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bac de français oral gisèle halimi

Publié le 20/11/2025

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« La cause des femmes de Gisele Halimi est paru en 1992, une période importante de l'histoire des luttes féministes en France.

Ce livre n'est pas un essai ni un manifeste, mais une prise de parole radicale.

C’est un texte engagé qui lie la condition des femmes à toutes les formes de domination dans une approche radicale et révolutionnaire.

Halimi dénonce ce monde comme étant injuste et appelle à sa transformation. Gisèle Halimi est née en 1927 en Tunisie dans une famille juive.

Elle a très tôt expérimenté la double oppression, celle des femmes et celle des colonisés.

En tant qu'avocate engagée, elle a défendu des militants du FLN pendant la guerre d'Algérie, ainsi que des femmes victimes de viols et de discriminations comme Marie-Claire Chevalier lors du procès de Bobigny.

En co fondant le mouvement Choisir elle a lié la lutte pour l'émancipation des femmes à une critique des institutions, du droit, de la médecine, de la morale et de l'État. En 1973, la France est très patriarcale.

Les femmes n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1944, et l'avortement est illégal, clandestin et donc dangereux.

Le féminisme commence à prendre de l’ampleur grâce aux luttes de Mai 68 et au manifeste des 343 "salopes", dont Halimi faisait partie ou elles affirmaient avoir avorté malgré la loi. C'est dans ce contexte de tension et de répression que "La Cause des femmes" paraît Ce qui rend l'œuvre de Halimi si spéciale c'est son refus d'adopter une approche juridique ou institutionelle du féminisme.

Elle dénonce les racines historiques, culturelles, religieuses et économiques de l'oppression.

En citant Freud, des textes bibliques, l'idéologie bourgeoise et la morale chrétienne, elle met en lumière les bases d'un système de domination séculaire voir millénaire.

Ce livre c'est une déclaration de guerre et une exigence face à un ordre social qui instrumentalise les femmes, les réduit au silence et surtout au service.

Halimi s'adresse à toutes les femmes sans distinction. Et ce qui la distingue c’est aussi son refus catégorique du réformisme.

Elle ne plaide pas pour une meilleure place des femmes dans les structures existantes, mais pour leur renversement total.

Les politiques de quotas, les nominations ou les lois timides ne sont pour elle que du maquillage d’une domination perpétuelle.

Elle ne veut pas que les femmes accèdent au pouvoir elle veut que le pouvoir change de nature. Gisèle Halimi s’est alliée à des figures majeures des luttes féministes et anticolonialistes tout en gardant évidemment une indépendance vis à vis des institutions politiques.

Avec Simone de Beauvoir elle fonde le mouvement Choisir. Sartre s’allie a elle quand elle dénonce la torture pendant la guerre d’Algérie et défend les militantes du FLN, affirmant à ses cotés que le féminisme ne peut être dissocié de l’anticolonialisme. J’ai aimé ce livre parce que pour elle et pour moi le féminisme n’est pas une question de rééquilibrage ou d’un commun accord c’est une question de rupture.

Halimi ne cherche pas à réparer un peu les choses elle veut tout renverser.

Elle montre que l’ordre patriarcal ne s’est pas construit par hasard, mais qu’il a été pensé, organisé, et surtout justifié par des siècles de théologie (Saint Augustin), de médecine (Freud), de droit (Portalis) et de culture (Rousseau).

Ce n’est pas une anomalie du système, c’est le système luimême qui est injuste.

Dès l’Antiquité, les femmes ont été définies comme ce qu’elles ne sont pas « celle qui n’est pas l’homme ».

Elle écrit cette phrase qui m’a marquée « Préférant Ève (la sotte pécheresse) à Lilith (la sensuelle autonome), les Écritures condamnèrent les femmes à n’être que la propriété de l’homme.

» Ce n’est pas juste une histoire de religion ou de morale c’est une stratégie de domination.

Halimi dit que tant que la femme sera définie comme un manque, un dérivé, l’égalité sera un mensonge.

Elle ne veut pas que les femmes soient intégrées dans ce monde tel qu’il est elle veut qu’on en invente un autre.

Et ça je trouve que c’est un message très fort et très clair, qui nous permet et nous permettra quand la conscience de classe se sera répandue de renverser ce monde dans ce livre Halimi montre que l’égalité n’a aucun sens si on ne parle pas d’économie.

Elle dit que le féminisme ne peut pas juste être humaniste ou moral, il doit être anticapitaliste et insoumis..... »

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