explications linéaire ma boheme arthur rimbaud
Publié le 09/06/2025
Extrait du document
«
Introduction
Le poème Ma Bohème est extrait du Cahier de Douai, recueil que Rimbaud
compose à l'âge de 16 ans en 1870.
Ce jeune poète prodige, emblème du
mouvement symboliste et de la révolte poétique, s'y livre à une forme
d'autoportrait poétique.
Dans ce sonnet en alexandrins, Rimbaud raconte une errance solitaire
dans la nature, loin des contraintes sociales, où la misère devient source
d'inspiration.
Le poème exprime à la fois la liberté du poète vagabond et
l’élan créateur nourri par la nature et le rêve.
Problématique possible :
Comment Rimbaud sublime-t-il sa vie de misère pour en faire une
expérience poétique et spirituelle ?
Nous verrons comment, à travers ce sonnet, Rimbaud célèbre son errance
poétique :
1.
Une errance libre et joyeuse (1er quatrain)
2.
Un univers onirique et cosmique (2e quatrain)
3.
Une communion sensorielle avec la nature (1er tercet)
4.
Une fusion entre poésie et souffrance physique (2e tercet)
Explication linéaire
Premier quatrain : Une errance libre et exaltée
« Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées ! »
Le poème s’ouvre sur une première personne affirmée : « Je m’en allais »,
qui évoque l’idée d’une marche volontaire, presque initiatique.
L’expression « les poings dans mes poches crevées » souligne à la fois la
pauvreté du poète et sa désinvolture.
Malgré la misère, le poète semble
libre, insouciant.
Le mot « paletot » (manteau) devient « idéal » : la pauvreté matérielle
est transfigurée en richesse poétique.
Le réel se métamorphose sous
l’effet de l’imagination.
La Muse est ensuite apostrophée dans une envolée lyrique : « Muse ! », et
le poète se dit « ton féal » (ton fidèle) : il revendique sa vocation
poétique.
Enfin, l’exclamation « Oh ! là ! là ! » donne un ton enfantin et spontané,
tandis que la dernière image (« que d’amours splendides j’ai rêvées ! »)
traduit l’abondance du rêve et la fécondité de l’inspiration, même dans la
solitude.
➤ Le poète installe une ambiance joyeuse : la pauvreté devient un choix,
une liberté qui nourrit l’imaginaire.
Deuxième quatrain : Un monde poétique et cosmique
« Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes.
Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou »
Le début est très concret : « un large trou » dans la culotte rappelle la
misère.
Mais cette misère est poétisée grâce à l’image du « Petit-Poucet
rêveur » : Rimbaud se compare au personnage de conte qui sème des
cailloux, sauf qu’ici, ce sont « des rimes » qu’il sème.
Il devient donc un
semeur de poésie.
L’errance se fait cosmique : il dit dormir sous la « Grande-Ourse »,
constellation transformée en « auberge ».
L’espace céleste remplace le
foyer : la nature devient....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Synthèse – Fiche d’identité de l’œuvre – Les Cahiers de Douai – Arthur Rimbaud
- Vénus Anadyomène, Arthur Rimbaud
- La Princesse de Clèves, explications linéaires Explication linéaire I : de « Madame de Chartres, qui avait eu tant d’application […] » à « […] quand on était jeune. » (Première partie)
- LECTURE LINÉAIRE 12 « Mémoires d’une âme » « Melancholia », Les Contemplations, (1856), Victor Hugo
- Analyse linéaire Cyrano de Bergerac - La scène du balcon