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La place de L’Église en France sous la papauté d’Avignon

Publié le 22/06/2023

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« Cours 1 : La place de l’Église au sein du royaume de France durant la papauté d’Avignon En quoi l’installation de la papauté à Avignon s’inscrit-elle dans une relation dialectique entre le royaume de France et l’Église, entre revendication du pouvoir spirituel du roi et affirmation du pouvoir temporel du pape ? I.

Les enjeux de pouvoir : l’affrontement entre Philippe IV le Bel et Boniface VIII A) Le royaume de France sous Philippe IV : un État catholique au service de Dieu Guillaume de Nogaret et Guillaume de Plaisians sont deux légistes dans l’entourage proche du roi qui maîtrisent le droit canon (rel) et romains (civ) et vont donner moyens au roi d’attaquer le pape, via le procès contre templiers par ex.

Ils veulent que le roi se voit comme le celui qui doit mener son peuple au salut, sont d’une forte influence sur lui.

Ce qui mène à la mise en place d’une politique anticléricale : le Roi refuse que le Clergé soit sous la juridiction du pape, ce sont des sujets du roi avant tout et il souhaite renforcer ainsi son pouvoir.

Une affirmation qui va mener à une opposition entre le roi Philippe IV dit le Bel et Boniface VIII. B) Un affrontement idéologique Toujours dans l’affirmation du pouvoir royale comme celui qui dirige le clergé et les croyants du royaume, le roi va se dire « pasteur de tous ».

En opposition, Boniface VIII se dit « chef de tous les chrétiens ».

L’affrontement va aussi passer par l’affaiblissement de la prépondérance du pape et son pouvoir face au roi : le pape peut lever des fonds, les décimes, dans tous les royaumes, sans passer par le roi.

Autrement, le Clergé ne paie pas d’impôts mais en reçoit, via les dimes.

Le Roi va vouloir faire cesser ce pouvoir du pape en lui-même levant des décimes, mais pour lui. C) Deux conflits pour l’affirmation du « gallicanisme » en France Le désir d’affaiblir la prépondérance pontificale peut être vu comme un certain « gallicanisme » avant l’heure : l’organisation de l’Eglise dans le royaume de manière indépendante au pape.

Deux conflits montrent les tentatives de détacher le Clergé français du pape.

Tout d’abord un conflit financier, entre 1294 et 1297, dont on peut retenir la bulle de Clericis laicos : tout laïc qui extorque l’Eglise se fera excommunié, qui commence par le souhait de Philippe IV de lever des décimes, mais pour lui justement. Le pape réagit à la suite de plaintes mais après sa bulle, le roi interdit les sorties d’argents de son royaume.

Puis un conflit juridique entre 1301 et 1303, se soldant par l’attentat d’Anagni contre le Pape. L’arrestation de l’évêque Bernard Saisset mène à la fulmination d’une première bulle, Ausculta fili, qui affirme la dépendance du clergé vis-à-vis du pape.

Le roi, pour montrer le contraire, se justifiera devant le clergé français à Notre-Dame de Paris.

Ce qui mène à la seconde bulle et plus importante : Unam Sanctam « il n’y a qu’une Eglise en dehors de laquelle personne ne peut être sauvé ».

On voit donc ici que les deux essayent de rattacher le Clergé à leur pouvoir.

C’est aussi un court passage à l’affrontement physique avec l’attentat d’Anagni, même si c’est un échec. Transition : Un monarque qui se veut chef des croyants de son royaume ne peut pas s’entendre avec celui qui est le chef de tous les croyants.

Le roi entouré par ses légistes va tenter à plusieurs reprises d’affaiblir le pouvoir du Pape en France, celui-ci répond via ses bulles.

Les deux s’affrontent pour avoir le pouvoir spirituel au sein du royaume.

Mais face à une affirmation encore plus forte du roi comme chef religieux, le pape est contraint d’aller jusqu’à son installation dans le royaume. II.

Le roi, chef du Clergé de France A) L’affirmation du roi de France comme chef spirituel Après ces conflits-là, le roi continue de vouloir détacher le royaume au pouvoir pontifical.

L’exemple ici est l’arrestation des Templiers, en 1307.

C’est toujours influencé par ses légistes que le roi prend cette décision, après un refus du pape, montrant au passage que le pouvoir de ce dernier n’est plus prépondérant.

Jugés par le roi (et non les tribunaux du pape) pour hérésie, ils vont avoués leur culpabilité.

C’est un affaiblissement du pouvoir du pape dans le RDF, qui doit s’y rendre pour surveiller le procès.

On parle de pontification de la royauté : le roi s’affirme comme celui qui est chef des croyants et juge des croyants (au nom de Dieu). B) Un pouvoir politique d’essence religieuse : En réalité, ce n’est pas inédit ce lien entre la religion et le roi, même si là il est encore plus renforcé.

Le roi puise son pouvoir dans le religieux.

Un roi est sacré, il est roi par droit divin.

Et par conséquent, il doit être bon chrétien, pieux, et doit faire preuve d’intolérance face aux hérétiques.

Une intolérance qui se développe face aux autres religions, pour les exclure, mais.... »

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