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Y a t-il des vérités partielles ?

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« La vérité est la conformité d'un discours avec les faits.

Le concept de vérité est donc indissociablement lié à celui du langage, puisque la vérité est cette propriété d'un discours (oral ou écrit) qui dit quelque chose d'une autre conformément à l'expérience que le producteur du discours, ou autrui, a pu faire de cette chose.

En termes plus précis, plus philosophiques, on dira que la vérité est la propriété d'un discours qui prédique une propriété d'un sujet de prédication, de sorte que cette prédication appartient réellement au sujet en question.

Le problème de la vérité est infiniment vaste, nous pouvons d'ores et déjà en indiquer quelques aspects : la prédication dont nous parlions à l'instant est elle fondée sur une expérience empirique, ou sur une certitude d'ordre logique, avec la même assurance ? En définitive, on distinguera entre trois types de vérité : les vérités de raison, qui renvoient aux idées qui sont les objets de la pensée ; les vérités de fait, qui peuvent faire l'objet d'une expérience sensible ; et la vérité révélée, celle dont Pascal écrivait qu'elle était la vérité "sensible au cœur". On dit d'une chose qu'elle est partielle lorsqu'il lui manque quelque chose pour être complète.

Une chose partielle est donc dans un état d'incomplétude, de sorte qu'elle nécessite une partie supplémentaire et appropriée pour cesser de l'être. A première vue, nous pouvons penser que l'expression « vérité partielle » est une expression paradoxale.

En effet, d'une vérité nous pouvons dire qu'elle est fausse ou qu'elle est vraie, non qu'elle est partiellement vraie, c'est-à-dire partiellement fausse.

En effet, une idée à la fois vraie et fausse serait une idée entièrement contradictoire, ce qu'à bien montre Aristote sur les analyses duquel nous nous arrêterons au cours de ce travail.

Cependant, si nous faisons intervenir le critère temporel dans notre réflexion, nous verrons qu'il y a lieu de repenser la question.

En effet, une idée peut sans doute être vraie a un moment donne, avant d'être réfutée lorsque les conditions dans lesquelles elle se trouvait être vraie ont changées.

En ce sens, nous pouvons dire qu'il n'y a que des vérités partielles, c'est-à-dire des vérités dont nous avons lieu de penser qu'elles sont valables a un moment donne mais qu'elles sont toujours susceptibles d'entre réfutées. I.

L'expression « vérité partielle » est une expression contradictoire a.

Le principe aristotélicien de non contradiction Nous commencerons par dire que l'expression « vérité partielle »est une expression a ce point contradictoire que nous ne pouvons en aucun cas affirmer qu'il existe des vérités de ce type.

En effet, si nous nous referons à la logique Aristotélicienne, nous prendrons connaissance d'un principe absolument fondamental qui a pour nom : principe de non contradiction.

Ce principe est le suivant : il est logiquement impossible qu'une même chose soit simultanément vraie et fausse sous les mêmes rapports.

En effet, on ne dira jamais qu'une même table est noire et blanche, ou petite et grande, considérée du même point de vue et au même moment.

Le principe de non contradiction interdit par conséquent de considérer une chose simultanément d'une manière et d'une manière contraire.

Aristote formule ce principe en ces termes : « Il est impossible qu'un même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose » (Aristote, Métaphysique, 1005 b 19-20). b.

Une vérité n'est jamais partielle : une idée et vraie ou fausse, ou vraie et fausse sous un autre rapport A la lumière du principe aristotélicien de non contradiction, nous dirons qu'il ne peut exister de vérités partielles.

En effet, nous avons vu dans l'introduction que le sens que l'on pouvait donner à l'expression « vérité partielle » était celui d'une vérité dans un état présent d'incomplétude, en attente d'un élément supplémentaire pour devenir pleinement une vérité.

Or, une telle définition de la vérité est rigoureusement impossible, semble-t-il, dans la mesure ou d'une chose nous pouvons dire qu'elle est actuellement vraie ou actuellement fausse.

Le principe de non contradiction a en effet pour conséquence le principe de tiers exclu, qui consiste à affirmer que si deux propositions sont contradictoires, l'une est vraie et l'autre fausse.

Nous conclurons donc pour le moment en affirmant que l'expression « vérité partielle » est contradictoire, donc dépourvue de sens, puisque nous ne pouvons dire d'une chose qu'elle est partiellement vraie : elle est soit vraie, soit fausse. II.

Cependant, n'existe-t-il pas des vérités que l'on peut dire partielles si on les examine dans le temps ?. »

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