Étude linéaire du texte 2 : le dernier dialogue entre Camille et Perdican, III, 8
Publié le 07/11/2025
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Étude linéaire du texte 2 : le dernier dialogue entre Camille et Perdican, III, 8
Introduction : [ présentation du contexte, de l’auteur et de l’œuvre + situation de l’extrait dans l’œuvre]
L’annonce réitérée de Perdican à Camille de son mariage avec Rosette a bouleversé Camille, constituant
ainsi l’élément de résolution qui conduit au dénouement de la pièce, en réunissant les trois protagonistes,
avec la reprise du procédé dramatique du témoin caché, mais à l’inverse puisque c’est à présent Rosette
qui est dans ce rôle.
Après un long dialogue et chassé-croisé, de séduction et de rejet, entre les deux
amoureux, le vernis de chacun craque et l’aveu amoureux explose.
C’est d’abord Camille qui prononce une
tirade montrant sa capitulation face à l’évidence.
Puis c’est symétriquement au tour de Perdican de le
faire.
Au registre lyrique de l’épanchement des sentiments s’ajoute celui inattendu du tragique.
En quoi ce
dénouement révèle-t-il la vérité des cœurs en illustrant le titre de la pièce ?
Trois mouvements : - le monologue de Perdican, un aveu d’amour qui répond à celui de Camille
- un duo amoureux
- un dénouement tragique inattendu
Analyse linéaire :
Mouvement 1 :le monologue de Perdican (des lignes 1 à 12)
- Le bref monologue de Perdican met son bouleversement à la hauteur de celui de Camille.
Une question
rhétorique entame sa réplique et il y a personnification du sentiment central de la pièce, l’orgueil +
superlatif absolu + tutoiement (lien de proximité humains/orgueil, universalité de ce sentiment): « Orgueil,
le plus fatal des conseillers humains, qu’es-tu venu faire entre cette fille et moi ? », Perdican reconnaît leur
faute mutuelle ; mais ce défaut semble avoir une cause extérieure, c’est le destin comme dans les
tragédies = le couple est impuissant .
Trois autres questions rhétoriques suivront « Quelles vaines
paroles… ?/ Lequel de nous ..
?/ pourquoi … ? » = égarement du personnage, dimension introspective du
monologue et détresse qui apparaît
- Le monologue de Perdican illustre, par sa tonalité lyrique, la conception romantique de l’existence, dans
le prolongement de la vision chrétienne qui condamne l’homme à la douleur.
Ainsi, la vie terrestre est
péjorativement métaphorisée : * par un parallélisme du champ lexical de la folie et du désarroi « quelles
vaines paroles/ quelles misérables folies
* par la prolepse « vent funeste »
*par les « profondeurs de l’abîme », des ténèbres qui ne créent que des illusions : deux exclamations «
Hélas ! cette vie est elle-même un si pénible rêve ! » (interjection propre aux tragédies + héritage du
Baroque : la vie est un songe, tout peut être chaos)
- De plus on a l'accusation avec la comparaison, « comme des enfants gâtés que nous sommes ».
-A ces procédés péjoratifs, Perdican oppose la puissance de l’amour, embelli par le lexique mélioratif et les
métaphores de la perle et de la pierre précieuse: « le bonheur est une perle si rare dans cet océan d’icibas ! Tu nous l’avais donné, pêcheur céleste, tu l’avais tiré pour nous des profondeurs de l’abîme, cet
inestimable joyau ».
Une seconde métaphore rattache cette image de l’amour à une autre caractéristique
romantique, la beauté de la nature, mise en valeur : « Le vert sentier qui nous amenait l’un vers l’autre
avait une pente si douce, il était entouré de buissons si fleuris, il se perdait dans un si tranquille horizon ! »
( adverbe d’intensité « si » répété deux fois et champ lexical de la nature sauvage)
= Le monologue repose donc sur une antithèse : l’amour, d’abord vaincu, finit par triompher dans leur
baiser, mais cela annonce un dénouement sombre.
- Car, à la fin du monologue, c’est cette piste tragique qui devient majoritaire : l’anaphore verbale
renforce en effet cette idée qu’une fatalité pèse sur l’humanité, que leurs fautes, s’accomplissent comme
malgré eux : « Il a bien fallu que la vanité, le bavardage et la colère vinssent jeter leurs rochers informes
sur cette route céleste […] ! Il a bien fallu que nous nous fissions du mal, car nous sommes des hommes.
»
Mouvement 2 : Le duo amoureux (des lignes 13 à 17)
- L'aveu d'amour ne peut donc durer longtemps avant que tout ne s’effondre: en reconnaissant la voix de
Perdican, Camille prononce une réplique lyrique, qui sonne comme tardive et qui s’ouvre par "Oui, nous
nous aimons, Perdican » répondant en totale symétrie à, « O insensés ! nous nous aimons », qui donne un
effet miroir, celui d’un amour mutuel mais recouvert d’ un voile tragique .
Mouvement 3 : Une issue tragique (de la ligne 17 à la fin)
- Cette union, affirmée par un présent qui efface les....
»
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