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Une société sans conflit est-elle concevable ?

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« AIDE FOURNIE PAR L'ELEVE: Il s'agit de se demander le rapport qu'il pourrait y avoir entre la justice et l'absence de conflit.

En effet, la présence de conflits au sein d'une société manifeste bien souvent des désaccords entre des individus.

C'est luttes ou ses oppositions témoignent alors de revendications parce que certaines personnes considèrent ne pas avoir les droits qu'elles méritent.

La présence, par exemple de conflits sociaux est ainsi révélatrice d'inégalités, de revendications de droits et de luttes d'intérêts.

On peut ainsi penser qu'une société dans laquelle régnerait une totale égalité des droits ne connaîtrait pas de conflit.

Les conflits ont alors pour but de tendre vers la plus grande justice possible.

Vous pouvez ici vous reporter aux analyses de Marx à partir des extraits que vous pouvez consulter sous la rubrique " Textes et citations ", et reprendre son analyse de la notion de " lutte des classes ".

Toutefois, il serait aussi intéressant de se demander si l'absence de conflit ne peut pas masquer une absence totale de liberté.

Un pouvoir peut, en effet réprimer toute contestation toute manifestation de désaccord sans pour autant instaurer de rapports justes.

Il s'agit alors de s'interroger à savoir si la notion de société ne contient pas en elle-même la notion de conflit et ceci parce que vivre en société, c'est toujours être amené à repenser les rapports entre les individus, rapports qui ne sont jamais définitifs.

L'absence totale de conflit, la paix finale, ne risque-t-elle pas en effet de ressembler à la paix des cimetières ? Le conflit n'est-il pas ce qui doit nourrir la vie sociale ? Il s'agit alors de se demander dans quelle mesure le conflit est acceptable. On pourrait penser qu'une société sans conflit serait le modèle par excellence, puisqu'elle signifierait le règne de la paix, de la concorde et de l'harmonie.

Ainsi se justifie la présence de l'Etat qui, par les lois et les règlements, tente d'enrayer la violence et les conflits.

Pourtant s'il y a conflit, il y a divergences d'opinions, d'idées, d'intérêts.

Ce qui peut indiquer, au moins, la présence d'une diversité et non d'une homogénéité, voire d'une uniformisation.

Dès lors vous devez vous demander si le conflit, loin d'amener la guerre, n'est pas un signe de vitalité de la société et surtout dans quelle mesure le politique peut gérer ce conflit sans l'anéantir complètement.

C'est ainsi que la démocratie essaie de faire une place importante au dialogue et aux échanges d'idées.

En d'autres termes, c'est la notion de conflit qu'il va falloir faire évoluer ici.

En effet, l'instauration d'un pouvoir commun a pour but de faire cesser les conflits.

Sur ce point, vous pouvez, par exemple, penser aux analyses de Hobbes dans le Léviathan lorsqu'il montre en quoi l'institution de l'Etat a pour but de faire sortir de l'état de nature qui est un état de guerre de tous contre tous et de chacun contre chacun.

Demandez-vous alors ici quel sens il faut accorder au terme de conflit.

Dès lors, la disparition de la violence entre les individus, si elle est souhaitable, implique-t-elle nécessairement la disparition du conflit ? Vous pouvez montrer en quoi le conflit peut être un moteur du développement des sociétés.

Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Kant dans l'Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique.

Voyez alors en quoi le conflit n'implique pas nécessairement une destruction de l'autre mais un jeu d'oppositions.

C'est ici que vous pouvez penser au débat démocratique comme mode de conflit et qui peut être considéré comme source de vitalité d'une société. [Une société heureuse et juste est une société sans conflits.

Tous les gouvernements tentent d'établir la paix et la justice sociales.

Les individus peuvent éviter les conflits en se soumettant à la volonté générale et en oeuvrant pour le bien commun.

La société sans classes mettra fin aux conflits en supprimant les inégalités.

Le but de tout bon gouvernement est de résoudre les conflits.] La volonté générale doit s'imposer Pour les théoriciens de la volonté générale, comme Rousseau, une société sans conflits est concevable.

Elle est d'ailleurs la seule société authentiquement juste.

Les conflits, en effet, proviennent de ce que les individus sont naturellement égoïstes et défendent leurs intérêts avant l'intérêt général. Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.

» Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur.

» Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quelles que soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.

Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je. »

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