité, le mariage d’intérêt, les veuves noires, l’hypocrisie ou mascarade, l’égoïsme, les apparences ou le theatrum mundi avec la thématique des pleurs preuves de tristesse dans la réplique de Toinette « je pensais qu’il fallût pleurer » . - Toinette feint l’étonnement pour obliger Béline à se démasquer entièrement et lui rappelle ses devoirs d’épouse.

Elle utilise la 1 ère personne « je », le verbe d’opinion « penser » à l’imparfait, temps qui renvoie au passé et à l’idée de.... »

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