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Une oeuvre d'art peut-elle échapper aux critères du beau et du laid ?

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« INTRODUCTION ET PROBLEMATISATION L'oeuvre est très précisément l'oeuvre de l'art : est le résultat d'un processus de création qui fait émerger du néant une oeuvre (peinture, musique, poésie...).

L'art a pour finalité première de contenir en son essence le beau : le premier critère de l'art est effectivement le beau.

L'histoire de l'art et des oeuvres de l'art mettent en valeur le s caractéristiques du beau et qui se trouvent par là même opposées au laid: l'harmonie, l'équilibre.

Les canons de la beauté sont aussi d'ordre moral: la vertu, la pudeur.

Dans quelle mesure peut-on dire que l'oeuvre d'art échappe aux critères qui sont à l'origine même de l'art ? L'oeuvre d'art peut-elle se libérer des norme du beau et du laid ? L'oeuvre est-elle capable de se donner ses propres critères? Y a-t-il véritablement des règles à l'oeuvre dans l'art? PROPOSITION DE PLAN I.

L 'oeuvre d'art ne peut se détacher des critères du beau et du laid 1.

L'harmonie et l'équilibre sont les fondements de l'oeuvre d'art TEXTE Aristote, La Poétique "Il y a deux causes, et deux causes naturelles, qui semblent, absolument parlant, donner naissance à la poésie. Le fait d'imiter est inhérent à la nature humaine dès l'enfance; et ce qui fait différer l'homme d'avec les autres animaux, c'est qu'il est le plus enclin à l'imitation : les premières connaissances qu'il acquiert, il les doit à l'imitation, et tout le monde goûte les imitations. La preuve en est dans ce qui arrive à propos des oeuvres artistiques; car les mêmes choses que nous voyons avec peine, nous nous plaisons à en contempler l'exacte représentation, telles, par exemple, que les formes des bêtes les plus viles et celles des cadavres. Cela tient à ce que le fait d'apprendre est tout ce qu'il y a de plus agréable, non seulement pour les philosophes, mais encore tout autant pour les autres hommes; seulement ceux-ci ne prennent qu'une faible part à cette jouissance. Et en effet, si l'on se plaît à voir des représentations d'objets, c'est qu'il arrive que cette contemplation nous instruit et nous fait raisonner sur la nature de chaque chose, comme, par exemple, que tel homme est un tel; d'autant plus que si, par aventure, on n'a pas prévu ce qui va survenir, ce ne sera pas la représentation qui produira le plaisir goûté, mais plutôt l'artifice ou la couleur, ou quelque autre considération. Comme le fait d'imiter, ainsi que l'harmonie et le rythme, sont dans notre nature (je ne parle pas des mètres qui sont, évidemment, des parties des rythmes), dès le principe, les hommes qui avaient le plus d'aptitude naturelle pour ces choses ont, par une lente progression, donné naissance à la poésie, en commençant par des improvisations." 2.

Quelle définition faut-il donner du beau? TEXTEB Kant, Critique de la faculté de juger Comment distinguer le bon l'agréable et le beau? « L'agréable et le bon se rapportent tous deux à la faculté de désirer et entraînent, celui-là (par excitations, per stimulos) une satisfaction pathologiquement conditionnée, celui-ci une satisfaction pratique pure, qui n'est pas simplement déterminée par la représentation de l'objet, mais aussi par celle du lien qui attache le sujet à l'existence même de cet objet.

Ce n'est pas seulement l'objet qui plait mais aussi son existence.

Le jugement de goût, au contraire, est simplement contemplatif : c'est un jugement qui, indifférent à l'égard de l'existence de tout objet, ne se rapporte qu'au sentiment de plaisir ou de la peine.

Mais cette contemplation même n'a pas pour but des concepts, car le jugement de goût n'est pas un jugement de connaissance (soit théorique, soit pratique), et par conséquent il est point fondé sur des concepts et n'en a pas non plus pour fin. L'agréable, le beau, le bon désignent donc trois espèces de relations des représentations au sentiment du plaisir ou de la peine, en fonction duquel nous distinguons entre eux les objets ou les modes de représentation.

Aussi y a-t-il diverses expressions pour désigner les diverses manières dont ces choses nous conviennent.

L'agréable signifie pour tout homme ce qui lui fait plaisir ; le beau, ce qui lui plaît simplement ; le bon, ce qu'il estime et approuve, c'est-àdire ce à quoi il accorde une valeur objective.

Il y aussi de l'agréable pour des animaux dépourvus de raison ; il n'y a de beau que pour des hommes, c'est-à-dire pour des êtres d'une nature animale, mais en même temps raisonnables, et cela non pas seulement en tant qu'êtres raisonnables (par exemple des esprits), mais aussi en même temps en tant qu'ils ont une nature animale ; le bon existe pour tout être raisonnable en général.

Ce point d'ailleurs ne pourra être complètement établi et expliqué que dans la suite .

On peut dire que dans ces trois espèces de satisfaction, celle que le goût attache au beau est la seule désintéressée et libre ; car nul intérêt, ni des sens ni de la raison, ne forcent ici notre assentiment.

On peut dire aussi que, suivant les cas que nous venons de distinguer, la satisfaction se rapporte ou à l'inclination, ou à la faveur, ou à l'estime.

La faveur est la seule satisfaction libre.

L'objet d'une inclination ou celui qu'une loi de la raison propose à notre faculté de désirer ne nous laisse pas la liberté de nous en faire nous même un objet de plaisir.

Tout. »

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