Commentaire Voyage au bout de la nuit
Publié le 04/11/2023
Extrait du document
«
Le passage extrait du roman "Voyage au bout de la nuit" de Louis-Ferdinand
Céline met en scène Ferdinand Bardamu, le narrateur, confronté à la réalité brutale de
la Première Guerre mondiale.
À travers une description poignante de la guerre,
Céline exprime les conséquences dévastatrices de ce conflit sur les individus.
Comment cet extrait met-il en évidence la brutalité de la guerre et la
déshumanisation des combattants à travers les réflexions et les interrogations du
narrateur ?
Nous analyserons comment le langage choisi, la description des personnages et les
réflexions du narrateur mettent en lumière la perception du traumatisme et de la folie
de la guerre à travers les yeux d’un homme dépassé.
Bardamu s’est engagé sur un coup de tête dans l’armée.
Il découvre, ici,
l’horreur d’être au front.
Ecrit à la première personne, le texte rapporte les réactions
du narrateur et le résultat de ses réflexions, c’est un véritable témoignage de son
expérience.
Les verbes utilisés par le narrateur, à la première personne, ne sont pas
des verbes d'action mais de pensée : « j'en étais assuré » (l.13), « jamais je n'avais
senti »(l.18), « je conçus »(l.14), « pensais-je »(l.19), « je le concevais »(l.25).
Leur
utilisation souligne que le narrateur est en situation d'analyse de ses propres pensées,
avec un décalage dans le temps, et qu'il exerce sur ce qui l'entoure une réflexion
critique dont il donne au lecteur le résultat.
Il rapporte ce qui lui vient à l'esprit, et la
manière dont il tente de répondre à ses propres incertitudes.
Le texte comprend de nombreux points d'interrogation, d'exclamation, de
suspension.
Ils soulignent un état d'incertitude et probablement d'indignation.
Ainsi
les points d'exclamation ligne 3 marquent le caractère direct du jugement porté sur le
colonel.
Le point d'exclamation dans la phrase « Nous étions jolis ! » (l.25) insiste de
la même manière sur le constat découragé et indigné à la fois de la situation
désespérée de millions d'hommes.
Les interrogations, marquées par les mots
interrogatifs « qui savait combien ? » (l.15), « pourquoi s'arrêteraient-ils ? » (l.18) ou
simplement le registre familier (l.
16) « Dès lors ma frousse devint panique »
expriment une incertitude aggravée par le fait que les réponses restent très imprécises,
ou inexistantes.
S'il donne au lecteur certains résultats de ses réflexions (jugement sur le
colonel, suppositions sur le nombre de colonels...) le narrateur exprime aussi dans
quel état psychologique il se trouve.
Des termes du niveau de langue familier
constituent un champ lexical de la peur (« ma frousse devint panique » (l.16), « Et
avec quel effroi !»(l.19)) associé à l'évocation monstrueuse de la guerre.
En un
mélange de récit et de monologue, le narrateur fait alterner les jugements et les
questions, traçant de la guerre et de ceux qui la font un portrait réaliste et critique.
Dans ce passage, c’est également les conséquences de la guerre sur les
personnages qui sont mises en évidence par le narrateur, Ferdinand Bardamu.
Tout d’abord, les soldats sont dépeints comme des individus déchaînés, vicieux et
« plus enragés que les chiens » (l.24).
Cette description met en lumière la
déshumanisation engendrée par la guerre.
Les combattants sont plongés dans un état
de sauvagerie et de violence extrême, dépassant les limites de leur humanité.
Cette
vision renforce l'idée de la guerre comme une force qui détruit....
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