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Vox populi vox dei ?

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« Problématique C ette expression est couramment utilisée pour justifier la prééminence de l'opinion publique.

Le peuple parle au nom de Dieu, le peuple veut ce que Dieu veut.

C 'est le principe fondateur de la démocratie, le peuple est censé être le premier bénéficiaire de l'État.

Cela signifie t il que le peuple est celui qui détient la vérité comme étant la seule et unique à l'exemple de Dieu? Le peuple détient il un pouvoir qui le met au dessus de toute autorité politique? Face à la divergence des opinions que l'on peut trouver dans la foule, comment déterminer la légitimation de cette voix qui se veut unique tout en étant d'origine plurielle? Plan I Le peuple comme représentation de l'oeuvre de Dieu Si Dieu a créé l'homme à son image, il lui a attribué une voix pour parler en son nom.

C'est à travers l'opinion publique que l'on peut établir une vision globale de l'humanité. Les sondages, les statistiques, les moyennes sont requises pour établir les besoins et la volonté de la totalité des individus. II Pouvoir politique et voix populaire Le peuple est soumis au pouvoir des gouvernants.

On cite souvent une « élite » intellectuelle ou militaire selon les régimes pour porter la voix du peuple.

Cette voix devient particulière car elle sert une idéologie particulière.

La vérité devient celle du dominant face aux minorités qui tentent, chacune, d'accéder à cette place. Vers une justice élitiste? III Les lois comme justice véritable Le régime démocratique se base sur des lois communément admises par le peuple.

Face à la multiplicité des opinions dans ce peuple, il faut dégager un consensus, une sorte de moyenne justice qui satisfasse le plus grand nombre sans être préférentielle à aucun groupe social.

En établissant une moyenne pour est sensée représenter l'opinion publique, comme le vote au suffrage universel, on arrive à une idéologie qui à la fois correspond à la société mais ne correspond à aucun individu particulier. Textes utiles Montesquieu Comme dans les démocraties le peuple paraît à peu près faire ce qu'il veut, on a mis la liberté dans ces sortes de gouvernements, et on a confondu le pouvoir du peuple avec la liberté du peuple.

Il est vrai que dans les démocraties le peuple paraît faire ce qu'il veut ; mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut.

Dans un État, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir.

Il faut se mettre dans l'esprit ce que c'est que l'indépendance, et ce que c'est que la liberté.

La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent ; et si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir. Alain Voter, ce n'est pas précisément un des droits de l'homme ; on vivrait très bien sans voter, si l'on avait la sûreté, l'égalité, la liberté.

Le vote n'est qu'un moyen de conserver tous ces biens.

L'expérience a fait voir cent fois qu'une élite gouvernante, qu'elle gouverne d'après l'hérédité, ou par la science acquise, arrive très vite à priver les citoyens de toute liberté, si le peuple n'exerce pas un pouvoir de contrôle, de blâme et enfin de renvoi.

Quand je vote, je n'exerce pas un droit, je défends tous mes droits.

Il ne s'agit donc pas de savoir si mon vote est perdu ou non, mais bien de savoir si le résultat cherché est atteint, c'est-à-dire si les pouvoirs sont contrôlés, blâmés et enfin détrônés dès qu'ils méconnaissent les droits des citoyens.

On conçoit très bien un système politique, par exemple le plébiscite (1), où chaque citoyen votera une fois librement, sans que ses droits soient pour cela bien gardés.

Aussi je ne tiens pas tant à choisir effectivement, et pour ma part, tel ou tel maître, qu'à être assuré que le maître n'est pas le maître, mais seulement le serviteur du peuple.

C'est dire que je ne changerai pas mes droits réels pour un droit fictif. Rousseau C'est beaucoup que d'avoir fait régner l'ordre et la paix dans toutes les parties de la république ; c'est beaucoup que l'Etat soit tranquille et la loi respectée : mais si l'on ne fait rien de plus, il y aura dans tout cela plus d'apparence que de réalité, et le gouvernement se fera difficilement obéir s'il se borne à l'obéissance.

S'il est bon de savoir employer les hommes tels qu'ils sont, il vaut beaucoup mieux encore les rendre tels qu'on a besoin qu'ils soient ; l'autorité la plus absolue est celle qui pénètre jusqu'à l'intérieur de l'homme, et ne s'exerce pas moins sur la volonté que sur les actions.

Il est certain que les peuples sont à la longue ce que le gouvernement les fait être.

Guerriers, citoyens, hommes, quand il le veut ; populace et canaille quand il lui plaît : et tout prince qui méprise ses sujets se déshonore lui-même en montrant qu'il n'a pas su les rendre estimables.

Formez donc des hommes si vous voulez commander à des hommes : si vous voulez qu'on obéisse aux lois, faites qu'on les aime, et que pour faire ce qu'on doit, il suffise de songer qu'on le doit faire. Hobbes Enfin de ce que chaque particulier a soumis sa volonté à la volonté de celui qui possède la puissance souveraine dans l'État, en sorte qu'il ne peut employer contre lui ses forces, il s'ensuit que le Souverain doit être injusticiable, c'est-à-dire avoir impunité de tout ce qu'il entreprend.

Or tous les droits de la puissance Souveraine, à savoir de se servir quand bon lui semble tant de l'épée de justice que de celle de la guerre, d'établir ou abolir les Lois, juger les procès, punir les crimes, choisir tous les officiers et magistrats, font que la puissance Souveraine n'est pas moins absolue dans l'État, après l'établissement de la République, que celle qu'un chacun avait auparavant de faire ou de ne pas faire selon sa fantaisie et son plaisir.

Et voilà ce que quelques-uns, qui n'ont pas expérimenté les misères et le déplorable état auquel les hommes sont réduits par une longue guerre, trouvent dur et si fâcheux, qu'ils ne peuvent pas se résoudre à embrasser les conditions et faire les pactes, et les soumissions que nous avons démontré être nécessaires pour avoir la paix.

C 'est pourquoi il y en a qui se sont imaginé que l'on pouvait établir une République en telle façon que la puissance Souveraine serait limitée et aurait les bornes qu'on s'accorderait de lui donner.

Et voici comme ils en bâtissent l'idée.

Ils supposent que plusieurs personnes s'étant accordées sur quelques articles, à qui elles donnent l'autorité de faire des Lois, elles arrêtent entre elles la façon dont elles veulent être gouvernées.

C ela étant, disent-ils, qu'elles choisissent par un commun consentement, un homme ou un nombre de personnes qui aient le soin de voir que ces articles soient mis en exécution.

[...] Mais, après l'élection du Monarque, si le peuple détient toujours la puissance, alors c'est le peuple qui a l'autorité Souveraine, et le roi n'en est que le ministre, pour mettre cette Souveraineté en exécution.

[...] Or il est à croire que quand quelqu'un reçoit quelque chose de l'autorité du peuple, il ne le reçoit pas du peuple comme de ses sujets, mais du peuple comme de son Souverain.

Davantage, quoi qu'en l'élection d'un roi le peuple lui mette entre les mains l'administration de l'autorité publique, néanmoins le peuple la peut révoquer quand bon lui semble, ou lorsqu'il juge qu'il y a cause de le faire.

[...] C ar la puissance Souveraine ne peut par aucun pacte avec un sujet s'être obligée à lui continuer sa charge, laquelle il a reçue, comme un fardeau qui lui a été mis sur les épaules, non pas pour son bien particulier, mais pour le bien du Souverain peuple.. »

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