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HLP: LA SENSIBILITÉ DU MOI

Publié le 24/04/2024

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« LA SENSIBILITÉ DU MOI La sensibilité est plus large que la simple émotivité et désigne la capacité des êtres à percevoir et à réagir à des stimulis des informations de l'environnement qu'il s'agisse d'impression ou de perception physique les sensations ou de réaction moral et mental les émotions les sentiments les désirs les pensées la sensibilité en englobe donc le corps et l'esprit exprimer = exprimer signifie littéralement faire sortir en pressant on dit par exemple exprimer le jus d'un citron , donc c'est l'idée de montrer au dehors ,de donner à voir, de représenter, de figurer ou de verbaliser un ressenti intérieur individuel physique ou émotionnel. L'association de sensibilité et d'expression est donc d’emblée problématique puisqu'il y a l'idée d'un passage de l'intérieur vers l'extérieur du ressenti à la représentation de ce ressenti de manière à la fois passive , on ressent et active, on exprime. La valorisation de la sensibilité Commençons par un petit point historique la sensibilité n'a pas toujours été une valeur positive elle le devient seulement à partir du 18e siècle avec l'idéal démocratique et individualiste prérévolutionnaire des lumières la société d'Ancien Régime et en particulier à l'époque classique ( 17s vs 18s ) qui correspond en gros au règne de Louis XIV ou l’on prône des valeurs de raison ,d'ordre de hiérarchie, de primat du collectif, c'est une société de cours du paraître et du contrôle qui se méfie des émotions des passions et de l'amour propre,, l'expressivité du corps est discipliné on contrôle ses émotions et la manière dont on les exprime, on réprime la nature dans ce qu'elle a de désordonné et cette modération de soi est incarnée par le modèle social de l'honnête homme. Au 18e siècle les mentalités évoluent , l'individuel prime sur le collectif la société devient plus bourgeoise et valorise plutôt la liberté l'égalité démocratique et la sincérité les émotions et les passions individuelles ont désormais le droit à l'expression d'ailleurs c'est à cette époque qu'apparaissent les sourires dans les portrait en peinture. Le modèle social devient celui de l'homme sensible ,l'homme de cœur facilement ému empathique sincère qui exprime volontiers ses opinions et sa vie intérieure → pour se convaincre de cette évolution des mentalités il suffit de regarder les jardin à la française du 17e siècle ordonné symétrique discipliné domestiqué volontairement artificiel et les jardins à l'anglaise à la mode au 18e siècle qui imite le désordre spontané de la nature en liberté et prédispose à l'intimité la méditation la solitude Ainsi à partir du 18e siècle on valorise socialement la sensibilité comme une délicatesse d'âme un penchant à la générosité et à l'humanité comme l'indique par exemple la définition du terme sensibilité dans l'Encyclopédie de Diderot, la deuxième moitié du 18e siècle est donc celle du préromantisme ,les romans de cette génération d'auteurs comme les souffrances du jeune Werther de Goethe, la nouvelle Éloïse de Rousseau ,Paul et Virginie de Bernardin de saint-pierre, proposent des histoires d'amour passionnées et souvent malheureuses des sentiments exacerbés très lyriques dans une nature idyllique préservée où les amants sont seuls au monde les personnages pleurent abondamment se déclarent passionnément leur amour leurs émotions diverses sont minutieusement décortiquées , le motif du corps qui trahit les émotions par des larmes ,des évanouissements ,des tremblements des palpitations devient un cliché du genre la nature devient aussi un grand thème préromantique et surtout romantique La nature grandiose indisciplinée, sauvage ce qui correspond au goût de l'époque pour les grands élans des forces de la nature que l'on retrouve dans le nom du courant préromantique allemand Sturm und Drang littéralement tempête et élan ou tempête et Passion selon les traductions. Le romantisme qui court dans la première moitié du 19e siècle voit le triomphe de cette esthétique de la sensibilité qui met au premier plan le lyrisme des sentiments l'exaltation du moi mais aussi les grandes forces de la nature et de l'histoire. Sensibilités heureuses / douloureuses Ensuite au 19e siècle période de son triomphe la sensibilité est une notion ambiguë entre l'extase et la douleur car elle semble être la voie d'accès tantôt à un bonheurintense tantôt à une souffrance inévitable , à l'époque romantique les sentiments sont poussés à l'extrême l'amour devient passion et se vit sur un mode exacerbé à fleur de peau notamment cet excès et ce désordre émotionnel sont souvent ambigu en amour en particulier parfois entaché de vanité et d'impulsivité → les personnages romantiques sont souvent idéalistes hypersensibles versatiles leurs idéaux ou leurs passions amoureux sont souvent tragiques et finissent par la mort par exemple dans les pièces de Musset on ne Badine pas avec l'amour ou dans les souffrances du jeune Werther. chez le philosophe Nietzsche on retrouve cette tendance à l'excès dans le principe qu'il a appelé le dionysiaque soit l'aspiration humaine à la fougue désordonnée sensitive radicale et jouisseuse qui l'oppose au principe apollinien. Deuxième ambiguïté de la sensibilité elle peut devenir hypersensibilité et donc souffrance, l'hypersensibilité des artistes les conduit tantôt à une acuité , à une finesse de perception très riche mais elle peut aussi les faire souffrir ,cette hypersensibilité aux sensations et aux émotion se trouve par exemple chez Rousseau dans.... »

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