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Commentaire composé, L’Esclavage des noirs, acte 1, scène 1, Olympe de Gouges

Publié le 15/10/2022

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« Commentaire composé, L’Esclavage des noirs, acte 1, scène 1, Olympe de Gouges Questions générales : Qui ? ODG A Qui ? Mirza et le spectateur Quand ? XVIIIème ( 1784 ) Où ? En Inde Thèmes ? Esclavage, préjugé, instruction, Nature. Genre ? Pièce de théâtre Mouvement ? Les Lumières Registre ? Didactique et pathétique Hypothèses de lecture : Registre didactique = Zamore tente d’expliquer l’esclavage.

= registre pathétique : la souffrance des esclaves, la cruauté des maîtres ODG dénonce donc la pratique de l’esclage = une pratique contre-nature qui maintient les hommes dans l’ignorance et les prive de leur liberté. ___________ TEXTE : Olympe De Gouges, L’Esclavage des noirs, 1792.

Extrait : acte 1, scène I Zamore et Mirza, deux esclaves, ont fui après le meurtre de l’homme de confiance de leur maître, qui voulait abuser de Mirza : ils discutent de leur condition au début de la pièce. MIRZA – Le peu que je sais, je te le dois, Zamore ; mais dis-moi pourquoi les Européens et les habitants ont-ils tant d'avantages sur nous, pauvres esclaves ? Ils sont cependant faits comme nous : nous sommes des hommes comme eux: pourquoi donc une si grande différence de leur espèce à la nôtre ? ZAMORE – Cette différence est bien peu de chose ; elle n'existe que dans la couleur ; mais les avantages qu'ils ont sur nous sont immenses.

L'art les a mis au-dessus de la Nature : l'instruction en a fait des dieux, et nous ne sommes que des hommes. Ils se servent de nous dans ces climats comme ils se servent des animaux dans les leurs.

Ils sont venus dans ces contrées, se sont emparés des terres, des fortunes des naturels des Îles, et ces fiers ravisseurs des propriétés d'un peuple doux et paisible dans ses foyers, firent couler tout le sang de ses nobles victimes, se partagèrent entre eux ses dépouilles sanglantes, et nous ont faits esclaves pour récompense des richesses qu'ils ont ravies, et que nous leur conservons.

Ce sont ces propres champs qu'ils moissonnent, semés de cadavres d'habitants, et ces moissons sont actuellement arrosées de nos sueurs et de nos larmes. La plupart de ces maîtres barbares nous traitent avec une cruauté qui fait frémir la Nature.

Notre espèce trop malheureuse s'est habituée à ces châtiments.

Ils se gardent bien de nous instruire.

Si nos yeux venaient à s'ouvrir, nous aurions horreur de l'état où ils nous ont réduits, et nous pourrions secouer un joug aussi cruel que honteux ; mais est-il en notre pouvoir de changer notre sort ? L'homme avili par l'esclavage a perdu toute son énergie, et les plus abrutis d'entre nous sont les moins malheureux. Interpréter les choix d’écriture Texte Le peu que je sais, je te le dois, Zamore ; mais dis-moi pourquoi les Européens et les habitants ont-ils tant d'avantage sur nous, pauvres esclaves ? Quoi ? Comment ? Remise en Question question de la ouverte. condition exagération d’esclave. Mirza : figure de l’élève naïf. Zamore : figure du savant Pourquoi ? Ce questionnement invite à une réflexion et une remise en question sur l’esclavage et l’origine de ces inégalités.

(Contraire aux principes de libertés et d’égalités défendus par les Lumières.) Une invitation à un discours didactique tenu par un esclave, Zamore, donc qui se veut donc connaisseur. -Emploi de l’adjectif « pauvre » antéposé qui a pour objectif d’humaniser les esclaves, d’inspirer la compassion mais également d’accentuer la naïveté du question de Mirza. Ils sont cependant faits comme nous : nous sommes des hommes comme eux : pourquoi donc une si grande différence de leur espèce à la nôtre ? Cette différence est bien peu de chose ; elle n'existe que dans la couleur ; mais les avantages qu'ils ont sur nous sont immenses. L'art les a mis au-dessus de la Nature : l'instruction en a fait des dieux, et nous ne sommes que des hommes. Ils se servent de nous dans ces climats comme ils se servent des animaux dans les leurs. Ils sont venus dans ces contrées, se sont emparés des terres, des fortunes des naturels des Îles, et ces fiers ravisseurs des propriétés d'un peuple doux et paisible dans ses foyers, firent couler tout le sang de ses nobles victimes, se partagèrent entre eux ses dépouilles sanglantes, et nous ont faits esclaves pour récompense des richesses qu'ils ont ravies, et que nous leur conservons.

