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Fiction et Shoah

Publié le 04/01/2024

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« La Shoah Introduction Le 18 juillet 1925, un certain Adolph Hitler publie un livre, Mein Kampf, dans lequel il expose sa vision antisémite de ce que doit être la Grande Allemagne.

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler devient chancelier d'Allemagne.

Le 15 septembre 1935, les lois de Nuremberg sont adoptées, elles excluent les Juifs de la citoyenneté allemande.

Du 9 au 10 novembre 1938, c’est la Nuit de Cristal, 267 synagogues sont détruites, 7 500 commerces gérés par des Juifs saccagés, 91 Juifs assassinés, près de 30 000 sont déportés en camp de concentration.

Les 29 et 30 septembre 1941, 33 771 Juifs d’Ukraine sont abattus et enterrés dans le ravin de Babi Yar.

Le 20 janvier 1942 se tient la conférence de Wannsee, durant laquelle est décidée la mise en place la « solution finale » planifiant l’extermination industrielle des Juifs.

En 1942, des camps d'extermination comme à Auschwitz et Treblinka sont ouverts où des millions de Juifs sont tués dans des chambres à gaz.

Le 27 janvier 1945, Auschwitz est libéré par l’Armée rouge, le monde entier découvre l’horreur: au total ce sont près de 6 millions de Juifs qui sont morts de cette extermination planifiée d’un peuple non pas pour ce qu’il fait mais ce qu’il est. C’est une catastrophe, la Shoah, en hébreu. Cette façon solennelle de dire et non pas raconter les faits permet une précision dans la transmission de l’histoire.

D’un point de vue historique, elle semblerait la plus adaptée pour respecter la gravité de cet événement et rendre hommage aux millions de personnes qui ont perdu la vie.

Toutefois, aujourd’hui, comment rendre concerné des générations qui n’ont pas connues cet événement, comment leur transmettre cette mémoire collective quand, pour eux, ce ne sont finalement que des dates associées à des chiffres ? Les films, les livres, les œuvres d’art ne seraient-ils pas plus adaptés pour sensibiliser un public plus large, un public peut-être moins élitiste ? C’est la question à laquelle je vais tenter de répondre: la fiction est-elle légitime pour évoquer la Shoah ? Pour y répondre, j’aborderai les avantages de la fiction puis ses limites.

Pour ce faire, je m’appuierai à chaque fois sur des exemples connus. Mais avant tout, il me semble important de définir ce qu’est la fiction afin de donner un cadre à mon exposé.

La fiction est opposé à la réalité.

Par conséquent, les films, les romans et les œuvres d’art, même s’ils sont basés sur des faits réels, appartiennent à la fiction car ils sont le fruit de l’imagination d’un réalisateur, d’un écrivain ou d’un artiste respectivement, mais pas de la réalité elle-même, comme ce serait le cas avec un reportage ou un témoignage. La Shoah 1 Les avantages mémoriaux de la fiction La possibilité de transmettre une expérience émotionnelle de la Shoah Tout d’abord, la fiction a pour avantage de susciter des émotions fortes chez le lecteur et le spectateur. Prenons l’exemple du Pianiste de Roman Polanski.

Ce film met en scène un jeune pianiste juif de Varsovie qui, durant l’occupation allemande, se cache chez des résistants, puis dans des maisons en ruine pour échapper à la déportation.

Un jour, alors qu’il cherche à manger, il tombe sur une boite de conserve.

Par manque de force, il ne peut l’ouvrir et l’échappe.

La boite roule et arrive au pied d’un officier allemand.

Ce dernier, au lieu d’abattre le pianiste, lui demande de jouer un morceau sur le piano presqu’intacte de la maison pourtant délabrée.

Le soldat nazi, subjuguée par la musique de l’artiste, lui donne son manteau et lui apportera régulièrement de la nourriture. Cette scène est bien sur romancée mais elle a le mérite de transmettre une expérience émotionnelle vécue par une victime de la Shoah.

Tout d’abord, le regard du pianiste est empreint d’angoisse et de terreur face au soldat nazi qui le domine grâce à l’effet de contre plongée.

De plus, le morceau joué, à savoir la Ballade n.1 de Chopin, est un moyen d’expression transcendant: à défaut de pouvoir hurler sa détresse, le pianiste la joue.

La fiction, quoiqu’imparfaite sur le plan historique, permet donc de marquer l’esprit du spectateur qui n’en sort pas indifférent et qui, à défaut de connaitre l’entièreté des évènements qui compose la Shoah, en a saisit l’horreur. Un vecteur de transmission de la mémoire Mais la fiction ne sert pas seulement à attirer le spectateur par l’émotion, elle peut aussi s’inscrire comme un vecteur de transmission de la mémoire.

La mémoire se définit comme l’accumulation empirique de choses du passé.

La transmission de cette mémoire passe donc inévitablement par le témoignage des anciennes aux plus jeunes générations.

Or la fiction, peut parfois remplir ce rôle. Prenons l’exemple de La Liste de Schnilder.

C’est un film dramatique de Steven Spielberg.

Jouer par des acteurs, le film retrace une histoire vraie.

Il décrit comment Oskar Schindler, un industriel allemand a réussi à sauver près de 1200 Juifs promis à la mort dans des camps de concentration. Le livre biographique dont s’inspire le film se veut comme le témoignage de l’histoire d’un homme mais le film, lui, est bien ancré, par définition, dans la fiction. Toutefois, malgré son caractère fictionnel, malgré les quelques scènes parfois dramatisées, La Liste de Schindler de Spielberg a reçu plusieurs Oscars et par La Shoah 2 conséquent a touché un large public.

A l’époque, le président des USA souhaitait même que le film soit diffusé dans toutes les écoles. Si le livre biographique se veut précis, il manque d’audience.

La valeur de la fiction est là: parce qu'elle simplifie, parce qu’elle transforme le témoignage en une œuvre émouvante, elle étend la portée du message. Les limites historiques de la fiction Une déformation de.... »

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