Y a-t-il des vérités indubitables?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Notre sujet prend la forme d'une question à laquelle il s'agit de répondre par « oui » ou « non » (question
fermée).
Il fait intervenir les notions de vérité et de doute, la première directement, la seconde, par le biais du
qualificatif « indubitable », c'est-à-dire, ce dont on ne peut pas douter.
« Y a-t-il » invite à réfléchir sur
l'existence de ces vérités dont on ne peut pas douter.
Il convient dans un premier temps de porter notre
réflexion sur ces deux notions :
Le doute est l'attitude de celui qui n'omet pas la possibilité d'une mise en question.
Il s'oppose à la certitude.
Doute et certitude sont, comme nous l'avons dit, des attitudes : elles supposent donc toujours un sujet qui
doute ou est certain de quelque chose.
L'indubitabilité n'est donc pas directement synonyme de la certitude,
puisqu'elle est l'impossibilité du doute et non pas seulement son absence.
Il convient alors de remarquer qu'elle
ne dépend d'aucune subjectivité : elle est universelle alors que la certitude est d'abord individuelle.
Deuxièmement, être certain de quelque chose suppose que le sujet dispose de bonnes raisons de l'être.
Le
doute ne peut intervenir que lorsque une raison d'être certain manque.
Ceci soulève la question des critères de
la certitude : quand pouvons-nous être certain de quelque chose ? Remarquons que dans ce cas, le sujet
certain omet toute possibilité de doute, il pense donc que ce qu'il affirme est non seulement certain mais
encore indubitable.
La raison d'un sujet humain n'est cependant pas infinie : elle peut donc se tromper, ce qui
donne tout son intérêt au sujet.
Problématisation :
Nous nous demandons si « il y a » des vérités indubitables.
Notre enquête requiert en premier lieu que nous
établissions un critère de l'indubitabilité afin de pouvoir identifier ce type de vérités.
Nous recherchons donc un
ensemble de conditions qui nous permettrons de distinguer les vérités indubitables.
A titre de point de départ de
notre réflexion, nous nous poserons donc la question :
A quelle(s) condition(s) une vérité est elle indubitable ?
Il s'agira dans un second temps d'affirmer ou de nier l'existence de vérités répondant à ces conditions.
Proposition de plan :
I – A quelle(s) condition(s) une vérité est elle indubitable ?
Une vérité est indubitable lorsqu'il est impossible d'en douter.
Or l'entendement humain est fini, donc peut se
tromper.
La certitude prend alors le risque du relativisme, puisque ce qui est certain pour une subjectivité qui voit
suffisamment de raisons de l'être sera mis en doute par une autre, non convaincue.
Comment éviter ce relativisme ?
Référence : Husserl
« La vérité ou la fausseté, la critique et l'adéquation critique des données
évidentes, voilà autant de thèmes banals qui déjà jouent sans cesse dans la
vie pré-scientifique.
La vie quotidienne, pour ses fins relatives et variables,
peut se contenter d'évidences et de vérités relatives.
La science, elle, veut
des vérités valables une fois pour toutes et pour tous; définitives ; et,
partant, des vérifications renouvelées et ultimes.
Si, en fait, comme ellemême doit finir par s'en convaincre, la science ne réussit pas à édifier un
système de vérités "absolues", si elle doit sans arrêt modifier les valeurs
"acquises", elle obéit pourtant à l'idée de vérité absolue, de vérité
scientifique, et elle tend par là même à un horizon infini d'approximations qui
convergent toutes vers cette idée.
A l'aide de ces approximations, elle croit
pouvoir dépasser la connaissance naïve, et aussi se dépasser infiniment ellemême.
Elle croit le pouvoir aussi par la fin qu'elle se pose, à savoir
l'universalité systématique de la connaissance »
La vie quotidienne est le lieu de vérités relatives, qui nous « suffisent ».
La
science, eu contraire, recherche des vérités absolues, mais son histoire
semble indiquer que les vérités qu'elle croit certaines sont en réalité toujours
douteuse : la vérité indubitable, absolue, ne se trouverait ainsi posée qu'à
titre
d'horizon, vers lequel des
vérités
qu'on pourrait qualifier
« d'intermédiaires » convergent.
Dans une perspective husserlienne, nous ne pouvons pas dire s'il existe ou non des vérités indubitables, puisqu'elles
sont posées comme un point final que les sciences tenteraient de rejoindre, à force de correction de ses
approximations.
Cependant nous disposons d'un critère : celui de l'universalité.
Il n'y aura de vérités universelles
qu'à la condition que notre connaissance puisse les atteindre comme le suppose la science (en effet, si elle ne les
atteint jamais, on ne saura pas si elles existent ou non).
D'où un problème intermédiaire qui vient s'ajouter aux
questions que nous avons posées dans notre problématique :.
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