Ce sont ces propres champs qu'ils moissonnent, semés de cadavres d'habitants, et ces moissons sont actuellement arrosées de nos sueurs et de nos larmes. La plupart de ces maîtres barbares nous traitent avec une cruauté qui fait frémir la Nature. Notre espèce malheureuse Illogisme de cette différence faite entre les hommes. Périphrase Parallélismes et de construction et comparaisons superlatif ODG remet ici en question le fondement de ses inégalités.

Elle fait références ici aux préjugés qui servent à légitimer cet asservissement du peuple noir. Illogisme de cette différence (couleur, instruction, art) Négations restrictives. Définition. Gradation Nature/dieux Dénonciation et description des violences de la colonisation. Anaphore « ils se servent ».

+ objectification et animalisation des esclaves. Présent de narration Antithèses Oxymore « fiers ravisseurs » Champ lex.

De l’agriculture et de la violence et de l’horreur. Métaphore filée Syllepse « ravies » L’autrice s’interroge ici sur l’origine de l’esclavagisme : cela correspond-t-il à un état de nature ou social ? La différence principale s’avère surtout esthétique. La supériorité imposée par les maîtres est donc le résultat d’une éducation (artistique et culturelle). Pour Olympe de Gouges l’esclavage va donc à l’encontre de la Nature.

Il est le résultat d’une culture. ODG poursuit son réquisitoire contre l’esclavage en employant une tonalité pathétique.

Elle met en avant la cruauté et la brutalité de l’expansion coloniale, une fois de plus qualité de contre-nature.

(ex.

verbe d’action « faits esclaves », ce n’est pas donc un état inné ou naturel.

Les européens agissent donc bien comme des divinités supérieures mais maléfiques.) Les maîtres, les européens sont déshumanisés, désignés par le pronom personnel « ils », assimilés à des voleurs et à des bourreaux, ils qualifiés en opposition avec leurs victimes « nobles » qui, d’ailleurs, sont plus proches de la nature car ouvriers de la terre. ODG dénonce également l’égocentrisme des européens qui ferment les yeux sur la réalité sanglante du commerce triangulaire. Argument nature Allégorie Présentatif Oxymore « maîtres barbares » car les maîtres sont supposément les plus instruits. trop Fatalisme des Adv. Intensif s'est esclaves « trop » Paradoxalement, ce sont les maîtres qui se placent au-dessus de la Nature selon l’argumentation de Zamore grâce à leur éduction qui se comportent de manière plus primitive et contraires aux enseignements des Lumières. Les conséquences de ces violences et de cette persécution au sein des esclaves, serait habituée châtiments. à ces Ils se gardent bien de nous instruire.

Si nos yeux venaient à s'ouvrir, nous aurions horreur de l'état où ils nous ont réduits, et nous pourrions secouer un joug aussi cruel que honteux ; mais est-il en notre pouvoir de changer notre sort ? L'homme avili par l'esclavage a perdu toute son énergie, et les plus abrutis d'entre nous sont les moins malheureux. Lex.

religieux une sorte de fatalisme et de résignation. * fatum : le destin, la croyance que ce qui doit se passer est déjà écrit. L’instruction Syllepse de sens Maintenir les esclaves dans l’ignorance est comme une Comparatif un moyen pour les maîtres de maintenir leur arme de Emploi du emprise sur eux.

En effet, l’éducation permet libération. conditionnel non seulement d’ouvrir l’esprit et risquerait Hyperbole de provoquer une rébellion. péjoratif L’emploi du pronom possessif « notre » rappelle qu’ils sont pour l’instant leur existence est sous le joug de leurs maîtres. L’ignorance est un moyen d’asservissemen t des plus efficaces. Superlatif Hyberbole Voc.

