Dissertation Cahiers de Douai

« Malgré la volonté de Rimbaud de faire bruler son ouvrage Les Cahier de Douai paraissent en 1893 à titre posthume.

Rimbaud écrit ces vingt-deux poèmes alors qu’il a seulement 16 ans, il souffle alors un renouveau sur la poésie Française classique en abordant de nouveaux sujets et sous des formes inédites.

Si bien que dans sa lettre du voyant du 15 mai 1871 il écrit à Paul Demeny : « demandons aux poètes du nouveau, idées et formes » Nous nous demanderons donc en quoi Les Cahiers de Douai incarnent la volonté de renouvellement poétique de Rimbaud ? Nous montrerons ainsi que le poète bouscule l’écriture poétique traditionnelle pour nous faire découvrir de nouvelles pensées. Tout d’abord, le poète bouscule la tradition poétique par des formes poétiques traditionnelles subverties et modernisées.

En effet Rimbaud rompt avec la langue poétique classique ainsi on peut remarquer qu’il utilise un vocabulaire plus familier et choquant, il n’est plus question de s’exprimer à travers une langue savante qui de plus est n’est pas compris par tout le monde.

Il utilise donc un vocabulaire moins raffiné et recourt à l’utilisation d’onomatopée dans le Bal des pendus notamment ou encore des mots familiers dans Venus Anadyomène.

On peut aussi remarquer que le poète s’émancipe par rapport à la forme traditionnelle du sonnet pour créer un sonnet plus libre, dans lesquels il choisit de faire empiéter le deuxième quatrain sur le premier tercet comme c’est le cas avec Ma Bohème.

Il va sans dire que dans ses poèmes Rimbaud utilise des registres très variés et nous en fait même découvrir toute la palette avec du lyrisme, de la satire de l’épopée ou encore du burlesque.

Ainsi dans le châtiment de Tartufe Rimbaud critique l’hypocrisie religieuse sous une forme satyrique.

De même dans le Forgeron ou il décrit la révolution et la chute de la monarchie sous la forme d’une épopée.

De plus le jeune poète parodie aussi certaines œuvres en les réécrivant comme c’est le cas dans le Bal des pendus. Au-delà de ces formes poétiques l’auteur joue aussi sur les thèmes de la poésie. En effet certains sujets qui lui sont chers reviennent très souvent.

C’est notamment le cas de l’adolescence qui prend une place importante dans la vie de Rimbaud, alors épuisé par sa figure maternel le jeune poète fugue et vit alors une adolescence remplie de liberté bonheur, de sensation inédite et surtout d’amour comme il l’exprime à travers on n’est pas sérieux quand on a 17 ans ou encore sensation.

Un autre thème majeur de cette œuvre est celui de la révolte, Rimbaud grandi dans une période de troubles sociaux parsemé de fortes inégalités.

Pendant que les nobles vivent dans l’opulence les artisans vivent dans la misère.

Le talentueux poète nous le dénonce à travers le regard du forgeron et nous montre un paysage symbolique : les injustices subies par le Tiers-État.

Le discours dominant est parodié pour en montrer les absurdités, et nous invite à entrer en empathie avec ce peuple déshumanisé.

Ici Rimbaud vise toutes les injustices sociales.

Enfin dernier mais pas des moindre le vagabondage prend une grande importance dans la vie de Rimbaud, en effet pendant sa jeunesse et sa fugue le jeune poète rencontre Verlaine avec qui il mène une vie dissolue et fini par s’enfuir en sa compagnie, durant ces années il vit réellement tel un vagabond.

On retrouve cette errance dans Ma Bohème notamment.

Le dénuement extrême de la vie de bohème permet d'accéder en fait à une grande richesse symbolique : l'errance correspond chez Rimbaud à une recherche constante, qui fonde une esthétique personnelle et originale, où le rêve se brise parfois contre la réalité.

Il renie alors les anciennes formes de poésie, se moquant du lyrisme romantique et des prétentions parnassiennes, pour chercher sa propre voie.

Sa poésie et sa bohème sont finalement une seule et même chose : un dérèglement des sens qui permet d'atteindre un inconnu. Troisièmement ce recueil se révèle être une œuvre provocatrice non seulement par sa mise en scène de la violence de la guerre et sa critique des inégalités, mais également par sa dénonciation radicale de l'ordre établi.

À travers ses poèmes, Rimbaud remet en question les structures sociales et politiques de son époque, défiant ouvertement les normes et les conventions qui régissent la société.

La Révolte contre l'ordre établi est aussi un sujet majeur et l'un des poèmes les plus emblématiques qui illustrent cette révolte est Le Dormeur du Val.

Rimbaud y décrit de manière crue et provocante la mort d'un jeune soldat, tombé au champ d'honneur lors d'une guerre qui semble absurde et cruelle. Cette vision macabre de la guerre vise à choquer le lecteur, à le confronter à la réalité brutale de la violence et de la mort, tout en questionnant ouvertement les motivations et les justifications de ce conflit.

En montrant un tel tableau, Rimbaud s'attaque de front à l'ordre établi qui glorifie souvent la guerre comme un acte de bravoure et de patriotisme.

Enfin il y a la Critique des Inégalités Sociales que l’on peut remarquer dans un autre poème notable, Réparties de Nina, met en lumière les inégalités sociales et économiques qui sévissent dans la société de l'époque.

Rimbaud y dépeint avec ironie et sarcasme les répliques d'une jeune fille pauvre face à un homme riche et condescendant.

À travers ces échanges cinglants, l'auteur expose les injustices et les privilèges dont bénéficient certains, dénonçant ainsi les structures de pouvoir qui maintiennent les plus démunis dans la misère et l'oppression. Les "Cahiers de Douai" de Rimbaud constituent une révolution poétique, une rupture avec les conventions établies de son époque.

À travers cette œuvre, le poète se positionne comme un véritable expérimentateur, renouvelant le lyrisme et exprimant une poésie de la liberté. Tout d’abord Rimbaud se distingue par ses audacieuses expérimentations poétiques, brisant les conventions de son époque et ouvrant de nouvelles voies pour la poésie moderne.

En effet dans Le Dormeur du Val, Rimbaud s'engage résolument dans la voie du vers libre, une rupture franche avec la versification traditionnelle.

Ce poème est.... »