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Y a-t-il du nouveau dans l'histoire ?

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« L'histoire désigne tout d'abord la suite des événements qui ont marqué la succession des groupes humains, c'est-àdire la transformation dans le temps des sociétés humaines, par une succession d'événements et d'états.

En ce sens il semble évident qu'il y a du nouveau dans l'histoire, puisque par essence l'histoire est un processus contingent et unique qui par conséquent ne se répète pas à l'identique, car les circonstances d'un événement et ses acteurs sont des entités singulières.

Chaque moment de l'histoire étant unique, il sera donc nouveau par rapport à celui qui le précède.

Mais lorsque l'on envisage cette série d'événements dans sa continuité, on peut considérer qu'un même principe gouverne le déroulement des faits, de sorte que la nouveauté doit être relativisée, puisque chaque événement historique peut être ramené à un même principe.

En ce sens les événement historiques peuvent être comparés à une suite arithmétique, dont chaque élément peut être déduit du précédent et ne constitue donc pas une réelle nouveauté.

Mais l'on peut aussi considérer que cette rationalisation de l'histoire manque l'unicité de l'événement historique, par une incapacité de l'historien à se décentrer de son point de vue, à partir duquel il prétend dégager un principe unique de développement des faits historiques.

Ce principe singulier serait alors injustement universalisé, et la conséquence serait un aveuglement à la nouveauté que représente chaque fait historique.

Le fait de savoir s'il y a du nouveau en histoire doit donc nécessairement interroger le second sens de l'histoire, c'est-à-dire la discipline qui étudie la succession des événements.

Or l'histoire comme discipline ne consiste pas à collecter des renseignements sur l'ensemble des faits d'une époque donnée, pour tente dans un deuxième temps d'interpréter ces faits.

En effet pour savoir quels faits ont de l'importance, on a en fait déjà besoin d'une théorie qui fasse le tri entre les faits importants et ceux qui ne le sont pas.

Dans cette mesure, les faits historiques sont construits, et l'on peut imaginer que chaque nouvelle époque d'historiens construira des nouveaux faits historiques, et produira donc du nouveau en histoire. I.

Il n'y a pas de nouveau absolu en histoire, puisque le déroulement des événements historiques est régi par un principe unique. Si l'on se contentait de considérer les événements historiques au cas par cas, il n'y aurait pas d'intelligibilité de l'histoire, mais une succession de faits hétéroclites.

Chaque fait ne serait ni nouveau ni semblable au précédent, mais incomparable à tout autre.

On se priverait alors de toute possibilité d'évaluer s'il y a du nouveau en histoire. Pour poser cette question il faut donc pouvoir comparer les faits.

Or pour le faire il faut appréhender l'histoire en sa globalité.

Dans La raison dans l'histoire, Hegel considère que l'histoire se déroule à un niveau mondial en obéissant à un processus rationnel.

En effet Hegel pense que ce qui est véritablement réel c'est la totalité, et que la totalité ne peut être obtenue que par le développement d'une idée rationnelle qui prend corps dans l'histoire.

Tout ce qui est réel est rationnel, et tout ce qui est rationnel est réel, si bien que l'histoire n'est que le développement de l'Idée. Dans cette perspective, l'histoire est un processus mondial, mais qui est tout de même porté par certains individus. Les individus relevant de l'histoire mondiale (les grands hommes d'action), parviennent à imposer leur volonté aux autres, car ils incarnent au mieux le développement de l'Idée à une époque donnée.

Dans ce sens il y a bien du nouveau dans l'histoire, puisque chaque grand homme incarne un nouveau moment du développement de l'Idée.

Mais cette nouveauté est relative, car chaque moment historique est commandé par un principe unique de développement de l'idée auquel il peut être rapporté. "L'Histoire est la réalisation de l'idée de liberté." HEGEL La formule exacte qui figure dans les « Leçons sur la philosophie de l'histoire » (1837) est : « L'histoire universelle présente le développement de la conscience qu'a l'esprit de la liberté, et de la réalisation produite par une telle conscience.

» Dans ce texte formé de notes de cours, Hegel signe la première grande philosophie de l'histoire, en prétendant montrer que l'ensemble du passé humain n'est pas livré au hasard, mais présente une rationalité et une nécessité que l'on peut ressaisir. Progressant dans la voie ouverte par Kant, Hegel propose une sorte de révolution en faisant de l'histoire un des objets centraux de la philosophie. Aristote affirmait dans la « Poétique » : « La poésie est plus philosophique et plus noble que la chronique.

» En effet, selon lui, alors que l'auteur dramatique construit une intrigue cohérente et logique, l'historien décrit ce qui se passe effectivement, et qui semble livré à la contingence.

Contre cette vision traditionnelle, Hegel, plus encore que Kant, tente de saisir l'histoire comme digne de l'étude philosophique, c'est-à-dire comme rationnelle. Hegel affirme d'entrée de jeu : « La seule idée qu'apporte la philosophie est cette simple idée que la raison gouverne le monde, et que par suite l'histoire universelle est rationnelle.

» La scène du monde ne présente pas un chaos d'événements livrés au hasard et au caprice ; elle est rationnelle, ce qui signifie aussi que les événements, les guerres, etc.

sont gouvernés par la nécessité.

« De l'étude de l'histoire universelle même doit résulter que tout s'y est passé rationnellement, qu'elle a été la marche rationnelle, nécessaire de l'esprit universel.

» Cette nécessité est pour Hegel le développement de la conscience de la liberté et sa réalisation au sein de l'Etat.

« L'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté, progrès dont nous avons à reconnaître la nécessité.

» Qu'est-ce à dire ? Ce qui caractérise l'homme, l'esprit, est la liberté.

L'histoire est le temps nécessaire pour que, d'une part l'homme prenne conscience de cette liberté, pour que l'esprit parvienne à la connaissance que : «. »

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