Familier Voc.

Péjoratif. Syllepse de sens Référence à un proverbe issu de la Bible, selon Saint Mathieu : « Bienheureux sont les simples d’esprits.

», car ils sont ainsi détachés des choses terrestres. Ainsi,le manque d’éducation, l’esclavage, sont les seules réelles différences entre les hommes, la seule cause réelle de ce rabaissement injuste et cruel. Mais les maîtres sont également ciblés par cette critique et souillé par la pratique de l’esclavage. Il faut se rappeler que pour ODG et pour les Lumières une société idéale et en harmonie avec les lois de la natures et les lois divines doit avoir pour objectif le bonheur. Un proverbe qui pourrait aussi s’appliquer au public européen qui profite des bienfaits de l’esclavagisme tout en fermant les yeux sur l’horreur de sa réalité. Problématiser et construire un plan Je relis tout mon brouillon, et, au propre, je recopie mes idées sous la forme d’une liste de phrases non verbales.

Je confronte les idées par deux afin de trouver une contradiction, un paradoxe.

Ce sera la problématique. Puis, je rassemble les idées qui se ressemblent (par thème par exemple, ou par registre).

Je fais, idéalement, trois groupes. Pour chaque groupe, je distingue ce qui est une idée générale (qui donnera un titre de partie) de ce qui est une idée précise (qui donnera une sous-partie).

Cela me permet d’avoir mes parties et mes sous-parties.

Je vérifie l’équilibre du devoir et j’ajuste si besoin. Enfin, je numérote par trois mes idées en allant de la plus simple à la plus compliquée en veillant à ce que cela s’enchaîne de manière logique. Problématique : Il s’agira d’étudier comment cette scène dénonce la pratique de l’esclavage tout en mettant en exergue le paradoxe du mouvement des Lumières. Plan : I. II. III. Un état des lieux sur la pratique de l’esclavage 1.

A travers un discours didactique 2.

Qui expose la suprématie supposée des européens 3.

Ainsi que la résignation des esclaves Qui permet une critique de cette pratique contre-nature 1.

Le barbarisme et la violence des maîtres 2.

Dont la supériorité n’est pas si naturelle : les européens bourreaux et voleurs 3.

Et qui mène à la déshumanisation des esclaves Et qui met en exergue le paradoxe du mouvement des Lumières 1.

L’éloge de l’instruction 2.

Qui est également un moyen d’asservissement 3.

et qui n’empêche pas les actions avilissantes des maîtres. - Je remplis mon plan détaillé.

J’équilibre l’ensemble si besoin. - Je rédige - Je me relis. Exemple d’introduction : Après avoir défendu le droit des femmes dans La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges s’est préoccupée de ceux des personnes de couleurs dans sa pièce de théâtre pathétique, L’Esclavage des Noirs en 1792. En effet, imprégnée des idéaux des Lumières, cette célèbre autrice du siècle des Lumières défend l’accès à l’instruction pour tous ainsi que l’égalité entre les races.

Cet extrait est tiré de la scène d’exposition de la pièce où ses deux personnages principaux, deux esclaves nommés Zamore et Mirza sont obligés de fuir.

Ils se livrent ainsi à une réflexion polémique et didactique sur leur condition d’esclaves. Il s’agira donc d’étudier comment cette scène peut-être interprétée comme une critique dissimulée du courant des Lumières, qui, malgré ses idéaux égalitaires et émancipateurs, ne parvient pourtant pas à abolir l’esclavage.

Aussi, ce texte dénonce les horreurs de l’esclavage, tout mettant en exergue cette inégalité contre nature et qui va à l’encontre des principes défendus par les philosophes des Lumières. Exemple de conclusion : Ainsi, à travers ce dialogue, Olympe de Gouges s’intéresse à la problématique de l’esclavage : un état cruel et contre-nature, avilissant un peuple en le privant d’éducation et de leur liberté.

Un véritable paradoxe à l’orée de la Révolution dans une société imprégnée par les valeurs défendues.... »

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