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Explication linéaire, Marguerite Duras, L'Amant (extrait) - devoir

Publié le 15/01/2024

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« SEQ 3 : Le roman. Texte n° : Explication linéaire, Marguerite Duras, L'Amant (extrait) Le texte que nous allons analyser est un extrait du roman « L'Amant » (1984) de Marguerite Duras.

Née au Vietnam en 1914 (Saigon) et décédée à Paris en 1996, M.D de son vrai nom Donnadieu, est une auteure du XX°s.

Notons que ses romans sont d'inspiration autobiographique imprégnés de son enfance en Indochine et s'inscrivent dans le courant littéraire du Nouveau Roman.

D'ailleurs l'Indochine et la vie difficile qu'elle y connaît nourrira plusieurs de ses livres.

Dans « L'Amant », ce roman raconte l'histoire de sa rencontre avec un chinois de dix-sept ans son aîné (alors qu'elle en a que 15).

Et en cela cette rencontre avec le chinois se retrouvera sous des formes différentes dans trois de ses œuvres : « Un barrage contre le Pacifique », « L'Amant » et « L'Amant de la Corée du Nord ».

Précisons aussi qu'il est difficile de classer ce roman à teneur autobiographique dans un genre.

L'auteure elle même dira que c'est au lecteur de décider s'il s'agit ou non d'un roman.

Pour elle, « ce qu'il y a dans les livres est plus véritable que ce que l'auteur a vécu ».

Dans l'extrait à analyser, celui-ci relate un souvenir de l'enfance de la narratrice.

Plus précisément, il évoque la description d'une tenue de la jeune fille mais aussi les avis que cela suscite notamment de la part de la mère.

Cependant, il faut voir que derrière ce souvenir, se cache en réalité une certaine amertume des rapports de la narratrice avec sa mère.

Se faisant, en quoi ce souvenir d'enfance, traduit-il des rapports ambigus entre la narratrice et sa mère ? (ou en quoi l'épisode de la tenue est-il significatif des rapports ambigus...). Je propose maintenant une lecture du texte. Quatre mouvements semblent se dégager de ce texte : – Mouvement n°1 : La tenue de la jeune fille suscite une image ambiguë (l.1 à 12). – Mouvement n°2 : Une admiration ironique de la mère (l.12 à 19). – Mouvement n°3 : La thématique de l'argent (l.2à à 25). – Mouvement n°4 : Un rapport de dualité entre la mère et la fille : entre protection et prostitution (fin du texte). Mouvement n°1 : La tenue de la jeune fille suscite une image ambiguë (l.1 à 12) Le début de ce mouvement débute par la conjonction / l'adverbe « Quand » qui pose la question du temps et qui donc signifie à quel moment ? Il pose donc la question d'une temporalité.

Ceci pose d'emblée le souvenir évoqué.

On remarque aussitôt la présence de la mère de la narratrice qui est évoquée « ma mère » qui est un personnage important dans la vie de la narratrice.

Aussi, on ressent l'atmosphère évoquée par l'opposition « air » / « désespoir » et où notamment ce dernier illustre une idée de souffrance, de mal être.

Les lignes suivantes sont quant à elles une description vestimentaire de la narratrice lorsqu'elle était notamment enfant.

L'évocation du « chapeau d'homme » à la l.2, marque une volonté de se différencier, de transgresser des règles, des convenances.

La périphrase : « lamés d'or » signifiant ici les chaussures est définie ici comme une métonymie.

On note par ailleurs, la répétition du pronom singulier « elle » désignant la mère (dix fois au moins) et où d'ailleurs ses paroles sont rapportées au discours direct.

On assiste ainsi à une sorte de dialogue comme le montre l'opposition entre le « jeu » et le « elle ».

Les paroles de la mère sont retranscrites par les souvenirs de la narratrice. C'est surtout en raison de la tenue que porte alors la narratrice que tourne la conversation.

En effet, on remarque qu'elle donne ses impressions quant à la tenue de sa fille, mais précisons que ce sont des impressions courtes, brèves, et sobres : « ça lui plaît », « elle sourit ».

La l.6-7, relevons la présence d'une construction syntaxique par « elle sait », « c'est elle » qui souligne une certaine ambiguïté du discours.

Ce dernier d'ailleurs semble manquer d'échanges entre les deux personnages parfois même maladroit entre les deux femmes.

Notons à la l.8 la gradation « certaines fois », « ces fois-là ».

On note encore une opposition de pronoms : « on lui » (la mère), « nous » (les enfants).

L'expression enfin « c'est pas cher » fait référence à l'argent.

Notons pour clore ce mouvement la présence du complément circonstanciel de lieu « rue Catinat » qui fait référence notamment à la Saïgon, ville coloniale française. Mouvement n°2 : Une admiration ironique de la mère (l.12 à 19) Ce deuxième mouvement, nous voyons qu'il démarre avec un complément circonstanciel de manière : « Elle me regarde avec sympathie ».

Le terme « sympathie » illustre l'idée d'un moment jovial, de bonheur.

Notons aussi dans cette expression, une action de regard.

La phrase suivante quant à elle n'est qu'une retranscription encore des pensées de la mère : « elle doit trouver que c'est un signe ..

s'habiller de cette façon ». Le terme « réconfortant » à valeur méliorative offre lui aussi un cadre familial de sécurité.

Le terme « petite » quant à lui péjoratif renvoie à la narratrice.

En même temps, il y a dans cette phrase une certaine normalité : l'imagination domine. L'expression en effet « admet cette pitrerie » montre en outre une certaine ironie de la part de la mère : cette.... »

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