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Une machine peut-elle savoir ou avoir des connaissances ?

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« Une machine peut-elle savoir ou avoir des connaissances ? INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : La machine résulte d'une fabrication dont l'origine est humaine.

Elle est artificielle et non naturelle.

Elle se différencie de l'outil en raison de sa complexité, une fois mise en marche la machine n'a plus besoin de l'homme pour fonctionner, si ce n'est en cas de dysfonctionnement.

La machine est un produit technique et en ce sens dépend de l'agir humain.

Elle ne possède pas son principe en elle-même mais en dehors d'elle.

Associer la machine à un savoir c'est supposer qu'elle peut penser, qu'elle possède une intelligence alors même que cette intelligence est le propre de l'homme.

Le savoir est un ensemble de connaissances précises et certaines dans un domaine donné.

Le fait de savoir et le fait d'avoir des connaissances doivent-ils être identifiés ? Si la machine ne peut savoir en tant qu'elle est dépourvue de pensée peut-elle avoir des connaissances, connaissances qui lui seraient transmises par l'homme ? Le cas de l'intelligence artificielle empêche que l'on réponde trop rapidement par la négative au sujet.

Qu'est-ce que signifie une intelligence artificielle ? Ce qui est artificiel s'oppose à ce qui est naturel, parler d'intelligence artificielle suppose donc qu'elle soit produite ou fabriquée par l'homme, l'homme est en effet l'inventeur de l'ordinateur.

Cette relation de dépendance originelle peut-elle rendre possible une indépendance de la machine par rapport à son fabricant ? L'homme transmet-il son savoir à ce qu'il produit ? L'ordinateur s'il permet des opérations, impossibles pour l'homme, n'en reste pas moins tributaire de l'homme notamment pour sa réparation, il n'est pas principe de luimême.

Il se différencie en ce sens de l'organisme qui possède son principe de mouvement en lui-même, se régénère et se reproduit tout seul.

La finalité est interne pour l'organisme et externe pour la machine, elle dépend de l'homme.

Si la machine peut atteindre un niveau de complexité important, elle peut par exemple effectuer des calculs, des opérations par elle-même, doit-on déduire de sa capacité à calculer (logos = calcul, raison) une capacité à raisonner et donc à penser ? Première partie : La machine est dépourvue de pensée. 1.1 Le corps-machine. « Et je m'étais ici particulièrement arrêté à faire voir que, s'il y avait de telles machines, qui eussent les organes et le figure d'un singe, ou de quelque autre animal sans raison, nous n'aurions aucun moyen pour reconnaître qu'elles ne seraient pas en tout de même nature que ces animaux ; au lieu que, s'il y en avait qui eussent la ressemblance de nos corps et imitassent autant nos actions que moralement il serait possible, nous aurions toujours deux moyens très certains pour reconnaître qu'elles ne seraient point pour cela de vrais hommes.

Dont le premier est que jamais elles ne pourraient user de paroles, ni d'autres signes en les composant, comme nous faisons pour déclarer aux autres nos pensées.

Car on peut bien concevoir qu'une machine soit tellement faite qu'elle profère des paroles, et même qu'elle en profère quelques unes à propos des actions corporelles qui causeront quelque changement en ses organes : comme, si on la touche en quelque endroit, qu'elle demande ce qu'on lui veut dire ; si en un autre, qu'elle crie qu'on lui fait mal, et choses semblables ; mais non pas qu'elle les arrange diversement, pour répondre au sens de tout ce qui se dira en sa présence, ainsi que les hommes les plus hébétés peuvent faire.

Et le second est que, bien qu'elles fissent plusieurs choses aussi bien, ou peut-être mieux qu'aucun de nous, elles manqueraient infailliblement en quelques autres, par lesquelles on découvrirait qu'elles n'agiraient pas par connaissance, mais seulement par la disposition de leurs organes.

Car, au lieu que la raison est un instrument universel, qui peut servir en toutes sortes de rencontres, ces organes ont besoin de quelque particulière disposition pour chaque action particulière ; d'où vient qu'il est moralement impossible qu'il y en ait assez de divers en une machine pour la faire agir en toutes les occurrences de la vie, de même façon que notre raison nous fait agir.

» DESCARTES, Discours de la méthode, V. 1.2 La machine ne sait pas ce qu'elle fait. « C'est pourquoi aussi nous pensons que les chefs, dans toute entreprise, méritent une plus grande considération que les manoeuvres ; ils sont plus savants et plus sages parce qu'ils connaissent les causes de ce qui se fait, tandis que les manoeuvres sont semblables à ces choses inanimées qui agissent, mais sans savoir ce qu'elles font, à la façon dont le feu brûle ; seulement, les choses inanimées accomplissent chacune de leurs fonctions en vertu de leur nature propre, et les manoeuvres, par l'habitude.

» ARISTOTE, Métaphysique, A1. Transition : La machine est le produit de l'intelligence humaine mais sa nature diffère de celle de son producteur.. »

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