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l'homme politique doit-il encourager l'art ?

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« Analyse du sujet: Pour aborder ce sujet difficile, il faut commencer par ne pas se contenter de reconduire une vision naïve de l'art qui le conçoit comme une activité essentiellement libératrice parce qu'elle serait désintéressée.

Il faut pour cela bien cerner ce qui est qualifié d'art, non pas seulement ce que l'art doit être mais ce qu'il est et a été : - - L'art est, dans un premier temps, selon une opinion communément partagée, par la doxa, une activité par laquelle l'homme se donne un sens qui le fait sortir de sa condition naturelle.

Par l'art, l'homme sort de lui-même, il exprime un désir de transcendance. Néanmoins, on pourrait tout aussi bien dire que l'art emprisonne, encercle, enferme l'homme dans un nouvel univers de sens. Maintenir ces deux conceptions de l'art est très important, au fond l'art n'est sans doute pas bon en lui-même, mais il n'est pas non plus mauvais.

Il faut s'interroger sur le rôle positif de l'art, et pour s'y interroger il faut reconnaître qu'il est une puissance susceptible d'interroger un ordre, de le remettre en question ou bien de le consolider.

L'art peut-être contestataire ou conservateur.

Mais, dans un cas comme dans l'autre, il a des liens étroit avec la politique. L'homme politique est celui qu,i en sa qualité, agit ou prétend agir pour le bien commun, celui qui vise l'unité et qui maintenir l'ordre de la cité ou d'une société.

Mais l'homme politique peut être celui qui remet en question l'ordre actuel parce qu'il est en fait un désordre qui se donne l'apparence de l'ordre. Il faut aussi bien noter le choix du terme encourager.

Encourager l'art c'est autre chose que le maîtriser ou l'utiliser. Enfin, la question est une question normative qui doit nous faire concevoir la compatibilité de la fin de l'art et de la fin de la politique. Problématisation: La question posée nous invite à interroger le rapport de l'art et de la politique.

Il s'agit de se demander si l'art peut être utile à la politique, s'il est une bonne chose pour la fin de l'homme politique, cette fin pouvant être sa propre ambition ou le bien commun.

Il faut aussi se demander si l'intervention de la politique dans l'art répond à la fin de l'art, si elle ne risque pas de supprimer la liberté de l'artiste.

Mais la liberté de l'artiste ne peut-elle pas être un péril pour la communauté politique ? Faut-il exercer une censure sur l'art pour le bien commun? Une telle censure vise-t-elle le bien commun ou le bien particulier de l'homme politique ? Au nom de quelle fin l'homme politique devrait-il encourager l'art ? Proposition de Plan: 1. L'art est dangereux pour la cité. a) b) c) d) Platon déjà écrivait dans sa célèbre République qu'il faut chasser les poètes de la cité.

Ici, bien sûr il s'agit de la cité idéale.

Or, pourquoi Platon se méfie t-il des effet de l'art ? En réalité, ce que Platon vise c'est deux choses. Tout d'abord le principe selon lequel l'art n'est qu'une imitation qui dégrade et qui éloigne davantage de la vérité.

En effet, l'art imitatif n'est qu'une copie d'une réalité ellemême copie d'une idée.

Il va donc en sens contraire de la philosophie.

Or, la cité platonicienne est ordonnée par les philosophes.

Ce sont eux qui ont pour charge d'éduquer. Elle est en concurrence avec les poèmes d'Homère qui étaient étudiés par les jeunes citoyens dans l'Antiquité. Deuxièmement, Platon vise un art qui exprimerait selon lui un désordre et notamment la musique phrygienne qu'il oppose à la musique dorienne.

Cette dernière peut être utilisée par l'homme politique pour que les citoyens apprennent l'ordre et la mesure.

La première doit être écartée.

Il écrit dans la République : « Si la musique est la partie maîtresse de l'éducation, n'est-ce pas, Glaucon, parce que le rythme et l'harmonie sont particulièrement propres à pénétrer dans l'âme et à la toucher fortement [...] ? En les recueillant joyeusement dans son âme pour en faire sa nourriture et devenir un honnête homme, on blâme justement les vices, on les hait dès l'enfance, avant de pouvoir s'en rendre compte par la raison, et quand la raison vient, on l'embrasse et on la reconnaît comme une parente avec d'autant plus de tendresse qu'on a été nourri dans la musique.

» Ainsi, selon Platon l'art doit être surveillé par l'homme politique : encouragé quand il oeuvre dans le sens de la fin de la cité, le bien commun et écarté quand il est facteur de corruption.

Mais un tel assujettissement n'est-il pas dangereux pour la fin même du politique ?. »

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