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Y a-t-il une vérité des apparences ?

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« Ici on vous interroge sur le lien entre vérité et apparences.

L'apparence, c'est ce qui se présente immédiatement aux sens ou à l'esprit.

Il y a donc une multiplicité d'apparences.

Pourtant que ce soit au niveau de la pensée ou au niveau de la sensibilité, les premières impressions peuvent être trompeuses.

Par exemple, je peux dire que le soleil est minuscule puisque je le vois tout petit, alors que ce n'est pas le cas en réalité.

De même, je peux trouver que la philosophie est une discipline difficile, ce qui reste à prouver D'où l'idée de décalage ou d'écart entre ce qui et la manière avec laquelle ce qui est m'apparaît.

On dire que l'apparence renvoie au subjectif et au relatif, là où la vérité signifie l'accord de la réalité et du discours.

Il faudrait donc dépasser les apparences.

A vous de montrer comment.

Pour autant, il y a un type d'apparence où la question de la vérité devient secondaire et qui nous procure une satisfaction spéciale : l'apparence artistique qui s'adresse à notre sensibilité dans toute sa variété et toute sa richesse.

Dès lors, il y a peut- être de bonnes apparences... [Les choses se donnent dans leur apparence.

Ce que nous savons des choses, ce sont les sens qui nous le livrent.] Connaissance et expérience La connaissance débute cependant avec l'expérience, même si elle s'élève à l'universel.

La connaissance est en effet cette tentative de dépasser la singularité du fait, tel qu'il est donné dans l'apparence, pour accéder à l'universel.

En ce sens, la connaissance a affaire aux apparences.

La vérité ne peut être une vérité qui néglige les apparences, qui sont la seule matière sur laquelle la connaissance peut s'exercer.

Nul ne peut nier que l'on ne peut concevoir la réalité autrement qu'en se fondant sur les données de ses sens. Les objets de la connaissance ne nous sont en effet donnés que pour autant qu'ils nous apparaissent.

Nous n'avons pas accès à une quelconque chose en soi mais seulement à des apparences avec lesquelles il nous faut composer.

Nous ne savons en ce sens rien de ce que peut être la chose qui nous apparaît, mais seulement qu'elle nous apparaît et comment elle nous apparaît. L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérience est la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume, que des « copies de nos impressions sensibles ».

Non seulement l'expérience est la source de nos idées mais encore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.

Qu'il s'agisse d'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés de nombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).

C'est toujours dans des expériences antérieures et répétées que se trouve la raison de ces associations. Le phénomène comme matière de la connaissance. La distinction kantienne entre le phénomène et le noumène permet de penser l'apparence dans sa positivité : soumise aux formes a priori de la sensibilité (l'espace et le temps), les apparences ne nous apparaissent pas n'importe comment mais ordonnées par notre entendement et notre sensibilité.

L'application des catégories de l'entendement au phénomène permet de faire de celui-ci un objet de science, et le seul objet possible de science.

La chose en soi est, par définition, inconnaissable.

En effet, que savons-nous des choses en elles-mêmes, cad en dehors de notre perception ? Rien. Derrière les apparences, il n'y a rien Nietzsche a toujours ni violemment critiqué la métaphysique et les penseurs qui ont cru qu'il fallait chercher la vérité au-delà des apparences, dans un "arrière-monde".

Cette dévaluation du sensible est, pour lui, la marque de la décadence dont le platonisme et la religion judéo-chrétienne sont les grands représentants. En fait, la religion chrétienne porte à son comble un mouvement déjà présent chez Socrate : l'idée que la vie doit être justifiée, jugée, évaluée par une idée.

Tout « idéalisme » est un symptôme de manque de force. Or, c'est face à ces symptômes qu'il faut comprendre le projet de Nietzsche..

Il n'agit pas que d'une critique des « arrières-mondes » et de la religion.

Il s'agit aussi de « transmuer les valeurs », d'effacer le mouvement chrétien qui fait de toute valeur une non valeur, de favoriser les forces actives, la puissance, l'expansion de la vie.

En ce sens le « surhomme » n‘est pas la caricature qu'on en a fait, mais ce qui doit dépasser l'homme moderne, fatigué et décadent, créer d'autres valeurs, non. »

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