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Y a-t-il un critère de liberté ?

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« Introduction Cette notion « qui a fait tout les métiers », selon l'expression de P.

Valéry, se retrouve donc dans toute réflexion et caractérise toujours chez l'homme qui l'évoque une forte charge affective.

La pensée de la liberté vient le plus souvent du manque de liberté.

C'est souvent sous la contrainte, dans la servitude, dans la privation, que vient à la conscience cette idée.

Ainsi l'homme libre se trouve être autant l'individu en tant qu'il pense, que l'individu en tant qu'il agit en rapport avec autrui.

On doit ainsi tenter d'éclairer cette notion à la lumière des domaines qui tiennent compte d'elle, et particulièrement les domaines social et individuel.

C'est ce cri du cœur, ce désir de liberté, qu'il y a à déceler au travers de ces domaines, et la manière dont l'homme l'exprime.

Peut-on ainsi parler de la liberté comme d'une norme unique et absolue, ou simplement la considérer comme relative par rapport aux diverses figures qu'elle offre ? I.

La liberté sociale : ses dérives et ses impératifs. a.

L'homme libre apparaît dans les cultures comme l'opposé de l'esclave, de l'homme non libre privé de droits. L'esclave ne s'appartient pas, il est l'homme d'un autre.

La liberté est donc en fait la libre disposition de sa propre personne et le fait d'avoir des droits.

Le citoyen dans la Grèce antique est l'homme libre ; il est, selon Aristote, celui qui tantôt demande, tantôt obéit.

Il a une part du pouvoir législatif et judiciaire (Politique, III, 1).

Le problème était d'ailleurs discuté sur le fait que le pouvoir soit en partie aux mains des citoyens ou si seulement quelques uns, les experts, devaient le posséder. b.

Le despotisme est la figure où se joue le pouvoir d'un seul, qui commande mais n'obéit jamais.

Il est seul « libre ».

Mais comment un seul peut-il se faire obéir d'une foule ? La servitude volontaire, que La Boétie critique, est un exemple de commandement solitaire sans danger, puisque le peuple s'assouvit lui-même.

Aussi la liberté des despotes est souvent cause d'atrocités et d'injustices.

D'où le rêve d'un despotisme éclairé, d'un roi dont le pouvoir arbitraire et bienveillant n'ordonnerait que le bien du peuple.

Bon ou mauvais, le prince ou le roi enlève toute contestation au peuple.

Cependant, même si le peuple conteste mal une chose, cela présente leur liberté de citoyen.

Diderot critiquera le despotisme éclairé (in Réfutation d'Helvétius, 1775).

L'absence de liberté est plus dangereuse que la liberté de mal contester.

D'où par suite l'importance de la liberté de la presse et de ses attaques satiriques, car un chef dont on peut se moquer impunément ne sera jamais un tyran.

Mais la liberté de la presse, qui calomnie, voire insulte des particuliers, doit être aménagée pour ne pas basculer dans sa destruction (voir Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835, T.

I, 2e partie, II). La tendance des démocraties au despotisme chez TOCQUEVILLE La « tyrannie de la majorité » (Tome I, 11, 7 et 8) : la majorité est censée incarner la volonté du peuple et peut donc légitimement imposer ses décisions à la minorité.

Elle risque d'abuser de son pouvoir, en opprimant la minorité. Dans une société égalitaire, l'opinion publique toute-puissante exerce un « empire moral » sur les hommes : par peur de ne pas ressembler aux autres et convaincus que il y a beaucoup plus de sagesse dans beaucoup d'hommes que dans un seul », ils se rallient à la pensée dominante. Le despotisme tutélaire : l'égalisation des conditions engendre l'atomisation du corps social et l'individualisme.

Les citoyens désertent l'espace public et ne se soucient que de leur bien-être.

Ils abandonnent l'exercice de leur librearbitre, en confiant à un pouvoir unique et central le soin d'administrer leur vie, de réglementer leur pensée et leur action pour garantir leur bonheur et leur sécurité.

Considérablement étendu et renforcé, l'État exerce une tutelle absolue sur des citoyens complices. c.

Liberté évoque autonomie et initiative.

Le caractère moral de l'individu sera alors pris en compte, comme le montrent par exemple les Stoïciens, pour qui sur le trône comme dans les chaînes, l'homme est par nature libre (en pensée).

Mais l'intériorité des pensées peut finir par donner une conception vaine, vide et abstraite de la liberté.

La liberté doit sortir du cœur de l'homme et s'établir avec les autres.

Là intervient la pensée d'une vie politique établie qui, pour éviter un chaos d'expressions de libertés individuelles, instaure des règles coercitives (contraignantes) mais garantes de la sécurité et du bien être de chacun.

Cependant, limiter les libertés ne signifie pas leurs suppressions brutales comme en dictature.

D'où la Déclaration des droits de l'Homme (article 4) qui définit la liberté, non comme le pouvoir de faire ce que l'on veut ou ce qui plaît, mais comme le pouvoir de faire « tout ce qui ne nuit pas à autrui ».

La liberté est ainsi un droit pour chacun : « il n'y a pas de liberté sans lois » (Rousseau, Lettres écrites de la Montagne, 1764, in Œuvres, T.

III, Pléiade, p.

841). II.

La liberté individuelle et morale. a.

Beaucoup défendent la liberté en l'homme puisque celui-ci a la possibilité de choisir entre l'affirmation ou la négation, entre l'action ou l'inaction, et ce de manière spontanée.

Cette possibilité de choisir est pour Descartes. »

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