Y a-t-il une rupture entre l'homme et l'animal ?
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On vous demande de déterminer ce qui différencie l'homme de l'animal.
Bien souvent nous disons que l'homme est un
animal en précisant alors de qualités.
On dit alors que l'homme est un animal politique ou qu'il est un animal religieux
ou encore un animal doté de raison.
Il faudrait alors se demander ce que ces caractéristiques apportent à l'homme.
Est-il un animal avec certaines qualités mais dépourvu d'autres ou y a-t-il une différence de nature entre l'homme et
l'animal ? Cette question parcourt l'histoire de la philosophie et vous pouvez trouver de nombreux textes qui
l'aborde.
Vous pouvez, par exemple, lire le mythe de Protagoras.
Dans ce mythe, il est raconté comment, lors de la
distributions des talents par les dieux, l'homme a été oublié.
Il est donc avant tout un être dépourvu, mais s'étant
rendu compte de cet oubli, Prométhée va aller voler le feu aux dieux pour l'offrir aux hommes.
L'homme est ainsi un
être dépourvu qui n'est pas, comme les autres animaux, adaptés à son milieu, mais grâce au feu et à l'intelligence
technique, il va être capable de modifier, de transformer son milieu et de progresser.
Vous pouvez alors distinguer la
nature de la culture.
Vous pouvez également vous reporter aux analyses d'Aristote au début de la Politique quand il
définit l'homme comme un animal politique à partir du langage.
L'homme n'est pas simplement un être qui exprime, il
est aussi un être qui signifie et qui, par le langage peut désigner des valeurs telles que le bien et le mal, le juste et
l'injuste…Dès lors, il est celui qui va se développer en commun avec les autres hommes.
Nous vous conseillons
également de lire le roman de Vercors, « Les animaux dénaturés » qui aborde sous la forme d'une fiction cette
question.
[L'homme n'a en commun avec les animaux que des organes matériels.
Par son intelligence, son langage
et sa vie sociale, il surpasse
infiniment le règne animal.]
L'homme est dépourvu d'instinct
Ce qui frappe Buffon, c'est l'extrême faiblesse de l'homme à sa naissance.
Alors que la plupart des animaux
sont capables, dès qu'ils viennent au monde, de sentir et de se mouvoir, le nouveau-né humain ne sait rien
faire.
Mais sa faiblesse congénitale est aussi sa force, car, n'étant limité par aucun mécanisme naturel,
l'homme peut acquérir, par l'éducation, toutes les compétences et tous les savoirs.
Chez l'homme, l'esprit conduit la matière
C'est aussi par son intelligence que l'homme s'élève au-dessus du règne animal.
En effet, les animaux ne sont
mus que par leur instinct et leurs besoins, tandis que l'homme, affirme Buffon, est d'une nature double («homo
duplex»).
Composé d'un corps et d'une âme - laquelle est «d'un ordre infiniment supérieur» à la matière -,
l'homme est seul capable de se gouverner.
L'homme est un être social
Selon Aristote, selon laquelle l'homme est par nature un «animal politique».
Pour lui, c'est de la société que
l'homme tient sa puissance.
Hors de la société, «nu, sans armes et sans abri», l'homme est une proie facile
pour les autres animaux.
Mais, dès qu'il se lie à ses semblables, il devient capable de subjuguer les bêtes les
plus féroces et d'étendre son empire sur toute la nature..
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