Géopolitique : LE CACAO DE MADAGASCAR : UN LEVIER DIPLOMATIQUE
Publié le 28/10/2025
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TITRE :
LE CACAO DE MADAGASCAR : UN LEVIER DIPLOMATIQUE
POUR UNE INDUSTRIALISATION COSMETIQUE DE LUXE DURABLE
:
RÉSUMÉ :
Le cacao Malagasy, reconnu pour sa qualité exceptionnelle et son label 100 % cacao fin, reste
pourtant peu valorisé localement.
Ce mémoire explore comment une politique publique
sectorielle peut transformer cette filière agricole en un levier d’industrialisation cosmétique de
luxe.
L’étude repose sur une approche qualitative combinant analyses théoriques, diagnostics
territoriaux et entretiens de terrain.
Trois axes structurent la réflexion : l’ancrage historique et
géographique de la filière, les attentes des acteurs et les opportunités du marché cosmétique
bio, puis les leviers politiques et diplomatiques.
Elle montre que le développement de labels,
de partenariats avec les marques de luxe, et d’innovations locales peut faire du cacao un outil
stratégique de rayonnement économique et diplomatique.
ABSTRACT :
Malagasy cacao, known for its exceptional quality and 100% fine cacao label, remains
underutilized locally.
This research explores how a targeted sectoral public policy could
transform this agricultural resource into a driver for luxury cosmetic industrialization.
The
study adopts a qualitative approach combining theoretical frameworks, regional diagnostics,
and field interviews.
It is structured around three main axes: the historical and geographical
foundations of the sector, the expectations of actors, and the opportunities in the organic
cosmetics market, followed by political and diplomatic levers.
Findings reveal that label
creation, luxury brand partnerships, and local innovation could make cacao a strategic tool for
economic and diplomatic outreach.
INRODUCTION :
À Madagascar, le cacao représente à la fois un héritage agricole précieux et une
ressource stratégique sous-valorisée.
Malgré un label de cacao fin à 100 %, la majorité de la
production est exportée à l’état brut.
Ce paradoxe souligne un déficit de transformation locale
et une faible captation de valeur ajoutée.
Dans un contexte de pauvreté rurale et de forte
vulnérabilité économique, ce mémoire interroge les possibilités d’industrialisation cosmétique
de luxe à partir de cette ressource.
La question centrale est : comment une politique
publique sectorielle ciblée peut-elle favoriser la transformation industrielle du cacao
Malagasy dans l’industrie cosmétique de luxe ? Pour y répondre, la démarche mobilise des
théories économiques (valeur ajoutée, innovation, dotation factorielle), une étude terrain
(questionnaires et entretiens), et une analyse des dispositifs institutionnels.
L’objectif est de
proposer une stratégie de valorisation durable intégrant le cacao dans la diplomatie
économique de Madagascar.
PARTIE I – Le cacao Malagasy : entre identité agricole et diplomatie économique
1.1.
Fondements théoriques et économiques
La valorisation du cacao Malagasy dans l’industrie cosmétique s’inscrit dans plusieurs cadres
d’analyse économique.
La théorie physiocratique accorde à l’agriculture une place centrale
dans la création de richesse nationale, ce qui confère à la filière cacao un rôle stratégique dans
une économie encore largement rurale.
La théorie de la dotation factorielle montre quant à
elle que Madagascar dispose d’un avantage comparatif naturel à travers ses terres fertiles et
son climat propice à la culture de variétés nobles.
La pensée schumpétérienne sur l’innovation
renforce cette approche, en mettant l’accent sur l’entrepreneuriat, la différenciation des
produits (comme les cosmétiques à base de cacao) et les chaînes de valeur à forte intensité de
savoir-faire.
Enfin, les théories institutionnalistes insistent sur le rôle des politiques publiques,
de la régulation et des incitations dans l’émergence d’un secteur industriel compétitif.
Ces
approches convergent vers un objectif : faire du cacao Malagasy un levier de souveraineté
économique par la transformation locale.
1.2.
Environnement favorable et ancrage historique
Introduit au début du XXe siècle par les colons français, le cacao s’est principalement
développé dans la vallée du Sambirano (région DIANA), aujourd’hui principal bassin
cacaoyer de Madagascar.
Cette zone bénéficie de conditions pédoclimatiques uniques.
Les
sols alluviaux riches en humus, bien drainés et légèrement acides (pH 5 à 6,5) sont
particulièrement adaptés à la culture du Criollo et du Trinitario, deux variétés de cacao fines
et aromatiques.
Le climat équatorial local, avec des températures constantes (22–30 °C) et des
précipitations annuelles comprises entre 1 500 et 2 000 mm, favorise un rendement stable et
de haute qualité.
Le fleuve Sambirano joue un rôle crucial dans la régulation du microclimat
et l’apport de sédiments minéraux, renforçant la fertilité du terroir.
Ces conditions justifient
l’attribution par l’ICCO du label « 100 % cacao fin » en 2015, un statut rare dont Madagascar
est le seul pays africain à bénéficier intégralement.
1.3.
Acteurs et structuration de la filière
La filière cacao Malagasy repose essentiellement sur de petits exploitants agricoles disposant
chacun de 1 à 2 hectares.
Leur production, bien que qualitative, reste limitée en volume.
Pour
accompagner le développement de la filière, plusieurs acteurs institutionnels se sont
mobilisés.
Le ministère de l’Agriculture a adopté une stratégie nationale (2018–2025) visant à
renforcer la productivité et la transformation locale.
Le Groupement des Acteurs du Cacao de
Madagascar (GACM) œuvre à la professionnalisation des producteurs, à la certification bio et....
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