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Etude Lineaire Gargantua, prologue

Publié le 19/06/2023

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« EL 13 : Gargantua, prologue Rabelais, l’auteur de Gargantua, est un auteur humaniste et baroque de la première moitié du XVIème siècle.

Il a exercé de nombreux métiers, médecin et même moine avant de devenir écrivain.

Gargantua qui est son deuxième roman publié en 1534 suit le livre de Pantagruel qui fait lui aussi partie d’une saga complétée par deux autres œuvres : Le Tiers Livre et Le Quart Livre.

Ce livre a été censuré par les théologiens car en effet même si Rabelais nous donne l’impression de placer cette oeuvre du côté du ridicule, celle-ci nous offre en réalité une réflexion très profonde sur de nombreux sujets comme l’éducation des jeunes hommes au Moyen-Âge, sur la guerre ou encore sur la religion.

Il y raconte la naissance et l’éducation d’un géant, Gargantua, le père de Pantagruel qui sera ensuite engagé contre son gré dans une guerre contre le bouillant Picrochole.

Mais avant que son roman ne commence, Rabelais écrit un prologue pour indiquer au lecteur comment il faut lire l'œuvre. Nous verrons en quoi Rabelais à travers ce prologue propose les clé de lecture de son oeuvre tout en mêlant légèreté et sérieux. Pour répondre à notre problématique, nous pouvons décomposer cet extrait en 3 mouvements.

Premièrement des lignes 1 à 5 qui est une entrée en matière originale et contrastée faite par Rabelais puis des lignes 5 à 14 dans lesquelles l’auteur y décrit la double nature des Silènes et finalement des lignes 14 à 27 qui cette fois présente la double nature de Socrate. Ce prologue dès son ouverture commence sur une étrange apostrophe qui permet de préciser qui sont les destinataires de cet ouvrage, c'est-à-dire des “buveurs” et des “vérolés”.

Destinataires assez surprenants car ce sont des êtres évoqués sous le signe de l’excès et de la débauche et non des êtres nobles ce qui montre dès lors le caractère provocateur de ce prologue.

De plus cette apostrophe est d’autant plus provocatrice par l’utilisation de la double reprise du superlatif “très”.

Dans sa phrase entre parenthèse, forme de surenchère introduite par le connecteur de cause “car”, l’auteur confirme l’intérêt particulier qu’il porte à ces buveurs et vérolés et donc de limiter cette oeuvre à quelques personnes et ainsi d’écarter les gens avec peu d'ouverture d’esprit.

Derrière le thème de l’alcool, au-delà de la dimension triviale, l’ivresse peut-être la possibilité d’accéder aux régions les plus rares de la connaissance, ce qui montre bien qu'au-delà du rire que suscite l’auteur, celui-ci cherche également à faire de Gargantua une œuvre sérieuse.

Dès après cette adresse aux lecteurs, quelque peu deroutante, Rabelais enchaîne sur une référence à Platon.

Effectivement, Alcibiade apparaît dans un livre de Platon, intitulé Le Banquet.

Cette référence intellectuelle vient donc bel et bien confirmer la dimension sérieuse de cette œuvre.

De manière implicite, se manifeste ici une attente d’un lectorat humaniste qui connaît les textes antiques, un lectorat qui est capable de tisser le lien avec l’allusion au texte de Platon.

À travers l’utilisation de trois incises des lignes 2 à 4, Rabelais à volonté de compliquer la compréhension de son prologue afin de s’assurer que seul le lectorat idéal puisse lire son récit.

Ensuite il expose l’analogie entre Socrate et les Silènes, ce qui va ainsi permettre de développer notre deuxième mouvement. 1 Dans le deuxième mouvement, fidèle à son objectif pédagogique, le locuteur définit ce qu’est un Silène : Rabelais passe ainsi par une comparaison pour rendre accessible l’explication.

“comme nous en voyons à présent dans les boutiques des apothicaires”, ici le pronom personnel “nous” et l’adverbe “à présent”, mobilisent une expérience commune entre le lecteur et le locuteur.

Une antithèse entre les termes “jadis” et “à présent” est créée et permet donc de mettre en évidence un parallélisme entre l’Antiquité et le XVIème siècle.

A la ligne 7, Rabelais commence une description extérieure des boîtes, dans la continuation de ce passage descriptif, l’auteur fait une longue énumération des “figures comiques et frivoles” présentes sur ces boîtes.

Elle est variée et fait apparaître des éléments relevants de divers domaines : des êtres imaginaires issus de l’Antiquité “des harpies, des satyres”des êtres tirés de l’imagination de Rabelais “des oisons bridés, des lièvres cornus”, éléments relevants ainsi de la fantaisie.

L’énumération de ces figures mythologiques et animaux extraordinaires qui renvoient à un univers familier aux lecteurs, en associant un bestiaire légendaire et mythologique à une culture populaire, l’auteur produit un effet récréatif en introduisant une esthétique du grotesque et du merveilleux.

Rabelais relie ensuite Silène au personnage mythologique de Bacchus, comme.... »

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