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Un homme peut-il être indifférent à l'art ?

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« Les mots • être indifférent : c'est ne pas être concerné, ne ressentir ni plaisir ni douleur, ni crainte ni joie, ni désir. L'indifférent est détaché, n'éprouve aucun intérêt.

On peut dire qu'être indifférent c'est, en quelque sorte, être insensible. Les idées On sait que l'animal ne fait pas d'art.

L'art semble ainsi être le propre de l'homme.

Peut-on alors imaginer qu'un homme reste insensible à ce qui lui est propre : la création ? N'y a-t-il pas des circonstances où, pour un homme, il s'agit d'abord de rester en vie ? L'art semble alors la dernière des préoccupations. La problématique L'activité artistique est l'une des toutes premières manifestations de la culture humaine.

L'animal ne crée pas, n'invente pas de formes nouvelles.

Comment alors penser qu'un homme puisse être insensible à ce phénomène universel ? L'art se rencontre dans toutes les cultures, passées ou présentes.

Un individu peut-il vivre à côté de ce phénomène culturel universel et ne pas s'y intéresser ? Proposition de plan 1.

L'universalité du besoin d'art a.

L'art extériorise la conscience L'homme est un être « doué de conscience » (cf.

Hegel).

Cette conscience le fait exister au monde et fait exister le monde.

Comment, alors, extérioriser cette conscience ? Dans la forme d'un objet, répond Hegel : cet objet sera d'abord le corps de l'homme lui-même (tatouages, peintures, et même mutilations).

Dans l'art, l'homme extériorise une conscience et le contenu de cette conscience. b.

L'art, étape spécifiquement humaine L'art représente pour Hegel non pas un domaine autonome, juxtaposable à d'autres productions de l'esprit, mais il représente, avec la religion et la philosophie, un moment du devenir de l'Esprit. Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

La contemplation de la belle nature accorde mystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauté naturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui est nécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'un être naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art, tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plus de plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher de soleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrache de la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature et se pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, pense Hegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire de l'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche à s'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence, car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étant historiquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à la religion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère et Hésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegel définit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme. La religion chrétienne est essentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et qui est morte en croix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique a été fugitif, et si l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualité chrétienne ne suffit plus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en est l'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il est naturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettre l'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de son concept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucun organisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beauté. »

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