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Y a-t-il nécessairement de la religion dans l'art ?

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« Analyse du sujet : Le terme « nécessairement » signifie que cela ne peut pas ne pas être.

On ne peut pas faire autrement que de mettre de la religion dans l'art. La religion est liée au transcendant, elle manifeste l'absolu, ce qui a sa raison d'être en soi.

En ce sens, art et religion se confondraientils ? Proposition de plan : I ] L'art renvoie au sacré : a) le rôle social de l'art jusqu'à la fin de la Renaissance : Longtemps, l'art a été au service de la religion en tant qu'organisation. Cf : arts primitifs : les oeuvres d'art avaient une fonction religieuse évidente, ils étaient des symboles d'entités abstraites, de forces...(même si un Dieu n'était pas défini clairement, on peut néanmoins dire que les oeuvres d'art primitives avaient une fonciton religieuse). Cf : art médiéval : utilisation de l'art dans les égalises pour faire passer le m e s s a g e religieux à tout le m o n d e , y compris a u x analphabètes. Cf Art byzantin : thèmes récurrents : l'Annonciation, la crucifixion, la Piéta...(citer impérativement quelques oeuvres d'art). b) Le sentiment du beau devant une oeuvre d'art : Kant, dans la Critique de la faculté de juger, détermine le sentiment du beau comme un sentiment venu d'un regard désintéressé, qui ébranle nos facultés (entendement et imagination) et renforce en nous notre sentiment vital.

En disant « c'est beau », nous s o m m e s heureux d'être vivants. L'art nous fait comprendre sans mots et sans concepts u n e vérité, un ordre d e la nature (que d'habitude nous devons construire intellectuellement), on pourrait comparer ce sentiment du beau à une révélation d'ordre religieuse. Transition : toutefois, Kant n'assimile pas le plaisir esthétique à celui de la foi. II ] Cependant, tout sacré n'est pas d'ordre religieux : A) Kant et le mystère du sentiment esthétique : La conception de Kant renvoie à l'homme comme pouvant éprouver une satisfaction désintéressée dans le libre jeu de l'entendement et de la sensibilité, dans l'exercice de sa liberté qui en appelle à celle de tous les hommes.

Dans le jugement c'est beau ,il s'agit d'une satisfaction et n o n d e la détermination du sensible par un concept: ce n'est pas un jugement d e connaissance m a i s un jugement réfléchissant. Dans l'art, l'homme ressent une certaine béatitude, mais il s'agit d'un plaisir intellectuel, quoique ne se basant sur aucun concept. B) Hegel : l'art et la vérité Hegel, Esthétique, Flammarion page 160 : Le beau est la manifestation sensible d e l'idée comme forme supérieure d e l'esprit s'extériorisant dans la nature et dans le monde. III ] L'art moderne : un défi au sacré et au beau dans l'art : a) L'art moderne remet le beau en question : Dans un art où le beau, où le plaisir esthétique n'est pas un effet recherché, peut-on encore dire qu'il y a du religieux dans l'art ? S'il n'y a plus de beau dans l'art, peut-on encore dire qu'il y a du religieux dans l'art ? Les oeuvres contemporaines ne sont pas faites pour susciter une ébranlement, un sentiment inexplicable, mais pour faire naître une réflexion.

On passe d'un plaisir de la béatitude à un plaisir de l'intellect. b) il n'y a pas nécessairement de religion dans l'art : Tout l'art ne fut pas sacralisé au même titre que la religion.

D'ailleurs, souvent, l'Église a censuré des oeuvres qui ne reflétaient pas la religion et sa morale.

L'art est aussi un pied de nez à la société, une remise en question de celle-ci. Enfin, l'art contemporain, m ê m e s'il a perdu la dimension religieuse qu'on avait pu attribuer à l'art avant, reste sacré (on n'ose pas toucher une ouvre d'art, on a toujours le sentiment de transgresser un interdit, de toucher à du sacré).

Ainsi, nous devons penser que le sacré auquel nous renvoie l'art n'est pas le sacré de la religion. Conclusion : Si l'art, comme la religion a trait au sacré, o n n e peut cependant pas assimiler ces d e u x sacrés.

L'un renvoie à l'intellect, l'autre à la croyance, à la foi.

Cependant, il faut également une certaine foi en l'art pour le laisser nous transporter au delà de ses apparences.

En fin de compte, tout comme dans la religion, le sentiment du sacré dépend du spectateur, de l'acteur.

Kant parlait d'un regard désintéressé pour que la magie du beau puisse agir, de même en religion, pour que la foi nous transporte, il faut un confiance, un abandon. L'art contemporain remet certes en question le statut de l'art, l'émotion qu'il suscite, le lien social qu'il avait jusque là entretenu avec la religion comme institution, mais il conserve malgré tout son caractère sacré, dans la mesure où on le considère toujours comme de l'art.. »

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